Pourquoi dit-on que Jésus a porté nos péchés pour nous sauver ? Le Christ étant parfait- qu’est-ce que cela signifie? Et pourquoi les hommes continuent-ils donc de pécher ? [Alexis]

Depuis le péché d’Adam (Genèse 3), l’humanité est sous la colère du Dieu juste (Romains 1, 18-32), privant l’humain de la vie éternelle et la création de sa perfection originelle. Mais Dieu n’a jamais renoncé à bénir l’humanité. Il a fait la promesse à Abraham de bénir toutes les familles de la terre par sa descendance (Genèse 12,3). Dieu a donc utilisé la descendance d’Abraham, le peuple d’Israël, pour bénir l’humanité. Pour cela il va faire à ce peuple un certain nombre de révélations, notamment sur ce qui est juste (Deutéronome 4,7), le bien et le mal (Deutéronome 30, 15-16). En cas d’obéissance aux commandements de Dieu, Israël serait libre et heureux sur sa terre, en cas de désobéissance, de péchés, il serait maudit, exilé et sous la domination de nations étrangères (Deutéronome 28). La souffrance et la mort du Christ sur une croix, symbole de la domination étrangère sur la terre d’Israël, pourraient être perçues comme signe de l’échec de Jésus (Deutéronome 21,23) et du fait qu’Israël est encore sous la malédiction liée à la désobéissance à la loi de Moise. En réalité, comme l’a prophétisé Esaïe, Jésus a pris sur lui le châtiment d’Israël lié à ses péchés, avec cette promesse : celui qui fait de sa vie un sacrifice de réparation sera béni (Esaïe 53, 3-12). En effet, pour les chrétiens, Christ a pris sur les lui les malédictions de Dieu envers Israël, et offert la réconciliation par son sacrifice (les sacrifices que Dieu avait prescrit à Israël pour demeurer en communion avec Lui en étant des préfigurations, Hébreux 9). Mais le projet de Dieu avec Israël étant d’en faire la source de bénédiction pour toutes les nations, la mort du Christ a une portée plus large : elle révèle l’échec d’Israël à obéir à la Loi divine, et donc le profond péché de l’humanité, son besoin de repentance et de nouvelle naissance pour être réconcilié avec Dieu, et son besoin de l’Esprit Saint pour faire Sa volonté (Ézéchiel 36,26-27). La nouvelle naissance offerte aux juifs est également offerte aux autres nations selon la promesse faite à Abraham lors du sacrifice d’Isaac, préfiguration de celui du Christ (Genèse 22, 16-18). En effet, le salaire du péché étant la mort (Romains 6, 23), Jésus a aussi, par sa mort, porté la malédiction de toute l’humanité pour nous délivrer de notre vieille nature (Romains 7, 24-25), lui l’Homme parfait (Hébreux 7, 26). Ainsi, de même que tous sont maudits en Adam, tous sont sauvés de la colère de Dieu en Christ par la foi (Romains 5). Comme le sang de l’agneau a protégé les Israélites de la colère de Dieu sur l’Egypte (Exode 12, 21-27), comme un bouc éloignait le péché du peuple tandis que l’autre réconciliait avec Dieu (Lévitique 16), Jésus est venu pardonner et délivrer l’humanité du péché et ses conséquences pour la réconcilier avec Dieu.

Pour résumer, Christ a porté les conséquences des péchés d’Israël et de toute l’humanité en mourant sur une croix, pour nous offrir une nouvelle nature, réconciliée avec Dieu (Colossiens 1, 15-22).

Les Hommes continuent de pécher parce qu’ils ne sont pas nés de nouveau, ou bien, pour les chrétiens, parce que leur libération de la puissance du péché n’est pas encore totale dans notre condition actuelle. Mais rien ne pourra séparer les croyants de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ (Romains 8, 39).

