Les deux, mon général ! Quand, en tant que chrétien, j’essaie d’accompagner une femme qui refuse d’avorter, en l’aidant à trouver des moyens pour accueillir son enfant, même si elle ne souhaitait pas au départ en avoir, j’adopte un comportement que certains qualifieront de droite. Quand, toujours en tant que chrétien, j’accueille des migrants, j’adopte un comportement que certains qualifieront de gauche. Quand j’entre dans un parti nationaliste, qui fonde son raisonnement sur la désignation des « étrangers » comme source des problèmes de mon pays, je n’adopte pas un comportement chrétien, mais une attitude idolâtre, qui place la nation au-dessus de Dieu. Quand j’adhère à un syndicat, si celui-ci a pour principal moteur le concept de lutte des classes et considère a priori que le dialogue avec le patronat est à refuser au profit d’un rapport de force, je n’adopte pas un comportement chrétien, mais une attitude idéologique. Les concepts de « droite » ou de « gauche » sont hérités de la Révolution française, et comme tous ces concepts humains, ils fluctuent au regard de l’histoire. La révélation de Dieu en Jésus-Christ ne passe pas par ces catégories.