Par quel livre commencer à lire la Bible ? [Pierre-Henry]

Lorsqu’on est chrétien, on comprend toute la Bible à partir de ce que Jésus a fait pour les humains. Le mieux est donc probablement de débuter par un Évangile, un récit de la vie de Jésus. On trouve quatre Evangile, dans la Bible, désignés par le nom de leurs auteurs : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Marc est peut-être un peu court; Jean, bien que très beau est profond peut paraître un peu compliqué au premier abord. Matthieu ou Luc sont probablement de bons points de départ.

Les épîtres du Nouveau Testament exposent la théologie chrétienne, le contenu de la foi des premiers chrétiens. Ils se trouvent dans ta Bible entre les Actes et l’Apocalypse. Ils peuvent t’aider à comprendre en quoi la vie, la mort et la résurrection de Jésus peuvent changer ta vie, aujourd’hui. Tu peux lire cela après les Evangiles, dans une traduction simple, au
début, comme la version « Parole de vie ».

La lecture de l’Ancien Testament, qui raconte ce qui est advenu entre Dieu et les hommes avant la venue de Jésus reste importante à entreprendre pour tout chrétien. Les livres situés dans cette première partie de la Bible nous disent ce que Dieu a fait, à travers les âges, pour appeler et sauver son peuple (livre de l’Exode, entre autres ). Ils nous parlent aussi de la condition de l’homme qui rejette Dieu (Genèse 3-11, par exemple) ainsi que de sa promesse d’envoyer un sauveur qui pourrait réconcilier Dieu et l’humain ( Esaïe 53, par exemple). Enfin, il nous donne des exemples de prières, avec le livre des Psaume et des indications pour notre vie, à travers la loi.

Si tu es curieux de connaître comment est né la première Eglise, comment les premiers chrétiens ont cru, se sont organisés et ont annoncé Jésus, regarde les Actes. Si tu te poses des questions sur la fin de l’histoire, jette un oeil à l’Apocalypse !

Le lecture de la Bible n’est pas toujours aisée. Mais si tu demandes à Dieu, dans la prière, de t’éclairer par son Esprit, il te sera donné de comprendre bien des choses sur Dieu et sur toi-même. Ne t’inquiète pas de ce que tu ne comprends pas pour le moment…accueille plutôt avec joie ce que Dieu te montre et n’hésite pas à rejoindre une communauté chrétienne pour recevoir quelques lumières de tes frères et sœurs dans la foi.

Bonne aventure à toi !

« Sola Scriptura ». Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut pas lire autre chose que la Bible ? [Isabelle]

Non, bien sûr. Lisez donc tranquillement tout ce que vous voulez, tant que ça ne vous fait pas de mal. « Tout m’est permis », mais « tout n’est pas utile », « tout n’édifie pas », et « je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit ». (1 Cor. 6 / 12 ; 10 /  23)

La Bible, c’est le lieu dans lequel, par l’action du Saint-Esprit, je puis entendre la parole que Dieu m’adresse, lorsque je lis dans la foi.

Bien sûr, je peux l’entendre aussi ailleurs, car Dieu est libre de me parler où, quand et comme il veut ! Mais alors, comment saurais-je que c’est Dieu, et non pas autre chose ou mon propre inconscient ? La Bible a été écrite pour moi de sa part, afin que je l’y rencontre, ou que je le reconnaisse lorsqu’il s’adresse à moi autrement. Elle est le critère, extérieur à moi, de ce que j’entends comme venant de Dieu.

Ainsi, le seul livre qui possède cette autorité et dans lequel Dieu se fait connaître personnellement à moi, lecteur, en tant qu’il est le Père de Celui qui a donné sa vie pour moi, c’est la Bible, qui est donc « inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne. » (2 Tim. 3 / 16-17)

« Le « canon dans le canon » c’est ce qui parle uniquement de Jésus-Christ dans le canon. » C’est vrai ? [Jean-Marc]

Pas exactement. Rappelons déjà que « le canon », c’est l’ensemble des livres reconnus comme bibliques, ayant autorité pour la foi et pour la vie.

Parler de « canon dans le canon », c’est dire qu’il y a une clef de lecture, à partir de laquelle tous les textes bibliques (tous, donc) doivent être lus afin d’y entendre la Parole que Dieu veut nous adresser. Car l’important, c’est cette Parole, vivante et actuelle, et non pas la lettre à travers laquelle elle nous atteint par le Saint-Esprit. Or le Saint-Esprit rend témoignage à Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous. Ceux qui parlent de « canon dans le canon », généralement (et en tout cas la théologie luthérienne), signifient par là que la Bible, sous l’éclairage du Saint-Esprit, nous fait rencontrer le Christ, même au travers de récits, d’oracles et de lois de l’Ancien Testament. C’est lui qu’il faut rechercher dans l’Écriture. Par exemple, lisant le récit de la sortie d’Égypte dans l’Exode, on y lira d’abord la figure de la mort de Jésus le Premier-né d’entre les morts (lors de la 10ème plaie, ou bien lors du passage de la mer) et celle de sa résurrection et de la nôtre à sa suite (la Terre promise). Etc.

D’autres pourraient définir un autre « canon dans le canon », mais à mon avis ce serait au détriment de l’Évangile.

Une autre manière de lire l’autorité de l’Écriture serait de parler de « toute l’Écriture » en ne hiérarchisant ni les textes ni leur message. La sortie d’Égypte, par exemple, ne parlerait que de la sortie d’Égypte, miracle réalisé par Dieu autrefois. Etc.

Bien sûr, je simplifie et caricature quelque peu, afin de mieux situer les différences.