Beaucoup de gens se posent peut-être la question, Henri, et elle me semble importante. Pour autant, je crois que répondre tout sèchement « oui » ou « non » est trop court. Je ne suis pas dans l’Esprit de Dieu et seul le Saint Esprit sonde pleinement Dieu. Je préfère rester à ma place d’être humain, pécheur et justifié. De cette place, je n’ai pas de peine à considérer que ce qui nous arrive est la conséquence dramatique de notre situation de pécheurs, toujours tournés vers nous et rien que nous, centrés sur nous-mêmes et mus par notre seul orgueil. Dès lors, la conséquence du péché étant la mort, je crois qu’il est grand temps que nos Églises redisent ensemble : Il faut se repentir. C’est ce que Jésus a dit lui-même dès le début de son enseignement. Et donc cela veut bien dire qu’il n’est pas nécessaire d’être dans la panade où nous sommes pour se repentir. Même si tout allait bien, il faudrait le faire ! Car la repentance n’est pas seulement le moyen d’échapper à la colère de Dieu. En Jésus, elle est l’occasion de découvrir le trésor infini de son amour et de sa miséricorde, ainsi que de l’action purificatrice et sanctificatrice de l’Esprit en nous.
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Est-ce que l’Arche de Noé est le premier confinement de l’Histoire ? [Henry]
C’est exactement ça. Un danger, la mort qui rôde, une solution inspirée, un déploiement humain, beaucoup de pertes humaines, la question du rôle des animaux, la compréhension de la durée, et surtout… la quarantaine !
Quarante jours et quarante nuits de pluie, mais si vous lisez bien le texte biblique dans la Genèse, vous verrez que ça dure bien plus longtemps que les 6 semaines de rigueur. Ce n’est pas parce qu’il ne pleut plus que tout est réglé, il faudra aussi attendre que le niveau de l’eau redescende avant de pouvoir accoster à une rive ferme et de regagner le plancher des vaches.
Ce que j’en retient, c’est surtout l’issue, la possibilité d’un nouveau démarrage. Des choses ont changé (on peut manger de la viande), mais l’humanité peut essayer d’enclencher une autre démarche que la spirale orgueilleuse du péché qui l’avait conduite à la catastrophe.
Il faudra inventer autre chose.
J’arrive pas à gérer la culpabilité d’être possiblement un « porteur sain » qui va contaminer d’autres- qui mourront. Que faire ? [Antho]
Si je comprends bien votre question Antho, vous éprouvez de la culpabilité pour une « faute » (involontaire) que vous n’avez pas encore commise ! Pour une fois, je ne répondrai pas avec un texte biblique mais en vous suggérant de méditer la prière qui conclut toutes les réunions des Alcooliques Anonymes : « Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence ».
Ce qui est en notre pouvoir, c’est de prendre le maximum de précautions pour nous protéger et protéger les autres, avec les fameux « gestes barrière » (se laver les mains, saluer sans contact, rester chez soi et ne sortir qu’en cas d’absolue nécessité, etc..). Ce qui n’est pas en notre pouvoir (par exemple savoir si nous sommes ou non porteurs sains du virus, tant qu’un test n’a pas été pratiqué, ou une contamination accidentelle malgré toutes les précautions prises), vous pouvez le confier à Dieu avec sérénité.
Que répondre à ceux qui disent tout le temps que tout est de la faute des chinois ? [Sylvette]
Devant un malheur : catastrophe, accident, ou une épidémie, un vieux réflexe est de commencer par chercher les responsables. Certains appellent le covid-19 le « virus chinois » puisque c’est en Chine que la maladie s’est déclarée. Sur le plan politique, d’autres dénoncent un nouveau méfait de la mondialisation ! Mais ce virus aurait pu apparaître dans un autre endroit du monde, et ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une épidémie (peste, grippe espagnole, SIDA, Ebola…) se joue des frontières.
Déjà les disciples de Jésus se demandaient qui avait provoqué la cécité d’un aveugle de naissance (év. de Jean, ch.9). Pensant qu’il s’agissait d’une punition, d’un jugement de Dieu (comme certains l’ont affirmé à propos du Sida, voire du covid-19), ils ont demandé : qui a péché ? Lui ? (mais c’est difficile à envisager, il ne pouvait avoir péché avant de naître) ou ses parents ? (coupables de rechange). Jésus a écarté ces tentatives d’explication du mal. « Ce n’est pas que lui ou se parents aient péché, a-t-il déclaré, mais la gloire de Dieu va se manifester dans sa vie ».
Nous pouvons dire à ceux qui cherchent des responsables que nous le sommes tous : non pas bien sûr responsables de l’apparition de la maladie, mais responsables d’empêcher ou freiner sa propagation. Responsables de soutenir ceux qui soignent ou assistent les malades, cherchent des remèdes, se battent pour que nous puissions continuer à nous nourrir, à communiquer, etc. Responsables des personnes isolées et fragilisées par l’épidémie. Et sur ce plan, il faut bien reconnaître que les Chinois ont pris des mesures efficaces (confinement, dépistage…) avec plus de célérité et de discipline que bien des Gaulois, dès qu’ils ont mesuré le danger. C’est en participant efficacement à la lutte, dans la prière et dans l’action, que nous pourrons glorifier notre Dieu, pour reprendre les termes de Jésus. Beaucoup plus qu’en attisant la haine de l’autre.
