Pourquoi Jésus n’évoque-t-il jamais sa crucifixion ? [Christian]

C’est vrai que dans les Evangiles, Jésus n’évoque pas toujours la perspective de sa crucifixion de manière très directe. Cependant, il annonce à ses disciples qu’il va mourir à de multiples reprises.

Parfois de manière imagée :

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! Mais il parlait du temple de son corps » (Jean 2.19-21)

Ou bien très explicite :

« Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour« . (Matthieu 16.21)

Il y aussi un moment où Jésus, sans utiliser le mot « crucifixion », fait comprendre à ceux qui l’écoutent qu’il sera exécuté sur une croix :

« Et moi, quand on me placera en haut, au-dessus de la terre, j’attirerai à moi tous les êtres humains. » En disant cela, Jésus montre comment il va mourir. » Jean 12.32-33

Et puis enfin, Jésus évoque la croix directement, lors de ce passage célèbre :

« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. » Matthieu 16.24

J’imagine qu’avec toutes ces annonces, cela devait être assez clair ! Pour qui veut bien entendre…

Mon fils demande pourquoi- si Dieu est tout-puissant- il n’a pas détruit le diable immédiatement- et pardonné tout de suite Adam et Eve après qu’ils aient mangé le fruit de l’arbre interdit. [Isabelle]

Si je ne me trompe pas Isabelle, vous nous avez déjà posé une question semblable, ce qui laisse penser que la première proposition de réponse n’a pas convenu à votre fils ! Il est peut-être utile de relire avec votre fils le récit de la Genèse (chapitres 2 et 3) que vous évoquez, en attirant son attention sur le fait que peut-être, le problème était autant le fait que l’homme se soit caché de Dieu que d’avoir mangé du fruit de « l’arbre interdit ». Pourquoi Adam s’est-il caché, alors que Dieu est miséricordieux ? Peut-être parce qu’il a trop cru le serpent qui lui a présenté Dieu comme quelqu’un de méchant. En conséquence, il n’a pas pu imaginer que Dieu lui pardonnerait et il a préféré se cacher, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation. Nous avons souvent peur de Dieu. C’est parce qu’il sait cela qu’il est venu jusqu’à nous comme l’un d’entre nous, en Jésus. Dieu le Père, créateur et Tout Puissant, cela peut peut-être me faire peur. Mais Jésus, je n’ai aucune raison d’avoir peur de lui. Et sur la croix c’est lui qui a détruit la puissance du diable. En ressuscitant, il vient me dire à moi, qu’il me pardonne et qu’il veut que je commence une nouvelle vie avec lui, dans ce pardon.

Pourquoi c’est le bazar dans les numéros des psaumes suivant les Bibles ? [Eva]

Pourquoi y a-t-il une différence de numérotation des psaumes suivant les bibles catholiques et protestantes ?

Les versions catholiques réunissent les psaumes 9 et 10 en un seul ; donc elles sont sur les versions protestantes en arrière de un numéro depuis le psaume 10.
Les psaumes 114 et 115, version protestante, sont réunis. Dans la version catholique, ils sont en un seul (113), plaçant celles-ci sont en retard de deux numéros depuis le psaume 113.
Le psaume 116, version protestante, est, au contraire, partagé en deux (114 et 115) dans la version catholiques ; ce qui rétablit la différence en arrière de un numéro depuis le psaume 115.
Le psaume 147, version protestante est de nouveau partagé (version catholique 146 et 147) ; ce qui fait que les différentes versions se raccordent à partir du psaume 148.

Les chrétiens « non juifs » de l’église primitive fêtaient-ils les « fêtes de l’Eternel » avec les chrétiens « juifs » ? [Nico]

Le livre des Actes des Apôtres, principal document dont nous disposons sur la vie de l’Eglise primitive, n’évoque pas de co-célébration des fêtes juives par judéo-chrétiens et pagano-chrétiens. A Jérusalem, tous les disciples de Jésus étaient juifs (de langue grecque ou araméenne) et continuaient à célébrer leur foi en tant que tels (on les voit se rendre au temple pour la prière, en Actes 2,46 ou 3,1). On peut donc supposer qu’ils participaient aussi aux fêtes du Judaïsme. Paul par exemple tient par exemple à être de retour à Jérusalem pour Pentecôte (Actes 20,16).

