J’ai eu des rapports sexuels avec plus de 20 filles en dehors du mariage. Mais maintenant que je suis chrétien- que faire pour repartir a zéro et régulariser ma vie avec mon Dieu ? [Max]

Que faire, comme chrétien, quand on se rend compte qu’on a péché ? Demander pardon est la réponse la plus évidente puisque la Bible nous indique que le pardon est accordé à celui qui le demande :  “Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité”(1 Jean 1. 9).

Jésus est venu pour nous libérer de notre péché et nous réconcilier avec Dieu et avec les autres. Il nous suffit de saisir ce qu’il nous donne. Vous pouvez ainsi, dés aujourd’hui, mettre devant Dieu sincèrement votre péché, vos manquements, vos regrets en lui demandant pardon. Croyez alors fermement que ce pardon vous est donné en Jésus-Christ et laissez-vous guérir, restaurer, conduire dans une vie nouvelle, par Jésus, votre Berger.

Bienvenue dans la famille !

Si vous couchez avec celui qui sera à terme votre conjoint et que vous êtes ensemble depuis 6 ans- ça reste toujours un péché ? [Ano]

La Bible est claire sur le fait que la sexualité crée une unité entre l’homme et la femme qu’il n’est pas bon de briser. Ainsi, la  juste manière de vivre sa sexualité est dans l’engagement à vie qu’est, chez nous et en notre temps,  le mariage. Je vous invite à regarder les autres réponses données à ce sujet, pour plus de précisions.

Le temps passé depuis qu’on est en couple, le fait qu’on s’imagine volontiers mariés  dans le futur, les sentiments même ne fait pas l’engagement. La question que vous devriez vous poser est la suivante : suis-je engagé  avec cette personne ? Est-ce que je compte rester lié à elle pour le reste de ma vie ? Cette personne a-t-elle envers moi les mêmes dispositions ?

Si toutes ces conditions sont réunies, pourquoi ne vous mariez-vous pas ? Si elles ne le sont pas encore, ne serait-il pas bon de réfléchir et de se préparer à cet engagement, à l’aide d’un parcours alpha duo, par exemple ? En effet, beaucoup de couples se retrouvent liés de fait par la sexualité avant d’avoir eu le temps de mesurer et de choisir l’engagement que cela signifie. Ils ont alors bien peu de ressources quand il s’agit d’affronter les difficultés de la vie à deux.

Jésus est venu accomplir la loi. La loi dit « Tu ne tueras pas ». Personne ne prend la vie de Jésus- mais il la donne… et donc- logiquement- il se suicide. En quoi Jésus accomplit-il alors la Loi ? [Munch]

Le commandement appelant à ne pas tuer, (Exode 20, Deutéronome 5), use d’un mot hébreu qui parle du meurtre prémédité d’une autre personne et donc pas de suicide. Si le suicide est considéré comme une triste chose par les chrétiens, c’est une question de logique. En effet, si Dieu nous donne la vie et une espérance en Jésus-Christ, le suicide est le rejet de ce que Dieu donne.

La question est différente en ce qui concerne le sacrifice de Jésus-Christ, qui accueille, bien au contraire, la vie et la mission que le Père lui a donné, pour le salut des humains. Il accomplit alors la loi en aimant jusqu’au bout les humains dans l’obéissance au Père (Jean 15/13, Hébreux 5/7-9), pour que la vie triomphe (Romains 5/7-9).

Il a agi ainsi afin que nous puissions, dans les bons et les mauvais moment de la vie, compter sur lui et espérer toujours.

« Aime ton prochain comme toi-même ». Quelle est l’étymologie exacte de ce verbe « aimer » ? Agapè- philae ? Comment cette demande est-elle possible ? [Carole]

Ce verset qu’on trouve en Matthieu 19/19 est une citation de l’Ancien Testament (Lévitique 19/18). Le mot employé ici vient du mot grec « agapè. Ce mot qui désigne l’amour en le distinguant à la fois de l’amitié, du bien-être ensemble et du désir amoureux.

L’amour biblique n’est en effet pas un sentiment mais un engagement pour l’autre (1 Corinthiens 13). Le modèle de cet amour se trouve en Jésus mort et ressuscité pour que les hommes vivent (Jean 3/16). C’est cet amour de Dieu, qui en Christ  rend l’amour des autres possible (1 Jean 4/8-11).

Comment aimer notre prochain comme nous-mêmes ? En nous laissant premièrement aimer par Dieu, en accueillant son amour, en le laissant changer nos cœurs pour nous rendre capables d’aimer (Ezéchiel 36/25-27).

