Quelle attitude devons-nous avoir face à l’homosexualité ? Que dit la Bible et de quelle façon expliquer l’homosexualité d’un point de vue chrétien ? [Cathy]

Tout d’abord Cathy, il me semble important de ne pas faire des débats théoriques et abstraits sur des réalités humaines qui sont toujours complexes et singulières. Vous ne rencontrerez jamais l’homosexualité face à face et je vous invite à refuser par avance tout projet de l’expliquer. Les homosexuels que vous rencontrerez auront besoin comme tous les autres êtres humains, de votre générosité évangélique, de votre confiance et de votre amour fraternel sans réserve.

Il faut réfléchir au sens de la sexualité. La relation conjugale qui inclut la sexualité est le reflet de la relation entre Dieu et l’humanité. Cette relation est celle d’une radicale altérité, en elle-même source de joie et de difficultés. Dans cette relation, Dieu donne la liberté et la fidélité. Cette relation entre Dieu et l’humanité permet la fécondité spirituelle de la vie humaine sous l’influence du Saint-Esprit. Ainsi dès le début de la Bible jusqu’à l’enseignement de Jésus, la relation entre deux personnes de sexes opposés inclut dans cette altérité radicale, la possibilité de la fécondité. Ce qui n’est pas le cas d’une relation entre deux personnes de même sexe. La relation entre deux personnes de sexes opposés rappelle donc d’une manière éminente que la vocation de l’humanité est de grandir dans l’amour et la fécondité de l’amour et la transmission de la vie. Voilà pourquoi les relations sexuelles entre deux personnes de même sexe n’ont pas de sens positif dans la pédagogie biblique, comme d’ailleurs les relations hétérosexuelles contraintes, ou sans lendemain ou avec adultère ou dans le cadre de la prostitution.

Votre question me permet aussi de rappeler que tous les êtres humains sans exception sont pécheurs. Il est injuste d’isoler un comportement particulier pour le condamner. La médisance, l’orgueil peuvent menacer aussi ceux qui critiquent et jugent les personnes homosexuelles. Ce qui est tout aussi contraire à la volonté de Dieu pour ses enfants. Enfin, il ne faut jamais réduire une personne à un seul aspect de sa vie. Une grande tentation à notre époque est d’enfermer les autres ou de s’enfermer soi-même dans une identité sexuelle affichée et réductrice de notre personne. Nous sommes tous appelés à progresser dans notre vie, à prendre conscience de notre vocation et de nos errements, et à reprendre pied sur le chemin où Dieu nous appelle. Certains ajustements sont plus difficiles que d’autres et ce qui sera aisé pour les uns sera très difficile pour d’autres. Mais Dieu ne nous abandonne jamais. Il est patient. Il nous aide à accomplir notre vocation, parfois d’une manière inattendue et stupéfiante. C’est un travail intérieur qu’il accomplit en nous. Nous pouvons lui faire confiance.

Nous vivons dans une société très contradictoire, où tout se dit et le contraire de tout aussi. Mon conseil est de s’en remettre à Dieu pour notre vie entière y compris la sexualité, aux frères et aux sœurs plus anciens dans la foi avec discernement et garder l’espérance qui se muscle dans la prière.

Que Dieu vous garde et vous fortifie !

Est-il vrai que les méthodistes n’acceptent pas les personnes LGBT ? [Isabelle]

C’est faux. Le 26 février 2019, les instances synodales de l’Eglise méthodiste unie des USA, deuxième dénomination protestante en nombre, ont pris une position équivalente à celle qu’en 2004 les Eglises réformées et luthériennes de France avaient prises. C’est-à-dire :
– refuser la bénédiction des coupes homosexuels à l’église,
– refuser qu’une personne dont l’identité homosexuelle est revendiquée et exposée accède au ministère pastoral.

Notez qu’en 2015 l’EPUdF est revenue sur cette décision, pour permettre la bénédiction de couples homosexuels, si le pasteur et le conseil presbytéral de la paroisse où se fait la bénédiction sont d’accord (ce qui signifie a contrario que si le pasteur et/ou le conseil presbytéral refusent, cela ne peut pas se faire). Le synode national de l’EPUdF n’a pas annulé la décision de 2004 quant à l’impossibilité d’exercer le ministère pastoral tout en revendiquant haut et fort une identité homosexuelle pour le futur pasteur ou la future pasteure.

Enfin, plusieurs communautés ou synodes régionaux méthodistes ont décidé de s’opposer à cette récente décision.

Quoi qu’il en soit, toute personne homosexuelle est bienvenue dans toutes les communautés ecclésiales dont nous avons fait mention dans cet article.