L’arrivée des païens dans la communauté des disciples de Jésus, comme Corneille (Actes 10) a posé le problème de leur observance des règles de vie du judaïsme (fallait-il leur imposer la circoncision, les interdits alimentaires et toutes les marques identitaires que le judaïsme de l’époque avait durcies pour bien distinguer, séparer Israël en tant que peuple élu de Dieu des autres nations ?). Cela a provoqué un débat que le « concile » de Jérusalem a tranché (voir Actes 15, et aussi le témoignage de Paul en Galates 2) par le compromis : pas de circoncision, parce qu’en Christ le Salut est offert à tous, juifs ou pas, mais ni pratique idolâtre ni rien qui choque les frères et soeurs juifs, voir Actes 15,29).

Ce débat axé sur les pratiques et interdits religieux n’a pas abordé la question des fêtes. Tout d’abord, parce que certaines avaient un caractère très national (Hanouka, Pourim), et excluaient par principe les non-juifs. Et aussi sans doute parce que les fêtes juives prenaient déjà une signification nouvelle pour l’Eglise, qui rassemblait pagano-chrétiens et judéo-chrétiens à l’écart du judaïsme et de la synagogue. Jésus en célébrant la Pâque juive (Pessah) avec ses apôtres l’avait rapportée à sa propre mort. La Pentecôte à Jérusalem, Shavouot, fêtant le don de la loi par Moïse, était devenue pour ses disciples l’événement de l’irruption de l’Esprit Saint, inaugurant la nouvelle alliance de Dieu avec un Israël élargi à tous les peuples de la terre. Quant au Yom Kippour, jour des expiations, le Christ l’a aboli par son sacrifice unique et définitif (voir l’épître aux Hébreux).

Je ne comprends pas bien la rencontre de Jésus avec Nicodème en Jean 3 -notamment quand Jésus dit « Si un homme ne naît d’eau et d’esprit- il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». [Laurent]

Plusieurs explications ont été données à cette parole de Jésus, notamment qu’il s’agirait d’une référence au baptême. Mais s’il s’agit du baptême chrétien, nous serions en plein anachronisme ! Si nous replaçons ce verset 5 du ch.3 de l’év. selon Jean dans son contexte, nous constatons que Jésus vient de parler de « naître d’en-haut », c’est à dire le fait que Dieu nous fait naître, nous ouvre à une vie nouvelle. Naître d’eau et d’esprit en serait donc un synonyme. L’eau et l’esprit sont associés dans l’Ancien Testament, en Ezéchiel 36,25-27 ; le prophète annonce la purification par le Seigneur des péchés du peuple d’Israël (« je répandrai sur vous une eau pure ») et le don d’un esprit neuf (c’est à dire une mentalité, une intelligence complètement renouvelées et décidées à suivre la Parole de Dieu). Donc ce que Jésus dit à ce pharisien, religieux strict, venu le voir, c’est : tu as besoin d’être régénéré, transformé par Dieu, tu ne peux toi-même entrer dans la vie nouvelle qu’il t’offre par tes propres forces. Jésus s’étonne au v.10 que Nicodème l’ignore. En tant que docteur en Israël, il est censé connaître les paroles des prophètes !

Pourquoi seulement quelques disciples ont-ils été autorisés à voir la transfiguration ? [Rick]

Il m’arrive d’être un peu jaloux des apôtres qui ont côtoyé Jésus « de visu » ou des disciples sur le chemin d’Emmaüs qui ont marché et se sont assis à côté du Ressuscité. Je me dis, dans ces moments-là, que ma foi serait plus forte, plus « augmentée » parce que j’aurai vu…

Et puis, la parole de Jésus adressée à Thomas me rappelle que je suis bienheureux de croire sans avoir vu ces événements là… pour ainsi mieux vivre ceux que Dieu a prévu pour moi en ce 21ème siècle, dans mon pays et ma ville.

Du coup, j’apprends à faire confiance aux témoins occulaires et aux suivants, à ceux comme Pierre, Jacques et Jean qui ont vu des événements particuliers avec Christ et à Marc, Matthieu ou Paul qui en ont vécu d’autres, tout aussi riches.

Et vous, qu’avez-vous vu et que vous souhaitez raconter des hauts faits de Dieu ?

Jésus est-il né le 25 décembre ? [Yves]

Non, clairement.

