Jésus exhortait ses disciples à guérir et chasser les démons comme lui-même le faisait, pourquoi ne nous a-t-il pas appelé aussi à changer l’eau en vin et à marcher sur l’eau ? [Jean-Luc]

Pour Jésus il y a des impératifs de plus ou moins grande importance.

Celui qui revient le plus souvent (plus souvent même que le commandement d’amour), c’est d’annoncer que « le Royaume de Dieu s’est approché (de nous/vous) ».

Et cette annonce majoritaire est adjointe régulièrement, dans l’ordre d’occurence des plus importantes, de ces mentions :
1. Guérissez les malades
2. Chassez les démons
3. Purifiez les lépreux et ressuscitez les morts.

Viennent ensuite toutes les autres, comme :
– laver les pieds des autres croyants,
– prendre un repas en mémoire de lui,
– baptiser les personnes, même issues des nations non juives,
– aimer les ennemis,
– etc.

Jamais il ne demande de changer l’eau en vin ni de marcher sur l’eau.
Peut-être parce qu’il a concédé à le faire juste pour signifier sa puissance. Mais que ce qu’il nous demande, c’est de faire des choses significatives pour les autres, qui portent un fruit immédiat dans leur vie.

C’est certainement pour cela qu’il insiste sur l’évangélisation, la guérison, la libération.

Pourquoi les chrétiens négligent le jour du sabbat ? Un jour béni par Dieu qui est le 7ème jour dans la Bible ? [Irénée]

La spiritualité du sabbat était centrale au temps de Jésus. L’ordre de se reposer est toujours le quatrième commandement, légitime pour les chrétiens. Mais comme Jésus s’est dit « maître du sabbat », une partie des chrétiens ont considéré que leur jour de repos devait être le jour symbolique de la résurrection, un dimanche. C’est pour cela que durant le dimanche (dominicus dies, jour du Seigneur), beaucoup de chrétiens se reposent dans une sorte de sabbat centré sur Jésus.
Mais les pratiques sont très diverses à l’intérieur du christianisme.
Ce qui semble essentiel c’est de bien respecter un jour de repos :
– d’après Exode 20 parce que Dieu s’est reposé le 7ème jour,
– d’après Deutéronome 5 parce que si on ne se repose pas, c’est comme si on méprisait notre libération d’Egypte.

Jésus a-t-il marché physiquement sur l’eau (Matt 14: 22-33)? J’ai entendu certains dire que c’est une allégorie. Cela ne compromettrait-il pas tous les miracles- et même la résurrection ? [Dan]

Dans ce passage, Matthieu (14. 25) comme Marc (6. 49) et Jean (6. 19), ont une façon très curieuse d’utiliser la grammaire grecque, pour nous faire comprendre que ce qui s’est passé montre la divinité de Jésus. Il marche sans bouger ! Je ne peux pas vous dire ce qui s’est passé exactement (je n’y étais pas, n’est ce pas…) mais ce que je constate c’est que les trois évangiles font la même « erreur » de grec pour signifier qu’en Dieu, il y a du mouvement, qui ne correspond pas à notre mouvement humain, conditionné par les lois de la physique terrestre. Dès lors, pour moi, il ne s’agit ni de voir cela comme une marche sur l’élément liquide, ni comme une allégorie, mais comme la tentative de rendre compte d’une expérience spirituelle qui va au-delà des mots. Ce qui est le propre de tous les miracles, qui ont une signification spirituelle qui va au-delà même de leur matérialité.

Les chrétiens devraient-ils être écologistes ? L’environnementalisme est-il idolâtre ou païen? [Frédéric]

Si la « nature » est considérée comme « Création » et donc l’œuvre du Créateur, la créature humaine doit exercer une sainte domination sur le monde créé, pour y figurer son statut d’image de Dieu. Le projet était quand même que l’humain s’occupe correctement du jardin.
Mais l’échec de ce projet ne date pas d’hier, et les pépins sont vite arrivés.

Le Nouveau Testament nous présente une création qui a besoin d’être sauvée. Et c’est la raison pour laquelle Jésus est envoyé. L’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, nous dit aussi que ce qui adviendra, c’est une « Jérusalem céleste », qui descendra. Donc désormais le projet de l’humain, tout en respectant la création, ne doit pas devenir idolâtre effectivement, et vénérer la création plus que le créateur comme le dit Paul en Romains 1. Il ne s’agit pas de rebâtir et restaurer la Jérusalem terrestre. D’ailleurs ce n’est plus un jardin, c’est bien une ville. La Jérusalem ancienne sera détruite.

Donc, pour simplement ne pas s’empoisonner, il faut être écologistes.
Et pour laisser Dieu sauver le monde, il faut arrêter de vouloir le sauver nous-mêmes.

