Cette formule (littéralement dans le texte grec : « son sang, sur nous et sur nos enfants ») se retrouve par ailleurs dans l’Ancien Testament, elle signifie : « nous assumons la responsabilité de cette condamnation à mort », pour nous et nos descendants. Il n’est pas exclu, comme c’est parfois le cas dans les récits de la passion de Jésus, que l’Evangéliste prête un double-sens à cette déclaration (comparer avec Jean 11,50-51; 18,37; 19,21-22) : elle pourrait être aussi une prophétie involontaire, attestant que le sang versé par Jésus, comme celui de l’animal sacrifié lors de la fête du Yom Kippour, est offert en rémission des péchés du peuple.
Quoi qu’il en soit, cette sentence marque le refus par le peuple et ses chefs religieux de reconnaître que Jésus est le Messie, et leur volonté de voir mis à mort celui qu’ils considèrent comme un blasphémateur. Elle ne peut servir à justifier l’antisémitisme et la persécution des juifs, comme ce fut, hélas, si souvent le cas au cours des siècles.