Est-ce vrai que d’après les Juifs d’aujourd’hui le nom de Jéhovah est erroné car l’alphabet Juif ne contient pas aucun lettre J ? [Mark]

Dans nos Bibles, le nom de Dieu est traduit le plus souvent par « Seigneur » ou « Eternel ». Ce nom présente la racine du verbe « être » en hébreu (voir Exode 3/14). Le problème se situe moins au niveau des consonnes de ce nom que de ses voyelles. En hébreux, à l’origine, les consonnes seules étaient écrites. YHWH ou JHVH sont des transcriptions possibles des quatre consonnes de ce nom. En revanche, lorsque les voyelles ont été ajoutées au texte biblique, au Moyen-âge, les juifs qui ont entrepris ce travail n’ont pas mis à ce nom ses « vraies » voyelles. En effet, afin de ne pas prononcer le nom de Dieu en vain, il était alors d’usage de ne pas dire ou écrire le nom de Dieu. Ils ont donc ajouté aux consonnes YHWH les voyelles du mot « Adonai » qui signifie « Seigneur ».  C’est par ce nom-ci : « Seigneur » que les juifs et la plupart des chrétiens s’adressent encore à Dieu aujourd’hui.

Concrètement- en quoi consiste la prédestination et qui concerne-t-elle ? Comment savoir si on l’est (prédestiné) ? [Maxime]

La prédestination est l’idée selon laquelle Dieu a choisi d’avance ceux qui seraient sauvés et ceux qui ne le seraient pas. Cette idée est assez bien étayée bibliquement. Ainsi, l’Ancien Testament est l’histoire de l’élection et du choix par Dieu d’un peuple qui ne le méritait pas (Deutéronome 7/7). De nombreux passages semblent, en outre, indiquer que les dispositions du cœur à obéir à Dieu viennent de Dieu lui-même (endurcissement de Pharaon en Exode 4/21 ou Zacharie 3/18-19). L’évangile de Jean, de son coté, laisse souvent entendre que c’est Dieu qui donne à l’humain de croire ou de rejeter Jésus et donc d’être ou non sauvé (Jean 6/37-45, Jean 17/19, Jean 13/18). Le mot de prédestination est employé ou suggéré dans plusieurs textes attribués à Paul ( Ephésiens 1/4-6, 2 Timothée 1/9, Romains 8/28-30, Romains 9). Sur le plan théologique, cette doctrine a l’avantage de prendre au sérieux cette affirmation de la réforme qui veut que l’homme soit sauvé par Dieu seul, sans que la volonté humaine ne puisse rien y faire (Ephésiens 2/8-9). Sur le plan de l’expérience elle explique pourquoi certains croient quand d’autres ne croient pas. Sur le plan psychologique, elle permet l’humilité, puisqu’elle affirme que le salut est en dernier ressort l’affaire de Dieu et non la nôtre.

Jean Calvin a beaucoup réfléchi à la doctrine de la prédestination. Il en parle de manière assez claire dans l’Institution de la religion chrétienne. Pour Calvin, Dieu adresse un appel à la foi en Jésus-Christ à tous les humains par sa Parole. Seuls ceux qui sont prédestinés au salut accueillent la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Dieu rend alors leur cœur capable de croire, par son Saint-Esprit. Ils se convertissent  et sont  liés à Jésus à jamais.  Ainsi, la foi sincère, confiante, celle qui crie vers « Dieu Abba, Père » permet au croyant d’être conscient de son élection (Romains 8/29-30). Il n’est en revanche pas possible de déterminer si les autres sont ou non prédestinés  : certains se diront croyants pendant un temps, sans l’être vraiment alors que des personnes dont l’incroyance est  manifeste pourront un jour être appelés à croire et se convertir.

Pour terminer, j’aimerais préciser que la doctrine de la prédestination n’est pas là pour nous inquiéter. Aux croyants, elle dit que Dieu est l’auteur de notre foi. Il l’a fait naître et veut nous garder avec lui toujours. Aux personnes qui désirent croire en Dieu mais n’ont pas encore reçu la foi, elle dit que leur recherche a probablement Dieu pour auteur et qu’elle aboutira. Quand à ceux qui ne cherchent pas  Dieu parce qu’ils ne croient pas (encore) à son salut, ils ne peuvent logiquement pas avoir peur de ne pas être sauvés…

 

Le plan du Salut (Romains 8 : 28-30) : cette réflexion me porte directement vers la prédestination. Qu’en est-il alors de ceux qui ne sont ni prédestinés- ni appelés ? [Carole]

Ce passage de l’épître aux Romains souligne que  Dieu nous sauve en Jésus-Christ, quand bien même nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes pour nous sauver.  Ainsi apprenons-nous que c’est Dieu qui « gère » notre salut, et que nous pouvons donc lui abandonner nos vies, dans la confiance.

