« Connaître le bien et le mal » est une expression typiquement biblique qui désigne la totalité par l’opposition des contraires. Tout comme le premier verset de la Genèse, « Dieu créa les cieux et la terre » signifie que Dieu a tout créé, du haut (les cieux) en bas (la terre). Donc aussi la mer, les astres, les êtres vivants, etc.
En Genèse 24,50 « ne dire ni bien ni mal » signifie : ne rien dire. « Connaître bien et mal » signifie « tout connaître », c’est à dire être en capacité de tout choisir, tout décider par soi-même, être auto-nome, c’est à dire se donner à soi-même la loi à suivre, être juge et arbitre de ce qui est bien et mal. C’est le propre de l’adulte, à la différence de l’enfant, notamment (voir Deutéronome 1,39 ; Esaïe 7,15s). C’est la sagesse que Salomon demande à Dieu pour guider le peuple, lorsqu’il devient roi (1 Rois 3,9).
Si cet arbre et son fruit sont interdits à Adam et Eve, c’est parce qu’il revient à Dieu de les diriger, de leur indiquer comment mener leur vie. C’est dans la dépendance à leur Créateur et Seigneur qu’ils pouvaient trouver leur vraie liberté et le vrai bonheur. En voulant se prendre pour des dieux, ce que leur a fait miroiter le serpent, ils n’ont pu que se découvrir nus, c’est à dire éprouver leur fragilité et leur finitude.
Le mal n’était donc pas présent dès le départ ! Le mal et la mort, sa conséquence, découlent du refus de l’homme d’avoir confiance en la Parole de Dieu.