J’aimerais en savoir plus sur l’héritage que Dieu me donne. Comment faire ? Qu’est ce que l’héritage dont parle la Bible ? [Eva]

Le mot « héritage » évoque l’idée d’un leg qu’un parent transmet à ses enfants. Ils reçoivent ses biens de plein droit, de par leur lien filial, même s’ils ne les ont pas acquis eux-mêmes par leur travail ou leurs ressources propres. Dans le premier Testament, ce terme d’héritage évoque pour les hébreux la terre que Dieu a promise à leur ancêtre Abraham, et où ils sont entrés au terme du séjour au désert qui suivit l’Exode. Notre terre promise, dont ce pays de Canaan est la préfiguration, c’est le Royaume de Dieu, et la vie nouvelle et éternelle dans laquelle nous entrons dès aujourd’hui par la foi, et qui sera pleinement nôtre par la Résurrection. Ce bien le plus précieux nous est donné par la Parole d’adoption que Dieu a prononcée sur nous, par Jésus-Christ : « tu es mon enfant » (et donc rien ne pourra te séparer de moi, le Dieu vivant). L’apôtre Pierre évoque ce cadeau inaliénable et indestructible au chapitre 1er de sa première Epitre (voir aussi Romains 8,17). Promesse à relire fréquemment ! Elle nous rappelle que nous sommes quand même de gros veinards…

Dans 1 Tim 4.16- Paul exhorte Timothée à veiller sur lui-même pour son salut. Quelle part avons-nous pour sécuriser notre salut ? Est-ce contradictoire avec le salut par la foi- pure grâce de Dieu ? [Christophe]

Comme vous le mentionnez dans la question, il s’agit d’une exhortation de Paul, et qui dit exhortation dit conseils, recommandations, ou encore incitations, ce qui dans le contexte d’un débat théologique sur la question de la foi et des œuvres, pourrait être interprété comme allant dans le sens qu’il faille effectivement œuvrer pour notre salut. Hors Paul ne semble pas dans ce chapitre débattre de cette question, mais il semble plutôt mettre en garde Timothée contre des doctrines qui circulent et leurs possibles influences sur la foi des personnes voir de Timothée lui même. Ainsi je ne pense pas que Paul fasse directement référence au salut de Timothée dans cette exhortation, mais qu’il cherche avant tout à préserver sa foi et sa piété. Le verbe sozo en grec souvent traduit par sauver (comme ici), est aussi régulièrement traduit par le verbe « guérir », ou encore le verbe « préserver ». c’est également le mot qui en français a donné « sûr »

Pour répondre à votre question, Il n’y a pour être sauvé, qu’à prendre conscience que l’on a besoin d’être sauvé, et ainsi répondre « oui » à l’appel de Dieu sur nos vies. 

Pourquoi certains athées semblent-ils attentionnés (du moins superficiellement- même s’ils manquent d’une compassion sincère et désintéressée) lorsqu’ils n’ont pas d’amour pour Dieu ? [Olivier]

L’attention, la bonne volonté, même le désintérêt et la sincérité ne sont pas l’apanage des chrétiens ! Ce n’est pas à la manière d’agir que l’on reconnaît que quelqu’un appartient à Christ mais aux raisons qui le poussent à la faire, et aux situations dans lesquelles il est amené à agir ainsi. Si nous essayons de ne pas rendre le mal pour le mal, ce n’est pas parce que « c’est bien », mais parce qu’ainsi nous témoignons de notre appartenance à celui-là seul qui peut en fait nous donner la force de le faire. Et si des non chrétiens y arrivent, je crois que c’est parce que Dieu les y aide, sans qu’ils en aient conscience pour l’instant.

L’échec dépend-il toujours du péché ? [Ordiana]

Bonne question. La Bible ne parle pas vraiment d’échec, comme nous en parlons aujourd’hui. Aujourd’hui, échouer, c’est ne pas réussir à atteindre les objectifs que nous nous étions fixés…je crois que la notion contemporaine d’échec n’est pas vraiment biblique.
En effet, dans la Bible, ce n’est pas nous qui fixons notre objectif, mais Dieu. Et son objectif ultime, c’est notre salut. (Jean 3/16).
Si nous comptons sur Dieu, si nous recevons le pardon et la vie qu’il nous donne en Christ, nous ne pouvons pas être en échec. Nous avançons simplement vers notre avenir. Ce qui nous paraît être des échecs, des déceptions, ne son que des épreuves à traverser dans la confiance, la fidélité et l’espérance (Voir Hébreux 12). Oui, il en est ainsi : que je loupe mon permis, mes études, mon gâteau au chocolat, que je ne réussisse pas à élever mes enfants dans la foi, ou que je ne trouve pas de mari, en Christ, l’amour de Dieu qui fait vivre toujours est pour moi, l’objectif de ma vie est donc rempli et le péché ne pourra rien y faire (Romains 8/31-39).

L’échec dans la Bible, c’est le rejet de la grâce que Dieu veut me faire en Christ. C’est essayer de me sauver par mes propres moyens, en croyant qu’avoir une belle maison, un beau jardin, un beau mari avec un chien, de belles idées, un bon job ou je ne sais quoi suffit à nous faire vivre. Il est alors là, en effet, question du péché, comme le dit l’étymologie hébraïque d’un mot qui signifie péché, nous manquons notre cible : la vie avec Dieu, toujours. (Jean 3/17-19; Jean 14/6)

Une interprétation intéressante : Moïse ne peut pas entrer dans la terre promise (Deut 32) car il incarne la loi et la loi ne peut pas nous sauver ? [Caen]

Je ne connaissais pas cette interprétation ,qui a le mérite de l’originalité, je trouve. Je reste un peu mal à l’aise avec l’expression «  Moïse incarne la loi ». Je ne pense pas trouver cela dans la Bible. Si la loi, en tant qu’expression de la parole de Dieu, a été incarnée par quelqu’un c’est par Jésus-Christ, qui l’a même accomplie. En cela il nous a délivrés de la malédiction que la loi représentait comme faux moyen d’être sauvé. Dieu seul nous sauve en effet. Pour ma part, ce que nous dit la Bible au sujet de la raison pour laquelle Moïse n’a pas pu entrer en terre promise (Nombre 20. 1-13 ; 27.14) me suffit comme explication.

