Est-ce un pasteur peut être franc-maçon et continuer à parler de Jésus-Christ ? [Milys]

La question, c’est : qu’est-ce que la Lumière ? et qui est la Lumière ?

Pour l’Evangile de Jean, la lumière venue dans le monde (Jean 1, Jean 9…) c’est clairement Jésus. Quand on veut trouver la lumière hors de Christ, on peut être ébloui par d’autres sources, car « Satan se déguise en ange de lumière » d’après 2Corinthiens 11,14.

Pour Jésus, la logique du secret est vraiment l’inverse de ce pour quoi il est venu, à savoir une révélation accessible à tout le monde. « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » Luc 12,2.

C’est pourquoi il me semble parfaitement incompatible d’être franc-maçon et chrétien.
Alors pasteur, c’est pire encore.
Mais il est vrai que ce sont des pasteurs qui ont largement contribué à la fondation et l’essor de la Franc-Maçonnerie. Parce qu’aveuglés, ils n’arrivaient même pas à voir qu’ils avaient déjà en Christ la lumière qu’ils cherchaient dans l’occulte. Que c’est triste…

Peut on être Franc-Maçon (d’obédience déiste- qui admettent le Grand Architecte de l’Univers) et croire au Dieu de l’évangile- sans confusion des genres ? [Didier]

Il est difficile, de l’extérieur, d’avoir une vision claire de la nature de la franc-maçonnerie. Son caractère initiatique rend forcément opaque l’appréhension de sa nature réelle.

Toutefois, l’adhésion à la franc-maçonnerie et la foi au Dieu de l’Evangile semblent incompatibles, que la loge soit déiste ou pas.

D’abord, la spiritualité maçonnique est ésotérique.
Le Dieu de l’Evangile s’est révélé aux Hommes, par la Torah, les prophètes, Jésus Christ, et continue d’éclairer l’Eglise par l’Esprit Saint. En revanche, la spiritualité maçonnique appelle à puiser à l’intérieur de soi une connaissance secrète transmise par initiation. L’autorité du franc-maçon n’est pas la Bible comme ensemble de textes révélés par Dieu, mais un savoir à découvrir par l’appropriation de rituels et de symboles, qui peuvent être tirés de la Bible, mais comme simple outil.

Ensuite, être franc-maçon situe dans une fraternité qui peut entrer en contradiction avec l’obéissance chrétienne. Si on entre en franc-maçonnerie par cooptation, l’Evangile s’adresse à tous ; s’il y a des étapes dans le développement de la foi chrétienne, l’Evangile est disponible pour tous les Hommes (Romains 1,16). Comment un chrétien pourrait-il conserver jalousement un savoir ?
De plus, le franc-maçon est lié par un serment à ses frères de loge. Que faire si l’Esprit Saint appelle à agir à l’encontre d’engagements maçonniques ?
Enfin, il y a en franc-maçonnerie une hiérarchie spirituelle en fonction du degré d’élévation. On est loin de l’égalité du corps de Christ (1Corinthiens 12, 4-26) et de l’amour chrétien (Philippiens 2,3).

Enfin, la franc-maçonnerie se présente elle-même comme une association philosophique et philanthropique. Elle a ainsi, en quelque sorte, vocation à être « sel de la terre et lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14)… mais la base philosophique qui détermine la philanthropie n’est pas le respect des révélations de Dieu, mais des valeurs de l’humanisme… Croire au Dieu de l’Evangile implique d’obéir aux commandements de Dieu (1Jean 5,3), tandis que la franc-maçonnerie prétend à l’autonomie de l’Homme selon la philosophie humaniste, qui est, à plus d’un titre, en tension voire en contradiction avec la foi chrétienne.