Pourquoi dans l’EPUdF de Paris- il y a un synode luthérien et un autre réformé ? L’Eglise n’est-elle pas unie ? [Oriane]

Il est vrai que l’Eglise Evangélique luthérienne du pays de Montbéliard, à la différence de celle de Paris, a fusionné avec la région Est de l’Eglise Réformée lors de la création de l’Eglise Protestante Unie de France. Sans doute parce que les luthériens du synode de Paris ont quelques spécificités dans leur fonctionnement, leurs culture liturgique, leurs ministères, qui rendait compliquée une fusion.

L’unité n’est pas forcément fusion ou uniformité. Les luthériens comme les réformés, au sein de l’EPUdF, gardent leurs catéchismes, leurs symboles de foi, bref leurs spécificités théologiques. Simplement, les uns comme les autres ont voulu manifester en se réunissant que ces différences n’étaient pas séparatrices, et n’empêchaient pas un témoignage commun, comme l’attestent la concorde de Leuenberg (texte d’accord théologique luthéro-réformé qui remonte à 1973), et la déclaration de foi de l’EPUdF adoptée par le synode national de 2017.

Comment les protestants d’Alsace font-ils les enterrements ? [Josée]

En Alsace ou hors Alsace, selon la tradition réformée, luthérienne ou évangélique, les cultes d’enterrement sont centrés sur la Parole de Dieu. L’assemblée se met à l’écoute de ce que la Bible dit de la mort, de l’espérance du deuil et de la consolation que Dieu apporte en Christ aux croyants. Elle prie aussi pour les proches du défunt ainsi que pour ceux qui traversent les mêmes difficultés Le service protestant d’enterrement a donc la particularité d’être tourné vers les vivants et non sur le défunt, qui est remis à la seule grâce de Dieu.

Dans la tradition luthérienne, majoritaire en Alsace, le corps du défunt est disposé dans l’église au moment du culte. Le célébrant, souvent un pasteur, accueille les personnes présentes, puis appelle la présence de Dieu sur l’assemblée réunie. Vient ensuite un temps pendant lequel la vie du défunt est rappelée par le pasteur qui a élaboré ce « chemin de vie » à partir de ce que les proches en deuil lui ont raconté. Il n’est pas ici question de vanter les mérites de la personne décédée, mais de rendre grâce à Dieu pour ce qu’il nous a donné à travers elle.  Après avoir demandé à Dieu d’éclairer sa Parole par le Saint-Esprit, vient alors un temps de lectures bibliques. Une tradition alsacienne veut que le verset que la personne décédée a reçu lors de sa confirmation soit parmi ces lectures. Le pasteur commente alors la Parole, en tâchant de l’appliquer à ce qu’il a perçu de ce que la famille du défunt traverse. Enfin, après la lecture du symbole des apôtres qui dit la foi de l’Eglise et un temps d’offrande pour permettre à l’église d’assurer son service, une prière pour les endeuillés est dite par le pasteur. La célébration s’achève par une parole de remise à Dieu adressée au défunt et la bénédiction de l’assemblée. Les pompes funèbres viennent chercher le corps de la personne défunte qui est suivi par le pasteur, ses proches et l’assemblée jusqu’au cimetière où le corps est déposé dans la tombe. Après un court temps de prière, les proches se retrouvent pour partager un verre de l’amitié, souvent composé de spécialités locales. Il m’est aussi arrivé de voir à l’un de ces occasions, une cigogne, sur le parvis de l’église !