Nombreux sont ceux que l’idée de prédestination angoisse. Ils pensent à ceux qui ne sont pas prédestinés au salut et semblent donc injustement exclus. Ils ont peur d’être de ces derniers et se demandent comment vérifier qu’il n’en sont pas.  Ce mode de pensée est étranger voir opposé à la manière confiante de penser à laquelle Paul nous convie. En effet, si Dieu est Dieu et s’il gère le salut, ne le gérera-t-il pas correctement ? Et quand bien même je ne serais pas prédestiné au salut, cela pourrait-il être pour mon mal si telle était la juste volonté de Dieu ?

Dieu gère le salut et il  le fait bien. Il a aimé le monde et il l’a sauvé en Jésus-Christ. La Bible nous dit que certains seront sauvés quand d’autres ne le seront pas. Notre affaire n’est ni de le comprendre ni de le savoir. Notre affaire est de croire.

Que dire que faire au sein d’une église locale- quand un frère accuse un autre frère et entre en procès avec lui. [Peps]

La Bible prend en compte le caractère tortueux du cœur humain et le risque que de fausses accusations soient portées (Actes 25/7) et ce même dans l’Eglise, entre chrétiens (1 Corinthiens 6/7-8). Elle invite l’église à trancher la question de manière objective : par l’appel à plusieurs témoins (Matthieu 18, 15-18, 1 Timothée 5/19) ou par un chrétien sage étant entendu que la sagesse biblique trouve sa source dans la Parole de Dieu (1 Corinthiens 6/5).

Les procès entre frères sont nombreux dans l’Eglise. Ils s’expliquent par toutes sortes de problématiques psychologiques et spirituelles. Comme pasteur, je ne saurais compter de combien de mensonges sans fondement j’ai été accusée en seulement quelques années de ministère ! Nous avons tendance, par volonté de « paix », à faire comme si de rien n’était et à laisser les fausses accusations se répandre. Nous n’aidons pas ainsi les menteurs à prendre conscience de leurs problématiques dans la repentance, nous décourageons ceux qui sont accusés à tord et nous laissons des mensonges destructeurs circuler dans la communauté. Je crois pourtant que la Bible  invite les communautés à regarder la vérité en face et à trancher dans la vérité et l’amour (Romains 12/17-27).

A titre personnel, donc, que faire ? Signaler le problème au conseil de l’Eglise, afin qu’il s’en saisisse et puisse trancher. Eviter d’entrer dans les polémiques et de se laisser personnellement entraîner par l’un ou l’autre camp. Prier pour les frères en procès.

 

Je suis chrétienne et j’aimerais me marier avec un judeo-chrétien- est-ce que notre mariage sera reconnu par Dieu si je ne me marie pas à l’Eglise ? Peut-on se marier « deux fois » ? [Lib]

Votre question semble interroger la possibilité de se marier avec quelqu’un d’une confession chrétienne différent ou d’une religion différente. La Bible ne parle pas d’institution du mariage. Elle parle, en revanche, de l’unité du coup, de l’appel à vivre cette unité dans l’engagement à la fidélité pour toute la vie (Genèse 3/23-24). Ainsi le protestantisme reconnait le mariage civil, comme le « vrai mariage ». La mairie est en effet le lieu qui rend possible la prise d’engagement de chacun des membres du couple. Dieu entend ces engagements (Matthieu 5/37).

La bénédiction au temple protestant vient après ce mariage. Il permet au couple de remercier publiquement Dieu, de lui demander son aide et de recevoir la prière de la communauté. Une telle cérémonie est pertinente si elle correspond au désir des deux membres du couple. L’accumulation de deux cérémonies religieuses ne m’apparaît donc pas porteuse de sens.

Pourquoi certaines femmes disent « mon corps- mon choix » ? Pour être comme les hommes ? [Jean-Yves]

Certaines femmes utilisent cette phrase pour signifier qu’il leur revient de choisir d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants en employant les moyens qui rendent cela possible. Les hommes ont, en effet, plus facilement ce choix, puisqu’ils ont de tout temps pu fuir leurs responsabilités en abandonnant mère et enfant. Nous pouvons, en effet, ainsi, interpréter cette phrase comme l’expression de la volonté des femmes de pouvoir faire « comme les hommes ».

Si on interroge cette position des femmes, tout autant que celle des hommes fuyants, à la lumière de la Bible, nous remarquons que c’est un tout autre modèle qui nous est proposé, quant à la manière de vivre la sexualité et la fertilité qui l’accompagne. La Bible répète un certain nombre de fois, de l’Ancien au Nouveau Testament que l’homme et la femme sont créés pour devenir « un » (Genèse 2/24). C’est ainsi dans l’engagement qui rend stable cette unité que la sexualité est appelée à se vivre, dans la responsabilité réciproque, en assumant ensemble ce qui pourrait advenir (1 Corinthiens 7/3-4). Cela implique le respect du choix et du corps de l’un et de l’autre, comme de celui de l’enfant qui, s’il est conçu, est déjà quelqu’un pour Dieu (Psaume 139).