La guérison physique est-elle comprise dans l’expiation du Christ (selon Esaïe 53,4-5) ? [Michel C.]

La création étant bonne au départ, le mal subi, y compris la maladie, est forcément un conséquence d’une révolte contre Dieu (de la part des Hommes, mais aussi de la part de puissances surnaturelles, voir Matthieu 4,24 par exemple), même si le malade n’en a, bien sûr, pas forcément de responsabilité directe. De ce fait, l’œuvre rédemptrice du Christ, la libération du mal comprend nécessairement la libération de la maladie, de tout ce qui peut affecter négativement les Hommes et la création. L’évangéliste Matthieu (Matthieu 8, 16-17) dit clairement que la prophétie d’Esaïe 53,4-5 renvoie au mal physique, et inclut donc la guérison physique comme conséquence de l’œuvre expiatoire du Christ.

Pour ce qui est des modalités de cette œuvre rédemptrice, c’est une autre affaire…

Quelle est la réponse de Dieu face aux maladies mentales telles que la schizophrénie et l’aliénation de soi ? Comment fait-on pour entretenir sa foi lorsqu’on en vient à perdre son identité ? [Mina]

Toute vie, quelle qu’elle soit, est aimée de Dieu. Spécialement dans le regard de Jésus.

Dans le rapport à la maladie en général et à la maladie mentale aussi, donc, l’Ecriture présente une multitudes de situations allant de l’acceptation de la maladie à la guérison définitive de la maladie. Le tourment intérieur d’un Paul qu’il qualifiait « d’écharde dans la chair » a trouvé pour seule réponse : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse. » (2Corinthiens 12,9). A contrario, en Marc 5, un homme gravement atteint par la démonisation, et qui aujourd’hui serait classé dans des catégories psychiatrique de « trouble dissociatif indéterminé », est délivré en quelque minutes par Jésus, de tous ses tourments (y compris de ses comportements d’auto-destruction).

Ce qu’il faut donc chercher c’est la proposition de vie que Dieu propose. Et c’est forcément au cas par cas. Nous aimerions que tous guérissent, mais ce n’est pas le cas. Les guérisons des uns doivent-elles provoquer la colère des autres ou la reconnaissance ? Chacun fait comme il peut pour y réagir.

Du point de vue du malade, je vais vivre au jour le jour, oscillant de l’espérance à la désespérance. N’est-ce pas dans ces moments, en plus de tous les accompagnements, médicaux, familiaux, amicaux, qu’il faut chercher Le compagnon suprême : « Quand je traverserais la sombre vallée de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi. » (Psaume 23,4).