Beaucoup de versets recommandent de corriger et de punir les enfants (par ex. Proverbes 9-15-17). Est-ce vraiment nécessaire de frapper pour éduquer selon la Bible ? [Mia]

Euh… non. En relisant les chapitres que vous citez en exemple, je n’ai d’ailleurs pas trouvé de versets invitant à corriger les enfants en les frappant (et même je vous invite à relire Proverbes 15. 1). Je lis Paul : Éphésiens 6. 4 : « Quant à vous, pères, n’irritez pas vos enfants mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur. », Colossiens 3. 21 : « Pères, n’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. »

Le verbe traduit par « corriger » par exemple en Proverbes 19.18 : « Corrige ton fils, car il y a encore de l’espoir. Ne désire pas le faire mourir ! » a d’abord le sens de reprendre, instruire. Il signifie ensuite seulement corriger en frappant. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout laisser passer à nos gentils petits poupoutous d’amour, mais que nous sommes encouragés avant tout à parler à nos enfants, à verbaliser les interdits aussi bien que nos émotions quand ils ont désobéi, pour mieux leur faire comprendre comment se comporter.

Comment permettre aux enfants de s’appropier les 10 commandements ? Dorothée

Le première chose à remarquer, c’est que l’adoration de Dieu et le comportement qui en découle , objets des dix commandements, ne sont pas faciles à transmettre dans notre monde. Face à eux, se trouve la valorisation omniprésente des idoles de la consommation des choses et des personnes, auxquelles nos enfants sont soumis à longueur de jour.
Deutéronome 11/16-21 nous donne quelques pistes de réflexion, sur ce sujet.
La difficulté de l’idolâtrie était présente sous une autre forme, aux temps bibliques. Il s’agissait alors de se détourner des dieux des peuples polythéistes environnant, des idoles religieuses auxquelles les humains soumettaient si facilement leurs pensées et leurs actions.
Le conseil que le Bible donne, dans ce contexte, est de graver en soit les commandements de Dieu, de les intégrer nous-mêmes comme ce qui doit être la seule source de notre comportement dans ce monde afin de pouvoir rejeter ce qui peut vouloir nous conduire loin de Dieu. Tâchons, donc, tout premièrement comme parents, catéchètes ou éducateurs, de considérer dans notre quotidien les commandements de Dieu et non ce que nous commande le monde, afin de pouvoir témoigner devant nos enfants qu’il est possible d’ancrer sa vie sur la Parole et de faire des choix différents que ceux qu’imposent notre société.
Le second conseil que notre passage nous donne est d’enseigner les enfants…de parler des commandements partout et en tous lieux. Cela implique que les commandements de Dieu et plus largement sa Parole, aient une place dans le quotidien des jeunes. Ainsi, l’enseignement ne peut se limiter aux cours de catéchisme et aux leçons apprises. Il doit pouvoir être une référence dans les conversations quotidienne, les choix les disputes, les problèmes, les questions. La vie familiale, ainsi que les camps de jeunes chrétiens peuvent être le lieu de cet apprentissage vivant.
Enfin, je pense bon de noter qu’il est question ici de nous garder du monde et de ses idoles sans pourtant nous en extraire…c’est en se confrontant au monde tel qu’il est, que les enfants peuvent le comprendre et apprendre à faire des choix ancrés en Dieu, fondés sur la confiance qu’ils auront appris à mettre en leur Sauveur.