Que penser des pratiques du Reiki ? Cela m’inquiète car des personnes de mon entourage l’utilisent. Comment prier ? [Gé]

L’origine orientale du Reiki l’a rendu en effet très à la mode. Disons d’abord que n’étant pas encadré, des charlatans peuvent facilement s’en revendiquer. Ensuite, d’un point de vue chrétien, les difficultés dans la pratique d’un Reiki sérieux est qu’il n’y a pas, en Extrême-Orient, de séparation entre la religion, la spiritualité, l’adoration de divinités d’une part, et la culture, la médecine, le savoir d’autre part telle que nous la connaissons en Occident. Difficile de faire le tri entre ce qui est de l’ordre de l’idolâtrie et des sagesses ancestrales ! Concernant le Reiki traditionnel, son caractère initiatique, ainsi que sa vision panthéiste du monde et de l’humain ne semble pas très compatible avec la foi chrétienne. Mais cette fascination pour les spiritualités non-chrétiennes tient sans doute au fait que le christianisme a perdu de sa crédibilité. J’aimerais vous encourager à prier pour que Dieu se serve de vous afin que vous témoigniez, par votre vie, vos paroles, votre attitude du Christ, et afin que le cœur de ces personnes de votre entourage se tournent vers celui qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14, 6).

Quelle est la différence entre la notion d’enfant et de fils la Bible ? [Jin]

Si différence il y a, elle tient au fait que le mot « fils » renvoie directement à un parent, marquant un lien privilégié avec celui-ci, alors qu’ «enfant » est préféré pour désigner une condition ou un statut social.

Ainsi le peuple d’Israël est-il le fils de Dieu (Exode 4,22 ; Osée 11,2), une filialité parfaitement accomplie par le Christ (Matthieu 3,17) et ceux qui croient en Lui (Galates 3,26).

Quant à l’enfant, il a clairement, aux temps bibliques, un statut inférieur à celui de l’adulte : le père dispose de la vie de son enfant, et ce dernier doit à ses parents honneur, respect et obéissance (Exode 20,12 ; Ephésiens 6,1). L’enfant est logiquement l’exemple de l’inexpérimenté (1Co13, 11 ; 14,20). Mais il est aussi l’exemple du petit, du faible qui a accès aux secrets du royaume de Dieu cachés aux « grands » de ce monde (Matthieu 11,25) ; celui dont la simplicité, l’humilité sont prises en exemple par le Christ (Matthieu 18, 3-4); et celui pour lequel le Christ a une préoccupation particulière (Matthieu 18,6 ; Marc 9,37).



Pourquoi Jésus n’évoque-t-il jamais sa crucifixion ? [Christian]

C’est vrai que dans les Evangiles, Jésus n’évoque pas toujours la perspective de sa crucifixion de manière très directe. Cependant, il annonce à ses disciples qu’il va mourir à de multiples reprises.

Parfois de manière imagée :

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! Mais il parlait du temple de son corps » (Jean 2.19-21)

Ou bien très explicite :

« Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour« . (Matthieu 16.21)

Il y aussi un moment où Jésus, sans utiliser le mot « crucifixion », fait comprendre à ceux qui l’écoutent qu’il sera exécuté sur une croix :

« Et moi, quand on me placera en haut, au-dessus de la terre, j’attirerai à moi tous les êtres humains. » En disant cela, Jésus montre comment il va mourir. » Jean 12.32-33

Et puis enfin, Jésus évoque la croix directement, lors de ce passage célèbre :

« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. » Matthieu 16.24

J’imagine qu’avec toutes ces annonces, cela devait être assez clair ! Pour qui veut bien entendre…

Pourquoi certains protestants baptisent les bébés ? [John]

Les Eglises historiques de la Réforme sont ouvertes au baptême des bébés. Mais il y a de plus en plus de gens qui pratiquent la présentation.

L’idée est que les réformés, majoritairement, accentuent plus sur l’aspect de la grâce que sur l’aspect de la repentance. Ils justifient cela de la façon suivante :
– le baptême est le signe visible d’une grâce invisible. Être conscient pour y répondre n’est pas le critère ultime, puisque de toute façon la grâce de Dieu nous dépasse, nous précède et ne peut pas être “réalisée” même par quelqu’un de conscient et d’adulte ;
– le baptême de Jésus est autre que celui du baptême de Jean-Baptiste. Ce dernier ne prêchait que la repentance, accentuant sur une “baptême de mort du vieil homme, du péché” plus que comme un “baptême de naissance nouvelle”, comme l’a fait Jésus ;
– il y a trois histoires qui disent que des gens ont été baptisés avec toute leur famille (Ac 16:15 – Ac 18:8 – 1Co 1:16) ce qui sous-entend que tout le monde y passait à partir du moment où le chef de famille le décidait.