Entre notre grand-mère Lucie et les dinosaures- qui le premier a commencé à croire en Dieu ? [Nathan]

La Bible nous dit que Dieu est visible  à travers sa création. Ainsi, Romains 1:20 « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » Nous pouvons donc croire que les humains ont, de tous temps, pu croire en l’existence de Dieu, Lucy et dinosaures compris.

Malheureusement, cette connaissance est obscurcie par notre péché. L’humain, bien qu’il se doute de l’existence de Dieu, ne peut parvenir à le connaitre et à l’aime vraimemebt. Il se fourvoie dans des raisonnements qui ne lui permettent pas de connaître Dieu ou d’entrer en relation avec lui Romains 1/22. Dieu ne l’a pourtant pas abandonné. Il a appelé un peuple à le suivre, il lui a donné la loi, il lui a parlé pas les prophètes de l’Ancien Testament. Les personnes qui ont reçu ces choses sont les croyants (Hébreux 11). Aujourd’hui, il nous donne Jésus-Christ, qui nous dit qui est vraiment Dieu (Jean 1/18). Il nous donne son Esprit pour pouvoir mettre notre confiance en lui et le suivre (Romains 8/15). Tout cela s’est passé, probablement un peu après Lucy et ses gros amis…

Le Livre de Josué est-il un récit d’événements historiques ou une allégorie spirituelle sur le « combat spirituel / la conquête de nos péchés »? [L’australie]

Le statut de textes comme le livre de Josué est très difficile à définir dans la mesure où les historiens ont eux mêmes du mal à établir de façon tranchée sa date de rédaction. Le problème est lié au fait qu’il ne sera jamais vraiment possible de savoir si ce qui est écrit procède de la seule invention littéraire ou qu’un substrat historique a déterminé la rédaction. Au fond, la question de l’historicité de ce qui est raconté ici me semble seconde (pas secondaire) dans la mesure où si Josué, ou n’importe quel autre livre de la Bible, n’était qu’une chronique historique, et n’avait rien d’autre à me dire aujourd’hui que de me renseigner sur des événements passés, il ne m’aiderait pas beaucoup dans ma relation à Dieu. Mais si je crois que l’Esprit de Dieu a guidé a rédaction de ce livre comme des autres livres de la Bible, alors je peux, dans la prière, y trouver des passages qui pourront me rejoindre. Ainsi le premier chapitre, par exemple, peut contenir de nombreuses paroles d’encouragements et d’appel à la confiance en Dieu, que je peux prendre pour moi.

Le Livre de Jonas est-il destiné à être une satire comique ? [Samboy]

Le livre de Jonas est un de ceux que je préfère. Il est drôle, certes. Il me montre surtout des travers de ma personnalité que je connais bien. Il pointe ma peur, mes préjugés, ma difficulté à accepter que la volonté de Dieu soit différente de la mienne. S’il est une satire comique, c’est donc moins pour me faire rire que pour me conduire à voir mon péché, à m’en repentir et à changer ! Le livre de Jonas est donc un livre inspiré, un livre prophétique, un livre qui me permet de mieux me connaître et de mieux connaître Dieu. Un vrai livre biblique, donc !

Le livre de Jonas est-il une satire comique ? 

Discutons du genre littéraire du livre de Jonas. Est-ce une histoire plus ou moins inventée à laquelle des juifs ont donné du sens ? Une belle parabole qui viserait une détermination existentielle chez l’auditeur ou le lecteur de l’histoire, plutôt qu’une description historique ? Une satire comique que seuls quelques littéralistes prendraient au sérieux à cause de leur obsession pour défendre l’exactitude de chaque phrase de la bible ? 

Je donne quatre arguments qui m’ont convaincu de prendre l’histoire de Jonas comme un récit historique raconté sous forme de témoignage prophétique : 

  • L’histoire telle que nous l’avons reçu dans le canon biblique s’auto-présente dans un cadre géographique et historico-politique des plus plausibles (la domination assyrienne sur la Mésopotamie). A aucun moment l’auteur ne suggère explicitement qu’il faudrait comprendre son histoire comme relevant du conte ou de l’allégorie (notre 4ème argument évoquera les éléments que certains interprètent comme des marqueurs implicites d’un genre littéraire relevant du mythe). Si le récit s’auto-présente explicitement comme historique, le choix ne sera pas entre histoire vraie et conte philosophique, mais entre histoire vraie et mensonge manipulatoire de la part de l’auteur.
  • L’histoire de la réception du livre de Jonas témoigne que le livre a été reçu comme présentant des faits historiques par les juifs et par Jésus lui-même. C’est à ce titre que ce livre se trouve dans la bible. Une grande partie du sens de cette histoire aurait été exactement le même si l’auteur avait présenté son livre comme une allégorie, mais tout simplement, il n’en est pas ainsi. Si on veut soutenir le caractère allégorique de Jonas, on doit le faire en expliquant l’erreur d’interprétation des docteurs juifs, des pères de l’Eglise et de Jésus. C’est possible, mais les conséquences sont lourdes… 
  • Le livre de Jonas présente des paroles comme venant de Dieu dans le cadre d’oracles prophétiques. Le judaïsme, comme toutes les religions du monde et de tous les temps, a connu des fous et des charlatans. Dans la mentalité juive façonnée par sa relation à Dieu, on ne prend par le nom de l’Eternel en vain en disant des paroles de sa part à la légère. Si jamais, on fait une blague juive ou un enseignement allégorique, on le fait bien comprendre. Sauf si on est manipulateur ou faux prophète. 
  • La tempête qui s’apaise en un clin d’oeil, le gros poisson qui gobe Jonas et le ricin qui pousse à toute vitesse son-ils des éléments qui devraient nous inciter à comprendre le texte comme un récit fantastique ? Désolé… mais le principe de la foi en Dieu, c’est quand même de penser que le créateur domine la nature et peut faire des miracles. Si les miracles racontés par la bible nous poussent à interpréter le récit comme relevant de l’imaginaire, on doit se confronter au fait que la bible est un tissu de mensonges. Le débat dépasse ici largement la question du livre de Jonas. Dieu est-il Dieu ou est-ce une allégorie de la générosité?

