La laïcité consiste à séparer « les Eglises et l’Etat » : à partir de là, la foi est reléguée au domaine du privé. Alors que pour le chrétien tous les domaines de l’existence ont Christ pour autorité ultime (Colossiens 1,15-20), la laïcité implique que la foi n’a pas sa place dans tous les domaines. Par nature, la laïcité limite l’autorité qui revient à Dieu et ne Lui rend pas témoignage et gloire. De plus, s’il y a différentes formes de laïcité, il y a notamment en France une tendance qui consiste à éliminer les traces de christianisme dans les valeurs et dans la culture. Ainsi, la marginalisation de la foi inhérente au mouvement laïc contribue forcément à ce que Dieu perde de l’importance dans la vie et le cœur des gens.
Pour autant, peut-on attribuer à la laïcité la montée de l’athéisme ? Les Eglises n’ont sans doute pas rendu le meilleur des témoignages : si des Etats laïcs ont émergé, c’est au moins en partie parce que, s’agissant de l’Europe occidentale, protestants et catholiques étaient incapables de vivre côte à côte. Et malgré la séparation des Eglises et de l’Etat, les Eglises et les chrétiens ont encore la possibilité de témoigner de leur foi en paroles et en actes : à eux de saisir les occasions qui leur sont données.