Outre les raisons classiques des baptistes et évangéliques, voilà comment je milite ou plutôt j’exprime le fait de ne pas souhaiter baptiser de bébés dans la mesure du possible : je pense qu’on peut comprendre que dans une société qui se croyait (!) entièrement chrétienne, le baptême avait une fonction d’état-civil. Depuis 1787 puis sous Napoléon il y a un Etat-civil. Depuis 1945 on est sorti de ce qu’on appelle la “chrétienté”, c’est-à-dire d’une société qui se comprend comme entièrement (ou presque) chrétienne. Si on est sorti de ça, ça implique qu’il n’y a plus de transmission linéaire de génération en génération, qu’on ne peut même plus défendre l’idée qu’on est chrétien parce que nos parents le sont. Ce qui fait qu’on revient à la situation du Christ : on est chrétien par adhésion. Et c’est plus facile à prêcher aujourd’hui qu’au XIXème siècle.

La présentation chez les réformés n’est pas une “présentation au Seigneur” car ce serait une confusion avec un rituel Juif (qu’a vécu Jésus à l’âge de huit jours) qui avait pour fonction de racheter les premiers-nés et de circoncire les garçons. Donc on ne substitue pas un rite qui évoque la circoncision pour se substituer au baptême des bébés, ça serait pire encore, un retour en arrière qui ferait frémir l’apôtre Paul !!! C’est une “présentation à la communauté”, où il est dit que l’Eglise constitue une famille d’adoption, qui accueille le désir des parents d’élever chrétiennement leur enfant, et d’espérer le conduire, si Dieu le veut, à la décision d’être baptisé quand il sera grand.

Depuis mon enfance- je crois en Jésus et connais le passage ‘l’amour bannit la crainte’. Mais quand un autre me montre mon imperfection et la colère de Dieu- je sens la même peur. [Laurent]

Luther disait que nous devons considérer à la fois la loi (ce que Dieu nous demande) et l’Evangile ( son pardon gratuit en Christ). Cf Romains 3/23-25. La loi de Dieu, ses commandements, nous permettent de nous rendre compte de notre péché. En effet, lorsque nous lisons la Parole de Dieu, lorsque nous sondons nos coeurs, nous nous sentons incapables d’agir comme Dieu le veut, fautifs. Cela n’a rien d’anormal. C’est la condition de chaque personne humaine sur cette terre. Il est bon de nous rendre compte de nos fautes. Elles nous disent notre besoin du salut, du pardon et de la transformation que Dieu apporte en Christ. Mais nous ne devons pas en rester là. Nous devons aussi, justement, et en même temps regarder à Christ. Il est venu pour ôter le péché du monde, porter notre fardeau, nous accorder le pardon, nous réconcilier avec le Père. Nous pouvons aujourd’hui, accueillir cette oeuvre merveilleuse dans la certitude que ce dont nous nous repentons en Christ est pardonné et dans la confiance qu’il agit dans les cœurs de ceux se confient en lui, afin de les transformer, doucement, mais surement.
Votre problème semble être le suivant : vous considérez la loi, mais vous oubliez l’Evangile. Que faire ? Peut-être pourriez vous, dans la Bible, à l’aide d’une concordance en ligne, chaque jour,  chercher les versets qui parlent de l’amour de Dieu et du pardon en Christ. Ce travail vous sera profitable, si vous demandez à Dieu de se révéler à vous afin que vous puissiez rejeter les fausses idées que vous avez de lui pour l’accueillir dans votre vie, tel qu’il est : amour, qui bannit la peur. 1 jean 4/8-10.

