Je pense que si vous êtes chrétien et que vous vous posez cette question, Jean, c’est que le Saint-Esprit agit déjà en vous. Il est peut-être utile que vous vous interrogiez sur votre représentation de l’action du Saint Esprit. S’agit-il de parler en langues ? De pratiquer des guérisons ou des miracles ? Si vous ne faites pas ces choses, je ne pense pas que cela signifie que le Saint Esprit ne soit pas en vous. Il y a une grande diversité de dons dans le Saint Esprit et nous sommes souvent à son bénéfice sans même nous en rendre compte, ceci afin que nous ne tombions pas dans le piège de l’orgueil spirituel.
Auteur/autrice : Michel Block
Que signifie théologiquement la phrase « Que l’œuvre du diable sois mise en lumière » ? [Alex]
Il me semble que cela renvoie au fait que le péché (l’œuvre du diable en nous et autour de nous) cherche à rester caché, ne veut pas être révélé. Dans l’évangile de Jean, nous pouvons lire : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d’agir était mauvaise. En effet, toute personne qui fait le mal déteste la lumière, et elle ne vient pas à la lumière pour éviter que ses actes soient dévoilés. Mais celui qui agit conformément à la vérité vient à la lumière afin qu’il soit évident que ce qu’il a fait, il l’a fait en Dieu. » (Jean 3. 20-22) et encore : « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s’est pas tenu dans la vérité parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » (Jean 8.44). Et enfin, dans sa première lettre : « Celui qui pratique le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Or, c’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. » (I Jean 3. 8). Jésus est venu détruire l’œuvre du diable en la révélant et ainsi il nous en libère, lorsque nous nus repentons et que nous croyons en son amour.
Dans un mariage nous devenons une seul personne- est ce que les péchés de l’homme sont pardonnés grâce à la prière de sa femme ? Quand l’un pèche dans le couple est-ce que l’autre subit péché aussi ? [Anna]
Vous faites référence au verset 24 du chapitre 2 de la Genèse : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils ne feront qu’un ». « Ne faire qu’un » ici est à entendre dans le sens de l’unité même de Dieu, qui est un en trois personnes (c’est le même mot « un » qui est employé dans le verset que je viens de citer et dans la confession de foi d’Israël : « Écoute, Israël! L’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est un » (Deutéronome 6.4). Quand Jésus, le Fils, est mort sur la croix, le Père et l’Esprit ne sont pas morts. Quand Jésus a été tenté, le Père ne l’a pas été car Dieu le Père ne peut être tenté. De la même manière, quand das un couple l’un des deux pèche, l’autre ne subit pas son péché. Le pardon est avant tout accordé à celui/celle qui se repent de lui-même, mais la prière du conjoint est tout de même très importante, car la prière fervente est très efficace (Jacques 5.16). À coup sûr, ce qui est donné à l’un grâce à l’autre dans le couple, c’est la sanctification, même si l’un des deux n’est pas croyant (I Corinthiens 7.14)
Comment durer quand on sait pas quand ça finit ? [Jo]
Votre question, Jo, me semble se référer à la situation que nous vivons en ce moment, avec le confinement dont nul ne sait précisément quand et comment il prendra tout à fait fin. D’une manière plus générale, je crois que cela nous renvoie à la notion de persévérance et d’endurance dans la foi, qui est souvent évoquée dans le Nouveau Testament. Jésus en parle clairement : « Quant au jour et à l’heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel ni le Fils: le Père seul les connaît. Faites bien attention, restez en éveil et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra » (Marc 13. 32-33). La prière, la lecture régulière et attentive de la Bible, la relation fraternelle, sont autant de moyens pour durer, quelles que soient les circonstances extérieures. C’est aussi ainsi que je comprends « Demeurez dans mon amour » (Jean 15. 9). Que le Seigneur nous donne à tous de vivre ce temps présent plus comme une occasion à saisir pour approfondir notre relation avec lui et demeurer dans son amour que comme un mauvais temps à endurer pour éviter qu’il n’empire.
Que répondre aux personnes qui affirment que l’épidémie de Covid-19 est un châtiment divin ? [Kany]
Avant de voir les événements présents comme l’expression d’un châtiment divin sur le monde, je les vois comme une occasion pour moi d’approfondir ma relation avec le Père. Je ne suis pas Dieu, je ne sais pas quels sont les tenants et la aboutissants du jugement qu’il prononcera sur le monde. Cette non-connaissance ne me pousse pas à l’indifférence mais à un regard avant tout centré sur ma propre repentance et ma propre conversion, plutôt que de prétendre donner des leçons aux autres. Le message évangélique comme par l’appel à la repentance (c’est le premier mot du ministère de Jésus, chez Marc,par exemple). Mais cet appel est de tous les temps, pas seulement quand une catastrophe arrive. Car même quand il n’y a pas de problèmes comme le Covid-19, nous avons à revenir à Dieu et à découvrir notre salut acquis par Jésus-Christ auprès du Père.