Les premiers chrétiens ne fêtaient pas Noël, mais uniquement la Résurrection du Christ, avec la grande fête de Pâques (avec une dispute entre les premières communautés sur la date à fêtes) mais aussi avec la célébration hebdomadaire.

Lorsqu’il s’est fait sentir le besoin d’ancrer la réalité de l’incarnation du Fils de Dieu (certains faux enseignements annonçaient que Dieu n’était pas devenu un vrai homme…ou alors qu’il était directement venu en adulte), les chrétiens ont estimé justes de rappeler que Jésus était vraiment né comme un petit enfant.

Pour le choix du 25 décembre, il correspond simplement à une fête païenne de la lumière.
Dieu utilisant nos cultures propres pour se révéler (et nous déplacer, afin de vivre en plénitude avec lui) ce choix a été plutôt judicieux puisque nous proclamons que Jésus EST la lumière du monde.

Je me dis que si la fête et la joie de Noël n’avait pas été choisi un 25 décembre, il aurait fallu que Dieu donne à l’Eglise quelque chose à vivre en ce temps hivernal froid et obscurs pour que son peuple se rassemble joyeusement 🙂

Comment gérer le « Père Noël » dans une famille chrétienne ? [Emma]

Je crois qu’il faut être radical.
Sinon vous risquez, le jour où votre enfant apprendra que « le Père Noël n’existe pas », de faire face à un « et Jésus aussi, c’est un mensonge » ?
Laissez-moi vous l’expliquer en montrant que faire croire au Père Noël à son enfant est une désobéissance à six des dix commandements.
Rien que ça…

1er. « Tu n’auras pas d’autre dieu » – ce personnage soi-disant bénissant répond à nos prières et nos demandes avec automatisme, hors de toute grâce et il récompense seulement nos bonnes oeuvres.
2ème. « Tu ne te feras pas d’image » – tout l’imaginaire du Père Noël est faussé, c’est une idole du capitalisme et de la surconsommation.
3ème. « Tu n’emploieras pas le nom de Dieu en vain » — le Père Noël est un faux « père qui est dans les cieux ». Et Jésus nous demande justement d’appeler Dieu « Notre Père »
8ème. « Tu ne voleras pas » – nous savons bien que l’hyperconsommation est la base même des injustices les plus profondes entre Nord et Sud.
9ème. « Tu ne feras pas de faux témoignage » – parce que mentir à nos enfants je peux jamais être édifiant.
10ème. « Tu ne convoiteras pas » – et nous savons que si nos enfants veulent ces jouets, c’est parce que des tiers les leurs imposent, souvent : la télé, la pub, les groupes d’amis… qui les poussent à vouloir ce qu’ont les autres.

Alors ? Père Noël ou pas Père Noël ?

A Noël, un enfant nous est né, son nom est Jésus, Emmanuel (Esaïe 7,14) et Dieu le Père ouvre pour nous la bénédiction d’une vie sauvée de la mort et du péché.

Je voudrais savoir pourquoi l’enfer doit être éternel ? N’est-ce pas trop dur- même pour les plus méchants des hommes ? [Luis]

Parler de l’enfer c’est évoquer la question du jugement. En tant que chrétien, je crois qu’il y a un jugement et que la venue de Jésus-Christ a ce jugement pour effet (Jean 9. 39). Mais ce jugement dépasse et mes critères du justice et ma capacité de me représenter la sentence. Ce n’est pas parce que je ne peux pas me représenter ou même accepter certaines choses que je lis dans la Bible que c’est choses sont fausses. Ces éléments là appartiennent d’abord au Seigneur, créateur et Tout-Puissant ; Avant de lui dire ce qu’il a à faire, je préfère essayer de l’écouter et de mettre en pratique ce qu’il me dit, dans la joie que procure sa rencontre.

Pourquoi Dieu préfère-t-il les Juifs ? [Muriel]

Je ne peux pas dire que Dieu préfère les Juifs. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3. 16) . Dieu aime le monde, tout le monde ! Le peuple juif a été choisi pour recevoir une Première alliance avec le seul vrai Dieu, afin de témoigner de la vérité et de la vie que l’on trouve dans ce Dieu, en l’écoutant et en vivant selon ses indications. Cette alliance n’est pas rompue par la venue de Jésus-Christ (Romains 11. 29), mais elle ne signifie pas une préférence de la part de Dieu.