Effectivement, il peut y avoir un paradoxe quand il nous est dit dans les Écritures à la fois :
– « N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, il n’aime pas Dieu le Père. » (1 Jean 2,15) et…
– « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » (Jean 3,16).
Dans la théologie johannique (les écrits attribués à Jean), le monde représente non pas la Création, mais cette Création en tant qu’elle a chuté, dans l’expérience du péché. Le monde est régi par le Prince de ce monde, ce diable qui n’est pas le Roi des Rois, ou le Créateur de l’Univers.
Aimer le monde, pour les humains, c’est adhérer aux appétits d’une vie d’abord physique et psychique, pulsionnelle, libidineuse, ou cupide. Quand les humains aiment le monde, ils le font dans l’ordre du péché, dans l’ordre de la convoitise coupable.
Aimer le monde, pour Dieu, c’est spirituel. Et c’est vouloir le racheter, le reprendre en mains, lui offrir la possibilité du pardon, d’une opportunité nouvelle. C’est un amour qui se donne et qui est tout à fait beau, pur, et indemne du péché.
L’enjeu serait donc pour nous d’arriver, un jour, à aimer le monde avec le cœur et le regard de Dieu, et non pas avec nos envies et nos lubies.
À ce moment-là, nous pourrions aimer le monde comme Dieu l’aime…