10 ans de lutte contre mon homosexualité. Aujourd’hui, avec l’impression d’avoir tout essayé, la frustration et la fatigue me gagnent. Je me vois abandonner la foi en Dieu et en moi. [anonym]

Sans avoir plus de détails, je pense que vous posez ici une question qui concerne chaque chrétien : celle du découragement. Nous essayons de bien faire, nous essayons de bien croire et nous nous décourageons devant le manque de résultat et la différence entre ce que nous avons espéré et ce que nous voyons se produire dans nos vies.
L’erreur que nous commettons alors est bien souvent celle s’essayer de bâtir notre vie chrétienne par nos propres forces selon notre propre idéal…au lieu de compter sur Dieu en acceptant simplement ce qu’il nous donne au jour le jour, dans la confiance qu’il a un plan  pour nos vies.Deux options se présentent alors à nous : abandonner le combat et nous laisser conduire par ce qui nous mènera loin de Dieu ou laisser Dieu combattre.
Demandez-vous si vous n’êtes pas en train de tenter de vous sauver vous-mêmes pour pouvoir dans la repentance, rendre les armes de votre combat à Dieu qui en Jésus, a la victoire sur tout ce qui cherche à nous séparer de lui.
Tenez le coup, les yeux fixés sur Jésus (Hébreux 12/1-3), dont la victoire peut  se manifester dans votre vie (Philippiens 4/13). N’hésitez pas à prendre avec des frères et des sœurs un temps de discernement, de partage et de prière. Ne perdez surtout pas courage…

2 Corinthien 12/9 :  » Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »

 

Une sœur que j’aime beaucoup de mon Eglise m’a dit qu’elle est lesbienne et qu’elle ne veut pas se repentir, en tant qu’enfant de Dieu que dois-je faire ? Car dans Rom 1:26 je lis que c’est un péché. [Fafa]

La vie chrétienne est un chemin. Nous commençons par y entrer en découvrant qui est Dieu, le salut qu’il nous offre en Jésus-Christ et souvent dans un second temps, et petit à petit tout au long de notre vie, son autorité et les changements qu’il veut, par le Saint-Esprit, opérer en nous. Nous sommes tous appelés à des changements que le Seigneur ne manquera pas de conduire en nous au fur et à mesure que notre confiance grandira et que nous le laisserons faire. A nous, donc, de nous encourager les uns les autres, dans la foi, la lecture honnête de la Bible et la prière dans la confiance en ce que le Saint-Esprit opère.

Tu as partagé avec cette sœur ce que la Bible dit et tu pries pour elle ? Tu as bien conscience que tu as aussi à te soumettre à la Parole, à laisser Dieu agir dans ta vie et tu sais, d’expérience, que cela n’est pas facile ? Tu es prêt(e) à discuter de cela avec elle si elle te sollicite, à prier avec elle ? Concrètement, je crois que c’est là tout ce que le Seigneur te demande. Aller plus loin, forcer les choses risquerait d’être une source de découragement dans sa marche avec le Dieu qui connait les cœurs et sait agir en nous, avec juste rigueur et juste douceur.

« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. »
1 Thessaloniciens 5/10

« Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont découragés, supportez les faibles, usez de patience envers tous. » 1 Thessalonicien 5/14

Bonjour ! Pourquoi s’opposer au mariage de personnes de même sexe ? [Peps]

Bonjour ! Nous essayons d’être fidèles à la Bible, dont la première fonction n’est certes pas de nous donner des commandements à suivre à la lettre, mais de témoigner que Jésus-Christ est l’accomplissement de toutes ces Écritures et qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Pourtant, il y a dans la Bible des cohérences, des images de ce que Dieu fait pour nous et de ce qui non seulement est conforme à sa volonté (que « nous transgressons tous les jours et de plusieurs manières », certes), mais nous permet de mieux témoigner de lui et de son amour pour nous et pour chacun.

C’est donc que, dans notre vie, il y a des choses qui sont opaques, et d’autres qui sont ou sont rendues transparentes à Jésus-Christ. Selon la Bible, l’homosexualité fait partie, au milieu de tas d’autres choses, de ce qui nous rend opaques à l’amour de Dieu. C’est le sens de la condamnation ferme dont elle fait l’objet dans l’Ancien et le Nouveau Testaments.

Entendez bien : il n’y a pas là de condamnation du pécheur (que je suis tout autant), mais bien dénonciation du péché (qui m’emprisonne en me cataloguant autrement que seulement comme enfant de Dieu). Aussi bien l’Église doit-elle être accueillante à tous les pécheurs (« aucun n’est juste, pas même un seul »), sans pour autant légitimer le péché (celui-ci ou un autre) en le bénissant au nom du Dieu qui le condamne !

Nous avons pris l’habitude, au XIVe siècle, de bénir les mariages (unions monogames hétérosexuelles). La Réforme protestante a relégué ceux-ci dans la sphère civile et non religieuse (ça n’a pas trop bien pris…). Dans la Bible, l’union d’un homme et d’une femme est une image de l’amour d’un Dieu d’ordre, d’une parole qui distingue pour permettre un tel amour. L’homosexualité est donc à l’inverse l’image de la confusion, du refus de la distance qui permet parole et amour.

Ceci ne veut pas dire que toutes les unions hétérosexuelles vivent selon Dieu (loin de là !), ni que les personnes homosexuelles vivant en couple ne s’aiment pas ! D’autant que l’homosexualité, la plupart du temps (et en dehors des modes de notre société), est subie et non choisie. Un chrétien homosexuel (comme tout autre chrétien) est donc pris entre le désir de vivre le moins mal ce qui lui est donné, et le désir de laisser l’Esprit de Dieu agir en lui pour le transformer. La légitimation religieuse de ce qu’on est ou de ce qu’on vit met obstacle à l’action de l’Esprit au lieu de la permettre et de la rendre visible. Voilà pourquoi nous sommes contre la célébration religieuse des unions de personnes de même sexe, sans stigmatiser aucunement les personnes ni les couples qui existent, et que nous accueillons bien volontiers dans la communion des pécheurs pardonnés et justifiés en Jésus-Christ, en lui seulement.