Que dit l’Ecriture sur le culte des morts ? Aller fleurir une tombe est-il rendre un culte ? Quid d’Halloween ou de la fête des morts mexicaine ? [Molière]

Le texte du Premier Testament qui se trouve en Deutéronome 18:10-14 est clair : qu’on ne trouve chez toi personne qui parle avec les morts. C’est l’interdiction de l’occulte et du spiritisme, l’interdiction du chamanisme. Le monde des morts est bien séparé du monde des vivants car Jésus a insisté sur le fait qu’il faut « laisser les morts s’occuper des morts » (Luc 9,60). Cela s’applique donc au fait de s’adresser à une personne morte, fût-elle considérée comme sainte selon la compréhension catholique (ce qui inclue donc aussi Marie, mais pas Jésus puisque lui est le seul ressuscité à ce jour d’après Jean 11 et Colossiens 1,11). Cela s’applique aussi à toutes les fêtes spirites de type Halloween et Santa Muerte.

Pour ces deux dernières, il y a surtout une célébration de mort comme étant une puissance avec laquelle on peut jouer, parfois pour conjurer le sort. C’est un jeu dangereux, car Paul nous dit bien que « la mort est le dernier ennemi » (1Corinthiens 15,26).

Maintenant, ce qu’on appelle culte des morts, c’est parfois tout simplement le fait de prier pour ceux qui sont morts. Et là, ça ne sert juste… à rien. Puisque c’est Dieu qui s’en occupe, et qu’il le fait mieux que nous. Surtout, il n’a pas besoin de nos recommandations pour savoir que faire des morts. Donc, détendons-nous : Dieu gère. Prier pour les morts est parfaitement inutile, sauf à nous renforcer dans le déni de la réalité de la mort, une tentation d’être en contact avec eux. Lisez à cet effet ce texte qui conteste la légitimité d’une des poésies les plus lues durant les funérailles…

Pour ce qui est des fleurs enfin, c’est bien d’aider le secteur de l’industrie florale à l’approche de l’hiver. Et ça fait joli dans les cimetières. Ca peut être l’occasion d’aller nettoyer la tombe de nos aïeux ou proches. Pourquoi pas. Du moment qu’on n’y investit rien de morbide.

Comment dois-prendre le Ps 39 en ce qui concerne mes relations et rapports pour mener une vie en Christ ? [James]

Le psaume 39 est un des plus terribles de tout le psautier. Le cri de douleur qu’il exprime est un des plus sombres de toute la Bible. La question que vous posez me semble donc tout à fait légitime : Comment recevoir en tant que chrétien un texte où, à première vue, seul le désespoir semble affirmé ? Une première remarque tient tout simplement au fait que ce texte se trouve dans la Bible… Cela à l’air bête, mais notre conviction est donc qu’il est aussi inspiré par Dieu que tout les autres. En fait, je trouve cela très consolant : Dieu est avec nous jusque dans la vallée de l’ombre de la mort, qui peut parfois prendre l’allure du désespoir. Cela ne veut pas dire qu’il approuve ou encourage ces pensées, mais que nous n’y sommes pas seuls quand nous les éprouvons. Ensuite, je crois que notre foi en Jésus-Christ constitue d’ailleurs une confirmation de cela : le psaume 39 peut-être entendu comme le psaume du samedi saint, Jésus, par sa mort, ayant pris sur lui le poids de toute cette désespérance. Enfin, je crois aussi que ce psaume vient nous encourager à parler à Dieu, à lui dire tout ce que nous avons dans le cœur, dans notre prière. C’est souvent que je me suis ouvert pleinement au Seigneur que j’aie pu me rendre compte qu’il était bien là, qu’il m’écoutait et portait ma souffrance au fond de son cœur de père aimant.