Effectivement, ces expressions sont apparues ces dernières années chez les défenseurs d’une « théologie faible », c’est à dire d’un discours qui renonce à une « théologie forte », laquelle conçoit Dieu comme tout-puissant. Dieu ne peut pas tout, puisqu’il ne peut pas empêcher le mal, la souffrance, la mort. Il faudrait même, selon un théologien américain récemment traduit en français, John Caputo, renoncer à parler de Dieu comme d’un être personnel, ce qui relèverait selon lui de la mythologie. Dieu ne serait que la force faible mais insistante d’une parole qui nous invite à changer, à pardonner, bref, Dieu n’existera que dans notre réponse à l’appel à oser, à risquer, à aimer, etc.
Bien que cette « théologie faible » se réclame de la croix de Jésus-Christ (conçue comme le lieu même de la faiblesse absolue, ce qui est fort contestable), elle ne me paraît pas conforme à ce que nous dit la Bible : sa plus grande erreur est d’être centrée sur l’homme ; tout dépend désormais de sa réponse, de sa capacité à aimer, partager, etc. Il n’y a rien à attendre du ciel.
Cette théologie semble aussi succomber à la tentation de vouloir en quelque sorte excuser Dieu du mal. Si Dieu n’est pas tout-puissant, ce n’est pas sa faute ! Or Dieu n’a pas besoin de défenseurs mais de témoins de son Salut, de son amour, et de l’espérance qu’il nous offre d’une création nouvelle, inagurée par la résurrection de Jésus-Christ. L’espérance est, au fond, absente de cette théologie décidément… bien faible. Recevons plutôt la promesse du Seigneur : « je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21,5).