A quelle condition est-on sauvé, c’est à dire, délivré du péché et de ses conséquences, à savoir la séparation d’avec le Dieu vivant, notre Père et notre Créateur ? Pendant des siècles, l’Eglise s’est arrogée le pouvoir d’ouvrir ou de barrer le chemin vers le ciel et l’éternité en faisant de l’administration des sacrements leur sésame indispensable. Et en forgeant des doctrines pour répondre aux cas particuliers, même s’il n’était guère possible de les fonder sur des textes bibliques.
Par exemple, au sujet des enfants morts à la naissance sans avoir été baptisés. Ils ne pouvaient « mériter » d’aller en enfer ! Mais toutefois, marqués par le péché originel, ils étaient censés rejoindre un lieu appelé « les limbes », sorte d’antichambre du Paradis (l’Eglise catholique a officiellement remis en cause cette doctrine en 2007, sans la condamner totalement). C’est pourquoi il était permis, en l’absence de prêtre, d’asperger un nourrisson à l’agonie au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, pratique appelée « ondoiement ».
Qu’en penser ? Ce n’est pas le baptême en lui-même, quelle que soit sa forme, mais Jésus-Christ qui nous sauve ! Le baptême ne nous confère pas le statut d’enfant de Dieu, aimé de Lui, uni à lui par le don de Jésus-Christ. Il nous l’atteste. De même qu’une signature au bas d’un contrat marque l’engagement du contractant, le Seigneur s’engage envers nous par ce signe visible de sa grâce invisible. Comme un Père atteste son amour à son enfant par un geste de tendresse. Le baptême est un sacrement, mot qui vient du latin sacramentum, terme du droit désignant un dépôt de garantie, puis le serment de fidélité à la Patrie que prononçaient les militaires.
Comme votre question le souligne elle-même, Judith, le lieu où Dieu choisit de nous rencontrer, de nous retrouver, et de nous réconcilier avec lui, c’est la foi en son Fils Jésus-Christ. Jean ch.3, v.16, le verset qui résume l’Evangile, nous le rappelle utilement.