Une femme divorcée peut-elle se remarier ? [Cathy]

Oui. En vous répondant de façon aussi lapidaire, je ne veux pas dire que le mariage est sans importance et que le divorce est une formalité, bien au contraire ! Le mariage est un signe de l’amour que Dieu porte à un homme et une femme, en les donnant l’un à l’autre comme le plus beau des cadeaux d’amour qu’Il pourrait leur faire. Dans un quotidien fait d’écoute, de respect, de pardon donné et reçu, de prière commune et chacun l’un pour l’autre, dans une sexualité épanouie où cette écoute et ce respects mutuels expriment leur quintessence, le mariage est vraiment un cadeau de Dieu. Mais il arrive qu’à cause de notre nature pécheresse, ce cadeau ne soit plus vécu dans un couple. Alors, même au sein du mariage, s’il y a du mensonge, de la violence, du mépris, le couple vit dans le péché. Il faut tout faire pour essayer de rétablir la situation dans et par l’amour, mais il peut arriver que ce ne soit pas possible. Vivre sa vie en chrétien, ce n’est pas habiter au pays des Bisounours ! Il vaut parfois mieux alors un divorce. C’est bien sûr toujours une épreuve, et cela peut être vécu comme un échec. Mais je crois en un Dieu qui fait miséricorde et qui cherchera toujours les pistes de vie dans nos existences. Interdire a priori à une femme (ou à un homme d’ailleurs) de se remarier après un divorce serait, me semble-t-il l’enfermer dans son passé douloureux. Ce n’est pas le projet de Dieu pour nous.

Ma foi est récente (3 mois) mais très profonde. Plus j’avance- plus Satan me tente violemment. Je résiste. Avez-vous des paroles de réconfort ? (je prie tous les jours) [Michel]

Avant tout je souhaite vous féliciter et vous encourager. Vous avez, avec l’aide du Saint-Esprit, franchi le pas de la foi et ce pas est décisif. Soyez béni ! Ensuite, je crois pouvoir vous dire que ce que vous vivez n’est pas du tout le signe que vous faites fausse route, bien au contraire. L’adversaire ne veut pas que nous soyons en relation avec notre Créateur, Père et Sauveur, aussi utilisera-t-il tous les moyens en sa possession pour nous séparer de Dieu. Voici ce que Paul peut vous dire, comme il l’a dit aux Philippiens : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu’au jour de Jésus-Christ. » (Philippiens 1.6). Je vous invite aussi à lire et à faire vôtres les paroles du psaume 27, particulièrement ses premiers versets ainsi que le chapitre 8 de la lettre de Paul aux Romains.

Pourriez-vous m’expliquer davantage la notion de l’unicité de Dieu ? [Christ-Joa]

C’est vraiment un immense sujet ! D’autres pasteurs vous donneront sans doute des réponses complémentaires et aidantes pour vous, mais voilà ce que je peux vous partager en quelques mots : L’unicité de Dieu n’est pas un monolithisme. Quand la Bible dit que Dieu est un (Deutéronome 6. 4) elle emploie le même mot que pour désigner l’unité de chair entre l’homme et la femme au sein du couple (Genèse 2. 24). Le couple humain n’est pas une entité dans laquelle la personnalité de l’homme et de la femme disparaissent ! C’est pareil, manifestement, pour Dieu. Le récit de l’apparition de Dieu à Abraham aux chênes de Mamré (Genèse 18) nous montre aussi que tout en étant un seul, il peut être… trois ! Je vous invite à relire ce texte. L’unicité de Dieu a un caractère éminemment relationnel, car Dieu est relation (je pense que c’est une des choses que Jean dit quand il dit que Dieu est amour). Jésus n’a pas remis cette unité en question quand il a dit « Moi et le Père nous sommes un ».

Peut-on aimer un autre homme marié tout en étant soi-même en instance de divorce ? [Nicky]

Le sentiment amoureux n’est pas toujours en phase avec les notions de permis et d’interdit. La façon dont vous posez votre question appelle pour moi d’autres questions, qui permettraient d’affiner la compréhension de votre situation. Est-ce parce que vous aimez cet homme que vous êtes en instance de divorce ? Si vous êtes amoureuse de cet homme, lui l’est-il de vous ? Comment ce sentiment est-il né chez lui alors qu’il est lui aussi marié ? Je ne suppose rien derrière ces questions, et j’espère simplement qu’elle vous aideront vous-même à y voir plus clair, si vous ne vous les êtes pas posées. Il est évident que je ne saurai encourager personne à considérer le divorce comme une issue indifférente de la vie de couple. Mais il est parfois plus sage de se rendre à l’évidence si la vie conjugale n’est plus possible. Dans ce cas, la séparation, pour difficile qu’elle soit, peut devenir porteuse de vie, et il faut vous souhaiter de trouver l’homme que le Seigneur souhaite pour que vous formiez avec lui une seule chair.

Pourquoi certains subissent des agressions sexuelles et pas d’autres ? Est-ce « Dieu » qui choisit l’un par rapport à l’autre ? Pourquoi ? L’un est plus méritant que l’autre ? Plus aimé ? [Anicet]

La façon dont les questions que vous posez sont formulées me semble très dangereuse. Elles me font penser à la question que les disciples adressèrent à Jésus au sujet d’un homme aveugle de naissance : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Ce à quoi Jésus répond en quelque sorte : « Ni l’un ni l’autre » et il réoriente le problème non pas en direction du passé de la personne mais de l’avenir. Il en va de même ici. Une victime d’agression sexuelle a besoin de soutien, de compassion et d’ouverture à l’action de l’Esprit de Dieu pour l’aider à se reconstruire sur tous les plans (même et surtout spirituels). Je ne crois pas que lui donner des explications, des « bonnes raisons » de ce qui lui est arrivé soit de nature à lui apporter cette aide. Je crois que Dieu intervient comme reconstructeur, refondateur, et pas auteur de tels drames. Je ne sais pas pour quelle raison telle ou telle épreuve survient dans la vie de quelqu’un mais je crois que Dieu peut intervenir pour faire que cette épreuve soit constructrice et pas destructrice.