Le cœur dans la Bible est un peu comme l’antenne qui permet de communiquer avec Dieu. Sachant aujourd’hui que les émotions émanent du cerveau- y a-t-il un enseignement spirituel à comprendre ? [Alexis]

Le cœur est, comme vous le dites, le lieu de rencontre, de communication avec Dieu. En effet, dans la Bible, « cœur » ne désigne pas tant l’organe que notre être intérieur : notre caractère, notre personnalité, notre volonté, notre intellect. Ainsi, le cœur est bibliquement le siège de nos émotions, mais aussi de nos pensées, qui biologiquement viennent également du cerveau. S’il y avait une chose à retenir du fait que les émotions viennent du cerveau, c’est peut-être qu’on ne peut les séparer de nos pensées. Dans le monde occidental, depuis la domination de l’idéologie des lumières, on a tendance à placer la foi du côté de l’émotion. Or la Bible et la science nous rappellent que raison et émotions sont liées, que Dieu parle à notre raison comme à nos émotions, et que raison et émotions sont appelées à avoir Dieu pour maître (Matthieu 22,37).

A quel moment les races ont-elles commencé et quelle était la race d’Adam et Eve selon la Bible ? [Didier]

Un point sur lequel la Bible est très claire, c’est que tous les hommes sont de la même race, de la même espèce, d’égale dignité, à l’image de Dieu (Genèse 1,27 ; Actes 17,29). Nous descendons tous, d’après le récit biblique, d’Adam et Eve (Genèse 3,20), puis de Noé (Genèse 9,19). Nous sommes tous appelés à être disciples du Christ (Matthieu 28,19).

On trouve dans la Bible le mot « race » pour désigner la descendance d’une même personne (par exemple Actes 13,26), mais étant données les idéologies récentes qui ont lié ce mot à une idée de hiérarchie, il vaudrait peut-être mieux parler de « peuple », avec des caractéristiques physiques ou culturelles diverses.

Quand l’humanité s’est-elle séparée en plusieurs peuples ?

Dans le récit biblique, au moment de la construction de la tour de Babel, les êtres humains forment un seul peuple (Genèse 11,6). Mais l’être humain est mauvais (Genèse 8,21), la puissance potentielle de cette unité est donc dangereuse (Genèse 11,6). C’est pourquoi Dieu crée une confusion entre les Hommes, suscitant la dispersion, donc la séparation des peuples, qui apparaît comme quelque-chose de voulu par Dieu (Actes 17,26). Pourtant, le projet de Dieu est bien celui d’une humanité unie, en Christ, où il n’y a plus ni domination ni rivalité, mais fraternité (Galates 3,28) grâce à l’Esprit Saint qui peut faire de chaque être humain un enfant de Dieu libéré du mal.

Quelles devraient être- d’un point de vue chrétien- les bons critères à prendre en compte pour choisir son épouse/époux ? [Alexis]

Être chrétien c’est vouloir penser et agir comme Christ. En conséquence, je vous propose de lire la prière que le Christ a donner à ses disciples, sachant que ce sont des pistes de réflexion plus que des impératifs (car « là où est l’Esprit du Seigneur est la liberté ! ») :

-Notre Père qui est aux cieux : Est-ce que la personne pour qui j’ai de l’attirance partage ma croyance qui me permettrait de prier avec et d’affirmer qu’il est notre père à tous les deux ? Est-ce que je comprends le fait que si j’appelle Dieu mon père et le sien, alors il/elle est -spirituellement- mon frère/ma soeur ?

-Que ton Nom soit sanctifié : Est-ce que le Nom de Dieu sera glorifié au sein de mon couple et de ma famille (actuelle et celle à venir) ?

-Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel : Est-ce que je prie en demandant à Dieu que ce ne soient pas mes sentiments, mon attirance, mais bien son projet pour l’autre personne et pour moi ?

-Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour : Est-ce que je suis prêt à recevoir la nourriture (dans l’amour et dans les projets) prévue pour aujourd’hui même ? Pas celle de demain ou d’après demain, ni celle d’hier ou d’avant hier ! Qu’en est il de l’autre personne ?

-Pardonnes-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé : Est-ce que je suis prêt à parler en vérité ? Est-ce que j’arrive à demander pardon et à accorder mon pardon ? Et l’autre ?

-Et ne nous laisses pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal : Est-ce que je suis prêt à me délier de ce qui m’empêcherait d’avoir une relation saine (vraie, respectueuse, fidèle) ? Est-ce que mon attirance est pulsionnelle ou plus réfléchie ?

Quelques que soient vos réponses à ces questions « pistes », n’oubliez jamais que Dieu est le meilleure conseiller et que cette relation en devenir peut lui être confiée. Il répond lorsqu’on lui demande de l’aide !