Les démons savaient-ils qu’ils crucifiaient Dieu ? [Evrard]

Le problème des démons n’est pas leur ignorance, mais leur opposition au plan de salut de Dieu.

Les Évangile mettent souvent en scène des démons ou des personnes possédées par des démons faisant preuve d’ un discernement particulièrement clair concernant l’identité réelle de Jésus. Ainsi il est appelé « Fils de Dieu  » ou « Fils du Dieu très haut » en Matthieu 8/28-29, Marc 3/11, Marc 5/6-8, Luc 4/41, Luc 8/27 -28 et « Saint de Dieu » en Marc 1/23-25 ou Luc 4/33-35. Le terme « Fils de Dieu » marque sa filiation particulière. Le terme de « Saint » désigne quelqu’un de divin, d’une nature différente ce celle des autres humains.

Il est particulièrement marquant que cette reconnaissance par les démons précède celle des disciples (Matthieu 16, Marc 8, Luc 9) et se déroule dans un contexte d’affrontement puisque dans ces histoires, les démons sont menacés par Jésus. Le problème des démons n’est donc pas l’ignorance, mais l’opposition au plan de salut de Dieu. Par la mort et de la résurrection de Christ, ils sont vaincus, pris à leur propre jeu et leur malheur est de le savoir.

Jacques 2/19 :  » Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. »

Je m’inquiète de la part occulte dans les films Star Wars : parler aux fantômes- référence à Endor- naissance virginale de Darth Vader- projection astrale- thèmes bouddhistes- etc. Faut-il éviter? [Jean]

Sans prétendre donner une définition de l’occultisme, il faut néanmoins préciser de quoi il s’agit. L’occultisme désigne des connaissances cachées et transmises à des initiés. Il s’est toujours trouvé dans toutes les cultures et civilisations des personnes qui argumentent en faveur de l’occultisme pour dire que certaines choses doivent rester secrètes car il faut avoir atteint un certain niveau, faire preuve d’une certaine intelligence pour manier correctement ces connaissances. Ces secrets peuvent être transmis d’une manière confidentielle à des initiés soigneusement sélectionnés. Ils peuvent aussi parfois être cachés dans des œuvres artistiques que tout le monde pourra voir d’une manière anodine et que quelques-uns seulement pourront décrypter parce qu’ils connaissent le code. La critique chrétienne de l’occultisme tient en trois points : 1) Le Dieu de la Bible se révèle et se fait connaître. Il ne nous dissimule pas la vérité ultime sur Lui et sur le monde mais Il la fait connaître à tous. Il prend le risque de la vérité et nous fait désirer la vérité. 2) Ce que l’on garde secret entre pairs est rarement pour le bien. C’est le plus souvent un objet de honte ou un secret gardé en vue d’une manipulation d’autrui pour servir un intérêt partisan et mal intentionné. 3) L’occultisme est une porte d’entrée à la confusion spirituelle, l’inversion du bien et du mal et l’enchaînement par des forces de destruction qui sont l’œuvre du Malin comme le spiritisme.

A l’opposé, l’Évangile encourage tout être humain à rechercher et partager la vérité révélée dans la Bible en Christ. L’Évangile encourage aussi la discrétion dans les relations plutôt que le secret. Jésus a dit : « vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres » Jean 8, 32. L’occultisme justifie une hiérarchie humaine entre ceux qui sont dignes de connaître des vérités importantes et eux qui n’en sont pas dignes. Le Christianisme est à cet égard « démocratique » : nous n’avons pas à faire nous-mêmes ce genre de tri entre les êtres humains.

Après ce long détour, je reviens Jean à votre question. Repérer des manifestations occultes dans une œuvre artistique, un discours, une chanson, un film comme vous le faites, c’est déjà ne plus y être assujetti. La puissance du Christ est incomparablement supérieure à celle du Diable. Vous n’avez donc pas à être inquiet ni à avoir peur. En effet, si nous ne pouvons pas éviter la confrontation avec l’occultisme qui imprègne toute la culture humaine parce que la honte, l’orgueil et la fascination pour le Mal font partie de notre humanité, nous pouvons muscler notre vie spirituelle et être protégé en toute circonstance de toute influence occulte par la puissance de l’Esprit de Dieu qui nous gardera dans la lumière du Christ et sa promesse : « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura en lui la lumière de la vie ». Jean 8,12.

On dit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal qu’il est la métaphore du libre-arbitre. N’est-il pas plutôt la métaphore d’un « Tu ne chercheras pas à savoir ! » et une diabolisation du doute ? [Anna]

Les textes de la Bible nous sont offerts pour chercher toujours la volonté de Dieu. Réduire le sens d’un passage à une interprétation unique serait vain, mais vous le savez puisque votre question évoque déjà plusieurs options interprétatives.

Je vous propose de voir simplement dans cet arbre l’image de quelque chose dont on veut se saisir (tenir son fruit), comme quelque chose qui va nous nourrir. Nous avons un profond désir de connaître ce qui est bien et ce qui est mal.
Mais l’interdit que Dieu avait posé sur la consommation de ce fruit pourrait exprimer tout simplement notre incapacité ultime à savoir ce qui est bien et ce qui est mal, puisque, comme le suggère Paul, nous faisons le mal que nous ne voulons pas faire et ne faisons pas le bien que nous voudrions faire.
Cet arbre, c’est une limite à notre toute-puissance, car Dieu seul est tout-puissant.
En Eden, tout était permis, un seul interdit.
Depuis cette transgression, des tas d’interdits et une quête passionnelle et obsédante de compréhension et de maîtrise. Et ce fruit ne nous laissera aucune satiété. Seule la présence de Dieu, le fait de rester dans l’alliance avec Dieu, comme Jésus, permet d’être satisfaits.