Je suis chrétien- mais je continue de céder à la tentation de regarder du porno. Hébreux 10:26 signifie-t-il que je ne serai pas pardonné ? [Philippe]

La question que vous posez, Philippe, nécessiterait sans doute un entretien pastoral en vis-à-vis. Hébreu 10. 26-27 dit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » Le mot important par rapport à votre situation me semble « volontairement ». Vous parlez de « céder à la tentation ». Le faites-vous en pleine conscience, en vous disant à ce moment là que vous vous moquez de Dieu, de ses promesses ? Ou s’agit-il pour vous d’une lutte avec une addiction qui réclamerait un entretien pastoral approfondi ou une délivrance ? Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’il n’est pas trop tard pour réagir et vous débarrassez de ce qui est avant tout une source de souffrance spirituelle pour vous et votre entourage.

Que dois-je faire pour être sauvé ? [Dennis]

Cette question a été posée en Actes 16/30. La réponse est donnée par Paul et Silas au verset 31 « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Voir aussi Marc 6/16. Reste à savoir de quoi nous devons être sauvé et ce que signifie vraiment « croire ».
-Nous avons besoin d’être sauvés du péché qui nous conduit à la mort en nous séparant de Dieu (Romains 3/23, Romains 6/23).
-Dieu, en Jésus, nous libère de notre péché pour nous réconcilier avec Dieu. Croire, c’est accueillir cela. C’est accepter d’accueillir ce que Dieu nous donne en Jésus, parce que nous avons confiance en lui. (Jean 3/16, 2 Corinthiens 5/17-21.
-Cette confiance ne nous est pas accessible humainement. Nous ne pouvons pas décider d’avoir confiance en Dieu (Exemple du jeune homme riche, Marc 10/17-27), la foi est un don que Dieu nous fait (Ephésiens 2/8-10). Nous pouvons la demander dans la prière. Qui cherche Dieu, le trouve ! (Luc 11/9-13.)

Considérant 1Corinthiens 6:9‭-‬10- est-ce que celui qui croit aura le salut s’il est impudique- adultère- voleur…? [Gilchrist]

Dans ce passage, Paul nous rappelle que ces comportements, qui ne sont pas ce que Dieu a prévu pour l’homme ne pourrons pas être dans le Royaume. Quand Dieu régnera, quand il sera parfaitement tout en tous, le croyant sera tel que Dieu l’a prévu. Dans l’attente de cela, nous devons tâcher de laisser mourir ces choses pour accueillir ce que Dieu veut changer en nous. Paul nous encourage donc ici à accepter le processus de changement que Dieu veut engager en nous. Comment en serait-il autrement si nous lui faisons confiance, si nous avons la foi ? (Voir Colossiens 3/5-11, par exemple). Nous voyons-nous à la fin des temps, dire à Dieu « OK, je veux vivre avec toi toujours dans ce monde nouveau que tu apportes, mais je veux garder mon péché, parce que mon péché, je l’aime bien…? » si nous ne pensons pas pouvoir dire cela à la fin des temps, pourquoi dire cela à Dieu aujourd’hui ?

Qu’est-ce que le « péché originel »? Est-ce biblique ? [Pauline]

La doctrine du « péché originel » désigne l’idée que l’être humain est pêcheur, au sens de séparé de Dieu, du fait même de sa nature humaine (de son « origine ») et il s’agit d’une tentative d’explication de l’origine du mal dans le monde. Elle a été formulée ainsi par Saint Augustin au IV° siècle, et a fait couler depuis beaucoup d’encre ! De très nombreux textes bibliques explorent chacun à leur façon cette « nature pécheresse » de l’humain, dont le très connu récit de la Genèse avec Adam Eve et le serpent. A ce titre, cette idée est donc effectivement biblique. Mais la conceptualisation de l’idée ne l’est pas, elle est plus tardive. Il n’y a pas à proprement parler dans la Bible de passage intitulé « le péché originel », mais elle raconte à longueur de page la stratégie mise en place par Dieu pour ne pas laisser l’humain vivre séparé de Lui et le sauver de cette malédiction aux diverses conséquences; c’est ce qu’on appelle le Salut.

Est-ce que les gens qui ont vécu avant la mort de Jésus ont aussi été sauvés ? Et qu’adviendra-t-il des personnes non-chrétiennes ? Seront-elles sauvées ? [Rija]

Les questions que vous soulevez sont très importantes, mais peut-être, plus encore, difficiles à résoudre. Car le mystère du salut est entre les mains du Père. Même les places à droite et à gauche du Fils dans le royaume ne dépendant pas de lui mais du Père seulement (Matthieu 19. 23). Nous pouvons considérer I Pierre 3. 18-20 comme la prédication de Jésus aux défunts, mais ce n’est qu’une interprétation de ces versets. Plutôt que de m’angoisser avec des questions trop grandes pour moi, je pense avoir déjà assez de travail à faire pour m’ouvrir toujours davantage au salut que Dieu a préparé à mon intention en Jésus-Christ, ainsi qu’à témoigner de son amour autour de moi pour que d’autres s’ouvrent à cette grâce.