Certains chrétiens trouvent que le port de vêtements un peu chic, de greffes chez les femmes et de quelques bijoux ou bracelets sont interdits par la Bible. Est-ce vrai ? [Dimitri]

Beaucoup de chrétiens confondent Evangile et moralisme.
En cela ils se comportent en nouveaux pharisiens bien plus qu’en chrétiens, finalement.

Sur ce sujet, la question c’est celle de la séduction. Le Seigneur nous a fait beaux (cf. le Psaume 139). Il n’y a pas de problème à vouloir être beaux, plaisants, etc. Mais après, si cette beauté devient une obsession et si tout ce qui est de l’ordre de l’apparence devient comme un esclavage, cela fera que nous aurons perdu notre liberté. L’embellissement ne sera pas pour glorifier Dieu mais pour nous valoriser nous-mêmes.

Ce qui importe ce sont nos intentions. Si je me fais beau pour séduire, pour détourner, pour multiplier les conquêtes… là ça questionne. Non ?

Qu’en est-il de toutes ces représentations de crânes ou de tatouages morbides ? Y a-t-il un impact pour la personne à arborer des habits/tatouages avec des crânes- serpents ? Danger ou pas ? [MaZi]

La question du tatouage est liée à la question de l’appartenance et de la confiance. Dans un passage qui parle de la particularité du peuple d’Israël par rapport aux autres peuples, la Bible  dit de ne pas se faire de tatouages. Elle fait probablement référence à une pratique des peuples polythéistes qui entouraient Israël. Ils se tatouaient de signes liés à leur divinité pour marquer leur appartenance et pour se protéger. Les Israélites au contraire, étaient invités à avoir confiance en Dieu et à lui appartenir (Esaïe 44/1-5).

Le vêtement, quant à lui, est perçu comme le reflet de la personne qui le porte. Ainsi, les chrétiens  invités par Paul à se dévêtir de leur ancienne nature avec ses désirs trompeurs pour recevoir l’homme nouveau que l’Esprit produit en nous. (Ephésiens 4/22-24).

La question à nous poser est celle de l’origine de notre désir de porter des signes sur notre corps ou nos vêtements. Sommes-nous conduits par la mode, par des pensées morbides ou par le désir de rendre gloire à Dieu  ? Pensons-nous que ces signes nous donnerons une identité, une appartenance, une sécurité en dehors de celles que Dieu nous donne ? Croyons-nous qu’ils nous protégeront de la mort qu’ils représentent ? Pensons-nous que le porte de tels signes est un bon témoignage, qui dit l’oeuvre de l’Esprit en nous  ?

Ce sont en effet les désirs de nos coeurs plus que les signes eux-mêmes qui peuvent nous conduire loin de Dieu et doivent nous mener dans la repentance.

Comment dépasser cette image de « ringardise » que nous colle le monde et faire de l’Evangile un sujet contemporain, audible, surtout pour les jeunes ? [Pierre]

L’expérience nous a appris que les athées, incroyants, agnostiques ont souvent raison. S’ils nous disent que l’Eglise est ringarde, c’est souvent parce que c’est… vrai.

En même temps la préoccupation pour l’apparence n’est pas le cœur, loin s’en faut, du message de l’Evangile. « Être dans le vent est une ambition de feuille morte » disait G. Thibon.

La difficulté de la réponse chrétienne actuelle est dans le fait de ne pas se fourvoyer dans plusieurs mauvaises réponses :
– soigner la forme attirerait durablement des personnes voulant suivre le Christ,
– éviter des sujets qui fâchent (sexe, argent, pouvoir) ferait de l’Evangile un message accessible,
– croire que dire la vérité blesse nécessairement les gens,
– produire un message de rébellion par rapport au système serait la quintessence du message de Jésus.

La solution qu’a choisie Jésus à son époque :
– aimer,
– parler vrai,
– marcher,
– compter d’abord sur Dieu
– prendre des risques,
– mourir pour nous.