La piété fait-elle vraiment partie des sept dons de l’Esprit ? Cf. Esaie 11 duquel la piété est exclue alors qu’elle est comprise par l’Eglise dans la liste des dons. [Manu]

Je n’ai jamais lu Ésaïe 11 comme l’établissement de la liste exhaustive des dons de l’Esprit. D’autant que ce passage ne correspond pas exactement à des versets comme Galates 5,22, Éphésiens 5,9, 1Corinthiens 12, etc. Les dons de l’Esprit sont très divers, et le but de notre vie chrétienne n’est d’abord, me semble-t-il d’établir une liste de 7, 12 ou 40 dons. La piété, la ferveur, la foi, il me semble difficile de ne pas voir l’Esprit de Dieu derrière.

Pourquoi certains disent que c’est un péché d’aller au théâtre ou au cinéma ? [Marcel]

Je n’en sais rien. Pour moi aller au théâtre, au cinéma, au concert ou à n’importe qu’elle autre activité culturelle n’est pas un péché en soi. Dieu n’est pas contre la culture ! Ce qui peut être un péché, c’est-à-dire me détourner de Dieu, c’est ce que je vais rechercher à travers cette culture. Un divertissement pour oublier mon quotidien ? Une stimulation de mes pulsions ? Une exaltation de la capacité créatrice de l’homme ? Dans ces cas là peut-être en effet, ai-je quelque chose à aller en moi regarder avec l’aide du Seigneur. Mais si, après une pièce de théâtre, je suis amené à parler de Dieu, ou du sens de la vie avec lui, si, après un film j’ai passé un moment de complicité et de rire avec mes enfants, si après être allé voir une exposition, je sens dans mon cœur une louange pour Dieu qui a inspiré tel peintre, etc. Je ne crois vraiment pas que ce soit un péché.

Les textes bibliques sont-ils ouverts à une pluralité d’interprétations ? Chaque croyant devrait-il interpréter le sens d’un passage biblique pour lui-même ? [Bjorn]

Les textes bibliques peuvent avoir plusieurs interprétations, tout dépend surtout de l’intention de la personne qui les interprète. Il me semble qu’interpréter le sens d’un passage biblique pour soi-même, donc en quelque sorte, tout seul, ne me paraît pas judicieux. D’abord parce qu’il y a beaucoup d’autres chrétiens avant moi qui ont interprété, et que c’est peut-être plus simple d’aller d’abord voir ce qu’ils en ont dit plutôt que de me casser la tête sur des versets qui peuvent être compliqués. Ensuite parce que l’interprétation biblique n’est pas une fin en soi, me semble-t-il. Il s’agit d’abord et avant tout d’approfondir notre relation au Dieu vivant révélé en Jésus-Christ. Nous ne sommes pas là d’abord pour faire des interprétations. Si les interprétations que je lis ne me semblent pas renvoyer à un approfondissement de ma relation au Christ mais que, par exemple, elles cherchent à défendre une idéologie ou à faire admirer l’intelligence de l’interprète, je préfère prier, reprendre le texte et alors, proposer une interprétation. Ce sera la mienne, mais j’aurais cherché à travers elle à mieux faire connaître le Seigneur et son amour.

Est-ce que les gens qui ont vécu avant la mort de Jésus ont aussi été sauvés ? Et qu’adviendra-t-il des personnes non-chrétiennes ? Seront-elles sauvées ? [Rija]

Les questions que vous soulevez sont très importantes, mais peut-être, plus encore, difficiles à résoudre. Car le mystère du salut est entre les mains du Père. Même les places à droite et à gauche du Fils dans le royaume ne dépendant pas de lui mais du Père seulement (Matthieu 19. 23). Nous pouvons considérer I Pierre 3. 18-20 comme la prédication de Jésus aux défunts, mais ce n’est qu’une interprétation de ces versets. Plutôt que de m’angoisser avec des questions trop grandes pour moi, je pense avoir déjà assez de travail à faire pour m’ouvrir toujours davantage au salut que Dieu a préparé à mon intention en Jésus-Christ, ainsi qu’à témoigner de son amour autour de moi pour que d’autres s’ouvrent à cette grâce.

Noël… confondu avec une fête païenne- ça me gêne. Jésus n’a jamais demandé de célébrer sa naissance mais sa mort en mémoire de Lui. Est-ce alors « bien » de fêter Noël ? [Françoise]

Qu’est-ce que nous fêtons à Noël ? L’anniversaire du petit Jésus ? Alors en effet, il y a un problème. Mais si nous nous souvenons à cette occasion que Dieu, par amour, a décidé de rejoindre notre humanité en se faisant homme (et donc en passant par toutes les étapes de la vie humaine, naissance et petite enfance comprises) pour venir rétablir la relation brisée par le péché, alors je crois que la célébration de Noël est très chrétienne. L’affaire est entendue, nous ne savons pas la date exacte, et le 25 décembre n’est qu’un calque posé sur une fête païenne. Cela n’enlève rien au sens chrétien de la célébration.