Pourquoi dans l’AT- Dieu ordonne à son peuple de tuer- massacrer même d’autres peuples ? Ont-ils eu l’occasion de connaître Dieu ? [Elykia

Cette question sur la violence de Dieu dans l’Ancien Testament a déjà été posée à l’équipe de 1001questions.fr. Ce n’est pas étonnant, elle préoccupe beaucoup de lecteurs de la Bible. Tapez « violence » dans la case de recherche et vous retrouverez des réponses, les 30 et 31 janvier 2019. Voici quelques éléments en complément :

Au risque de choquer, il faut d’abord rappeler que Dieu est souverain et n’a pas de comptes à rendre à l’être humain. On peut -et on doit- lutter pour les droits de l’Homme, à commencer par le respect de la vie humaine ! Mais il s’agit des devoirs des humains envers leurs semblables. C’est nous qui avons des devoirs envers Dieu, et non le contraire. Dieu n’a pas à se justifier d’être le Dieu Saint et d’avoir en horreur le péché de sa créature. Cette « sainte horreur » s’exprime notamment à travers le récit de la conquête de la Terre promise, où, effectivement le Seigneur ordonne la destruction entière de villes et de leurs populations (par exemple Jéricho en Josué ch.6, v.17). Israël, peuple choisi, se voit appelé, à travers ces récits historiques, à se garder de toute contamination de l’idolâtrie des peuples cananéens.

Je me rappelle que certains étaient choqués de lire, sur un mur, du côté gauche de la chaire d’un des temples où j’officiais autrefois : « le salaire du péché, c’est la mort ». C’est pourtant biblique ! (Romains 6,23). Nous ne vivons et n’échappons au néant que par l’amour de Dieu, sa libre décision. C’est un cadeau, une faveur, et pas un dû.

Oui, pour répondre à votre deuxième question, tout être humain a l’occasion de connaître Dieu. On peut même dire, avec Paul, que ce que l’on peut connaître de Dieu, sa gloire de créateur, est manifeste (relisez Romains ch.1, versets 18 et suivants). Un athée, au sens propre, cela n’existe pas. Chaque homme sait au fond de lui-même qui est Dieu, mais il le rejette, le refuse, s’enfermant dans son mensonge. Le péché, fondamentalement, c’est cela. Refuser Dieu et se forger d’autres dieux que lui, les idoles qui encombrent nos esprits et nos coeurs. Et cela nous barre le chemin vers Dieu, source de notre vie.

Bien entendu, il ne nous est pas demandé d’exterminer les pécheurs autour de nous ! (sinon il faudrait commencer par nous-mêmes…). La vraie « guerre sainte » se mène contre le péché, et non pas contre le pécheur. Sur le mur du temple dont je parlais, à droite de la chaire, était écrite la suite du verset de Romains ch. 6 : « mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ ». Toute les Ecritures sont tournées vers Jésus-Christ, c’est lui le dernier mot de Dieu sur le péché et le mal pour tout être humain qui se repent et croit. Il est à rappeler que cette universalité du Salut offert à tout homme en Jésus-Christ est déjà présente, en germe, comme une promesse, dans l’Ancien Testament.

Quelques exemples entre beaucoup d’autres : à Jéricho, Rahab la prostituée a été épargnée, elle et sa famille, pour avoir mis sa confiance dans le Dieu d’Israël (elle figure d’ailleurs dans la généalogie de Jésus, lire Matthieu ch.1, v. 5. Malgré l’interdiction faite aux israélites des mariages avec les femmes étrangères, toujours pour éviter la contagion des religions païennes, Booz, petit-fils de Rahab, épousera Ruth, qui venait pourtant de Moab !). Et au psaume 87, on lit que Jérusalem est finalement la vraie patrie de tout être humain. Ceux qui se disputent cette ville aujourd’hui devraient méditer ce psaume, mais c’est une autre histoire…