Comment vivre le confinement en tant que chrétien ?
La foi chrétienne nous encourage à vivre notre quotidien dans la connexion à Dieu. Loin d’être un obstacle à cela, je crois que l’isolement et le repos que le confinement implique peut nous y aider.
Depuis notre maison, dans notre chambre même (Matthieu 6/6) nous pouvons prier. Les sujets ne manquent pas. Alors que nous nous sentons parfaitement incapables de faire quoique ce soit par nous-mêmes face à la situation que nous affrontons, nous pouvons prier pour le monde qui nous entoure, le personnel soignant, les malades et leurs familles, les personnes fragilisées par le confinement, les autorités, ceux qui sont obligés de travailler mais aussi pour que de bons choix de société soient fait pendant et après cette crise majeure. Alors que nous sommes inquiets, nous pouvons prier pour nos proches et pour nous-mêmes, afin que nous soyons gardés, dans la paix qui est en Christ. Nous pourrons présenter à Dieu particulièrement ceux qui ne mettent pas encore leur confiance en lui, pour que Dieu se révèle à eux. Enfin, alors que l’isolement peut faire remonter en nous des rancœurs, des blessures, des péchés, nous pouvons remettre tout cela à Dieu, afin qu’il s’en charge, en Christ, selon sa promesse.
Voilà pour la prière. Maintenant, parlons de l’amour que nous sommes, comme chrétiens appelés à partager avec les autres. Depuis notre maison, nous pouvons penser aux personnes qu’on oublie, en temps normal, par manque de temps. La vieille tante, l’amie d’enfance. Nous pouvons leur passer des coups de téléphone, leur écrire des lettres et des mails. Nous pourrons ainsi leur montrer notre intérêt, leur dire notre espérance, et témoigner de l’amour de Dieu en ce temps troublé. Nous pouvons aussi, si nous sommes en famille, prendre plus de temps pour nos proches, en organisant des jeux ou en prenant le temps d’avoir des conversations plus profondes.
Enfin, notre confinement nous donne une occasion unique de mieux connaître Dieu. Nous n’avons plus l’excuse du métro et du boulot pour ne pas lire notre Bible et méditer la Parole. Le Guide en ligne propose des méditations quotidiennes. https://www.leguideenligne.com/inscription/
La faculté de théologie Jean Calvin offre des cours en ligne.https://www.facultejeancalvin.com/22115-2/?fbclid=IwAR1lgDzX-8WDiO3FmSZo3Y0qaOcxgYhwMre4Y81xyFsGqk3jOwdC3lcV0UE
« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Philippiens 4/6-7
Covid-19 est-il un châtiment divin ? [Pierre]
Je pense que la Bible peut laisser entendre cela, dans une certaine mesure. En effet, le Covid 19 est la conséquence du péché d’Adam et Eve. La Bible dit que le péché est entré dans le monde, qu’il n’épargne personne et que sa conséquence est la mort et tout ce qui la provoque ou abîme la vie, maladies comprises.
« Car le salaire du péché, c’est la mort »…
Cependant, en Christ, cette dynamique du péché qui mène à la mort est brisée.
Mais « … Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » poursuit le verset précédemment cité. Romains 6/23.
Ainsi, en Christ, nous sommes libres du châtiment du péché, vivant à jamais. Nous ne sommes pas punis, nous sommes corrigés, ramenés à lui pour être transformés à l’image de Christ.
« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » Jacques 1/2-4
« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » Romains 8/28
Un rassemblement chrétien devient un foyer de contamination au Coronavirus ; pourquoi Dieu permet-il cela ? [Jack]
Voici la première chose qui me vient à l’esprit, alors que je lis cette question : Dieu n’a jamais dit que l’Eglise et ses membres seraient épargnés par les malheurs qui sévissent dans le monde. Jésus lui-même ne l’a pas été. (Matthieu 27,40). Il a dit à ses disciples qu’il en serait de même pour eux (Jean 15,20, Jean 16,33). Ainsi, depuis plus de 2000 ans, les croyants subissent des persécutions à cause de leur foi. De la même manière, puisqu’ils vivent dans le monde, où sévissent toutes sortes de malheurs et de maladies, depuis que le péché y est entré, ils n’en sont pas exemptés. Vous pouvez lire, à ce sujet, Romains 8,18-25, dont je cite ici quelques versets :
« Nous le savons en effet, la création tout entière gémit et souffre jusqu’à ce jour dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de notre adoption et de la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. »
Les chrétiens sont des humains, dans un monde pécheur, voilà pour le « pourquoi ? ». Réfléchissons maintenant au « pour quoi ? » et tâchons de laisser Dieu conduire son Eglise. Confions-lui ce moment difficile, afin d’en faire un temps de retour à Dieu, de témoignage et d’espérance. Ainsi, nous pourrons montrer au monde avec lequel nous souffrons, qu’il y a un salut en le Christ, Jésus.
Jean 14,1 « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi » dit Jésus.