Les cauchemars sont ils une attaque du malin ? [Ludivine]

Tout dépend de ce que vous appelez un cauchemar, Ludivine !

Je me souviens de cette personne adulte qui avait rassuré l’enfant que j’étais sur les rêves angoissants qu’il m’arrivait de faire, comme à tout un chacun. Elle m’avait expliqué qu’un cauchemar provenait de quelque chose qui m’avait impressionné, gêné ou effrayé, et qu’en quelque sorte ma tête « faisait le ménage » pendant mon sommeil, l’expulsait en l’exprimant sous la forme d’un rêve. Les sciences contemporaines nous ont appris que les rêves sont un langage de notre inconscient, souvent utiles à déchiffrer.

Dans la Bible, les songes peuvent constituer de véritables messages, mais de la part de Dieu ! ainsi le rêve qui trouble le Pharaon et que Joseph saura interpréter correctement, comme annonciateur d’une longue famine (les fameuses « années de vaches maigres », Genèse ch.41). Jérémie 23 v.28, ou Nombres 22, 1 à 20 et bien d’autres passages, y compris dans le Nouveau Testament (par exemple Matthieu ch.2, 12), attestent que le songe peut être un moyen de révélation divine. Mais pour nous aujourd’hui, il n’est pas, et de loin, le moyen essentiel par lequel Dieu nous conduit, puisque c’est sa Parole, contenue dans la Bible, qui doit nous guider avant tout.

Il peut aussi exister des rêves obsessionnels, sources de souffrance psychique, d’un malaise profond dont nous avons besoin d’être libérés. Viennent-ils de l’adversaire ? Non, la plupart du temps ils sont consécutifs à un choc émotionnel créé par une expérience traumatisante. Ils constituent un signal d’alerte sur notre état psychique, et invitent à chercher une aide, voire dans les cas les plus lourds une prise en charge thérapeutique.

Mais on peut dans certains -rares- cas répondre « oui » à votre question, si l’on considère que les trois manières que l’ennemi a d’agir pour nous éloigner du Seigneur sont d’accuser, de mentir, de diviser. Ce sont les trois fonctions diaboliques. Si des cauchemars vous exposent à ces attaques là : culpabilité maladive, enfermement dans une opinion ou vision fausse, haine tenace envers quelqu’un, le mieux est d’en parler avec une personne de confiance qui partage votre foi et saura vous écouter avec bienveillance, et prier avec vous le Seigneur pour qu’il vous en délivre.

Quelle différence entre les rêves et les songes ? Peut-on suivre l’interprétation de nos rêves sans se tromper après avoir prié ? Comment interpréter correctement nos rêves ? Quelles aides trouver ? [M]

« Notre secours est dans le nom de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre. » (Psaume 124 / 8) Toute aide, pour toute chose, est donc à rechercher en Jésus-Christ, dans la Parole de Dieu. C’est-à-dire, pour nous, d’abord dans la Bible, lue avec foi et dans la prière.

Dieu bien sûr peut s’adresser à nous par des rêves (ou des songes, c’est pareil). Mais la prière ne peut se contenter de… quoi faire, d’ailleurs ? Demander à Dieu si notre interprétation du rêve est la bonne ? Mais la réponse de Dieu ne viendra pas dans l’air du temps, seulement dans la Bible. Celle-ci est le critère dernier de toute parole dont nous croyons qu’elle vient de Dieu : cette parole est-elle ou non conforme à la révélation biblique en général, et à tel texte en particulier par lequel Dieu peut éclairer ce rêve ?

Nous pouvons nous faire aider dans cette lecture, dans cette mise en relation de notre rêve (en l’occurrence, mais ça peut être autre chose) avec le texte biblique. Les frères et sœurs peuvent nous aider (l’Église sert à ça), les ministres (pasteurs ou anciens) aussi, et des psychologues chrétiens (car le rêve relève aussi et simplement de la psychologie : il ne faut pas prendre forcément nos rêves pour un message divin), etc. Tout comme dans la Bible, lorsque les souverains (israélites ou étrangers) faisaient un rêve dont ils suspectaient qu’il pouvait venir de Dieu, ils s’adressaient à un prophète : aujourd’hui, c’est le texte biblique qui est prophète pour nous éclairer, mais nous pouvons y être amenés par d’autres lecteurs ! En tout cas, nous ne pouvons pas être prophètes pour nous-mêmes tout seuls, me semble-t-il.