Certaines personnes qui sont issues d’une famille protestante en ont été marquées par l’éducation qu’elles ont reçue, en ont gardé un certain héritage culturel et moral. Sur le plan culturel, une connaissance de la Bible, un esprit volontiers critique, notamment vis à vis de toute autorité humaine prétendant posséder la vérité. Sur le plan moral, la mise en avant et la défense de certaines valeurs dont les protestants n’ont pas forcément l’exclusivité, mais auxquelles il tiennent pour des raisons historiques et théologiques: la liberté de conscience, la tolérance et le respect des minorités, le sens de la responsabilité personnelle et donc une certaine rigueur, etc.
Mais tout cela n’est pas l’essentiel. Le protestantisme affirme avant tout qu’en dehors de Dieu rien n’est sacré, et qu’à lui seul revient toute la Gloire. Seule sa Parole, dont la Bible est le dépôt, fait ultimement autorité ; seule sa Grâce manifestée en Christ nous donne notre dignité et notre valeur ; en lui seul est notre confiance. Reprendre à son compte ces grands principes chrétiens remis en avant par la Réforme protestante, c’est donc d’abord se tenir devant Dieu, vivre en sa présence et dans son amour. Tout le reste, culture, valeurs et engagements, en découle. Si s’affirmer protestant c’était simplement brandir fièrement un étendard, affirmer une appartenance identitaire, ce serait aussi vain que de bâtir une maison sans poser de fondations. Je me sentirais beaucoup plus proche d’un catholique qui confesse Jésus-Christ (même s’il est vrai que nous avons des désaccords et une manière différente de vivre notre foi), que d’un protestant indifférent, agnostique ou athée.