Est-il inopportun de dire « Jésus » au lieu de « Yeshouah » pour désigner/invoquer le Messie ? N’y a-t-il pas là un risque de dérive superstitieuse et occulte ? [Peps]
Jésus est la traduction française de « Yeshouah », nom qui en hébreu signifie « Dieu sauve/guérit ». Je pense que le problème n’est pas dans la forme du nom que l’on emploie pour le prier, mais dans la manière que l’on a d’utiliser soin nom.On peut être tout aussi superstitieux en utilisant le nom « Yeshouah » qu’en utilisant « Jésus » si on en fait une formule magique pour être exaucé dans toute nos demandes.
Peut-on prendre la Sainte Cène seuls chez soi ? Ou bien doit on la prendre en communion comme Jésus ? [Alpi]
Le fait que vous mettiez un « s » à « seuls » montre que vous pensez quand même partager la cène à plusieurs et pas « tout seul ». S’il s’agit de prendre la cène tout seul dans son coin, je dis tout de suite non. La nous sommes en complète contradiction avec la notion de communion. Mais si nous sommes quelques membres d’une même famille et âge de partager la sainte cène, alors nous ne faisons rien d’autre que ce que faisaient les premiers chrétiens : « Chaque jour, avec persévérance, ils se retrouvaient d’un commun accord au temple; ils rompaient le pain dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. » (Actes 2. 46)
Puisque Dieu est comparé à un père comme à une mère dans la Bible ; puisque Dieu nous a créés homme et femme à son image- pourquoi Jésus préfère-t-il parler de Dieu comme d’un Père exclusivement ? [Etienne]
Je ne pense pas que Jésus parle de Dieu comme un père exclusivement. La parabole de la veuve et de la pièce de monnaie perdue nous le montre. Dieu, venu en Jésus-Christ, s’est incarné dans un lieu, un temps et donc un contexte précis et particulier, dans lequel l’image favorite pour parler de Dieu était celle d’un Père. Pour se faire comprendre, Jésus a donc réemployé ces images là en majorité. Mais, tout en étant lui-même un individu de sexe masculin, il a pu pleurer sur Jérusalem en disant : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu! » (Luc 13. 34). Jésus prend ici l’image d’une poule, donc d’une figure maternelle, pour parler de Dieu.
Le jeu de rôle (à « la sauce chrétienne » ou non) est-il une activité pouvant pleinement participer à une vie sain(t)e et équilibrée ? [P.]
Tout dépend, me semble-t-il, de ce que vous vivez dans ces temps de jeu : un temps convivial d’interaction sociale, dans lequel les limites claires sont posées entre la fiction et la réalité et où ne prend pas de plaisir à la souffrance ou à l’impiété, même imaginaires ? Alors je ne vois pas ce qu’il y a à redire. On peut même imaginer expérimenter là des attitudes vraiment chrétiennes, même si elle restent fictives. Mais si ces frontières ne sont pas bien définies… Comme dit le proverbe : « Quand c’est flou, il y a le loup ».
Que faire- étant mariée légalement devant Dieu et les hommes- lorsque son époux voit d’autres filles et couche avec elles ? [Christine]
La situation que vous décrivez, Christine, me semble être grave, difficile et très douloureuse, avant tout pour vous. Je ne sais pas où vous en êtes dans le dialogue avec votre mari, mais il me semble absolument nécessaire de parler avec lui pour le mettre en face de cette contradiction : il est marié avec vous, il a donc officiellement fait le choix de votre personne pour être une seule chair avec lui et pourtant il vous trompe. Vous auriez grandement besoin, je crois, de consulter un thérapeute de couple chrétien, pour vous aider. Je ne peux, quoi qu’il en soit que vous encourager à ne pas rester dans le silence et une résignation qui n’est pas favorable à la vie que Dieu veut pour vous et votre couple. En dernier recours, vous savez que pour le protestantisme, le mariage n’est pas un sacrement, il n’est donc pas indissoluble. Mais cette issue ne saurait être envisagée que si vraiment aucun autre moyen n’apporte de solutions. Que le Seigneur vous garde et vous bénisse.