L’expression « judéo-chrétien » n’est-elle pas un pléonasme ? Quand on est chrétien, on est forcément « judéo-chrétien », n’est-ce pas ? [Antoine]

A mon sens, cette expression n’est en rien un pléonasme. On appelait « judéo-chrétien » le juif devenu chrétien par sa conversion au message de Jésus-Christ, et « pagano-chrétien » le non juif devenu chrétien également par la conversion. On peut penser que cette distinction était faite au début du christianisme pour signifier que toutes celles et tous ceux qui croyaient à l’Evangile n’étaient pas tous (toutes) d’origine juive. Bien entendu, cela n’enlève rien au fait indéniable que le christianisme a ses origines dans le judaïsme.

Mais dans l’imaginaire journalistique, judéo-chrétien est presque toujours associé au concept de « Morale judéo-chrétienne » qui est une aberration, confondant la morale puritaine de la seconde moitié du XIXème siècle avec les préceptes de l’Evangile. Quand on voit Jésus, on se demande s’il était très préoccupé par la morale de son époque, passant son temps à la transgresser…

Pourquoi Dieu semble avoir le peuple d’Israël comme petit chouchou ? [Léa]

Parce que Dieu est amoureux !

La Bible nous dit d’abord que le projet de Dieu est la bénédiction de « toutes les familles de la terre ». Après le refus répété de l’humanité de recevoir et de vivre d’un tel amour, « Dieu a choisi Israël pour fils » afin qu’à travers l’obéissance de ce peuple, tout le monde puisse reconnaître dans le Dieu d’Israël le vrai Dieu unique et bon pour tous. Cela a abouti au « seul juste », Jésus-Christ, en qui les paroles prononcées sur Israël ont été accomplies. C’est en lui, et non en un peuple particulier, que le salut est offert à tous « sans les œuvres de la Loi ».

Par ailleurs, l’amour implique de choisir. On n’est pas amoureux de tous les gens, mais d’un(e) en particulier. Pour dire l’amour de Dieu qui n’est pas théorique mais réel, la Bible utilise ces images-là, qui supposent donc un amoureux partial, jaloux, protecteur, qui ne se satisfait pas des infidélités de son peuple, mais lui renouvelle pourtant sans cesse son amour exigeant. Ainsi m’aime-t-il moi aussi…