Le Saint-Esprit chez Calvin

Extraits de : “Le Saint-Esprit”
(Trésors calviniens), Editions calviniennes, Genève 1936

p. 7 :
C’est le Saint-Esprit duquel toute richesse de salut procède.
1er sermon de la Pentecôte

p. 9 :
Il faut de deux choses l’une, ou que nous soyons gouvernés par l’Esprit de Dieu, ou que nous errions perpétuellement. Il s’ensuit aussi de ceci que tout ce qui appartient à la vraie connaissance de Dieu, ce sont dons du Saint-Esprit.
Commentaire sur 1 Corinthiens 12:3

p. 10 :
Saint Augustin a tellement connu ce défaut de notre raison à entendre les choses qui sont de Dieu qu’il confesse la grâce et illumination du Saint-Esprit n’être pas moins nécessaire à notre entendement qu’est la clarté du soleil à nos yeux. Même, ne se contentant point de cela, il ajoute que nous ouvrons bien nos yeux corporels pour recevoir la lumière, mais que les yeux de notre entendement demeurent fermés sinon que notre Seigneur les ouvre.
Institution II, p. 64 (réimpression Lefranc Paris 1911)

p. 12 :
La philosophie chrétienne veut qu’elle [la raison] cède et qu’elle se retire pour donner lieu au Saint-Esprit et être subjuguée à la conduite d’icelui, à ce que l’homme ne vive plus de soi, mais ait en soi et souffre Christ vivant et régnant.
Institution XVII, p. 789

p. 12 :
Nous ne pouvons par notre propre vertu et puissance parvenir à sonder les secrets de Dieu, mais par la grâce du Saint-Esprit nous sommes introduits en une connaissance d’iceux claire et certaine.
Commentaire sur Romains 11:34

p. 12 :
Tous les hommes ne savent quel est le conseil de Dieu ni quelle est la volonté d’icelui. Car qui a été son conseiller ? C’est donc un secret inaccessible aux hommes. Mais si l’Esprit même de Dieu nous y introduit, c’est-à-dire qu’il nous rende certains des choses qui sont autrement cachées à notre sens, il n’aura plus d’occasion de douter : car l’Esprit de Dieu n’ignore point ce qui est e lui.
Commentaire sur 1 Corinthiens 2:11

p. 13 :
L’Esprit est promis, non pas pour susciter quelque doctrine nouvelle : mais pour écrire aux coeurs des hommes la vérité de l’Evangile.
Épître à Sadolet, p. 51, réimpression “Je sers” Paris 1935

p. 13 :
Cependant que Dieu nous laisse en notre sens, nous sommes si brutaux que rien plus, et ne nous faudra que bien peu de choses pour nous rendre hébétés et n’entendrons rien à l’Ecriture combien qu’on l’expose par le menu. Il faut donc que cette intelligence vienne de Dieu qui nous la donne par sa pure bonté. car combien que nous ayons l’Ecriture et qu’on nous la expose, c’est comme si le soleil luisait et que nous fussions tous aveugles. Que reste-t-il donc sinon que nous prions Dieu qu’il subvienne à notre ignorance.
Commentaire sur Ephésiens 1:13

p. 14 :
Nous sommes empêchés de comprendre les mystères de Dieu lesquels ne sont point révélés sinon aux petits. Même ce n’est point la chair et le sang qui les révèle et l’homme naturel n’est point capable d’entendre les choses spirituelles. Mais au contraire ce lui est folie de la doctrine de Dieu d’autant qu’elle ne peut être connue que spirituellement. Par conséquent l’aide du Saint-Esprit nous est en cet endroit nécessaire, ou plutôt il n’y a que sa seule vertu qui règne ici. Il n’y a nul homme qui ait connu le secret de Dieu ou ait été son conseiller ; mais l’Esprit enquiert de tout, jusqu’aux choses cachées, par lequel nous connaissons la volonté de Christ… Comme donc nous ne pouvons approcher de Christ, sinon étant tirés par l’Esprit de Dieu, aussi quand nous sommes tirés nous sommes totalement ravis par dessus notre intelligence. Car l’âme, étant par lui illuminée, reçoit quasi un oeil nouveau pour contempler les secrets célestes de la lueur desquels elle était auparavant éblouie. Par ainsi, l’entendement de l’homme étant éclairé par la lumière du Saint-Esprit commence lors à goûter les choses qui appartiennent au Royaume de Dieu, desquelles il ne pouvait auparavant avoir aucun sentiment. Grâce à quoi notre Seigneur Jésus-Christ, combien qu’il déclare les mystères de son Royaume très bien et proprement aux deux disciples dont fait mention s. Luc (Luc 22), toutefois cela ne sert de rien jusqu’à ce qu’il ouvre le sens pour entendre les Écritures. En cette manière, après que les Apôtres ont été instruits de sa bouche divine, encore est-il besoin que l’Esprit de vérité leur soit envoyé, lequel donne entrée en leurs entendements à la doctrine qu’ils avaient reçue des oreilles auparavant. La Parole de Dieu est semblable au soleil, car elle reluit à tous ceux auxquels elle est annoncée ; mais c’est sans efficace entre les aveugles. Or nous sommes tous aveugles naturellement en cet endroit, par conséquent elle ne peut entrer en notre esprit sinon que l’Esprit de Dieu, qui est le maître intérieur, lui donne accès par son illumination.
Il reste en après que ce que l’entendement a reçu soit planté dedans le coeur. Car si la Parole de Dieu voltige seulement en la tête, elle n’est point encore reçue par la foi. Mais alors, sa vraie réception quand elle a pris racine au profond du coeur pour être une forteresse invincible à soutenir et repousser tous assauts des tentations. Or, s’il est vrai que la vraie intelligence de notre Esprit soit illumination de l’Esprit de Dieu, sa vertu apparaît beaucoup plus évidemment en une telle confirmation du coeur.
Institution IV, p. 203-204

p. 16 :
Combien que si nous voulons bien pourvoir aux consciences, de telle sorte qu’elle ne soient point agitées en perpétuel doute, il nous faut prendre l’autorité de l’Ecriture de plus haut que des raisons ou indices ou conjectures humaines. C’est à savoir que nous la fondions sur le témoignage intérieur du Saint-Esprit. Car quoiqu’en sa propre majesté elle ait assez de quoi être révérée, néanmoins elle nous commence alors à nous vraiment toucher quand elle est scellée en nos coeurs par le Saint-Esprit. Étant donc illuminés par la vertu d’icelui, déjà nous ne croyons pas à notre jugement ou à celui des autres que l’Ecriture est de Dieu, mais par dessus tout jugement humain nous arrêtons indubitablement qu’elle nous a été donnée de la propre bouche de Dieu par le ministère des hommes, tout ainsi que si nous contemplions à l’œil l’essence de Dieu en icelle. Nous ne cherchons point ou arguments ou vraisemblances auxquelles notre jugement repose, mais nous lui soumettons notre jugement et intelligence comme à une chose élevée par dessus la nécessité d’être jugée.
Institution I, p. 21

p. 18 :
Les paroles du Seigneur Jésus montrent bien que rien ne peut être connu par le sens humain de ce qui concerne le Saint-Esprit mais qu’il est seulement connu par l’expérience de la foi… Il n’y a que l’Esprit qui habitant en nous se donne à connaître à nous ; autrement il nous est inconnu et incompréhensible.
Commentaire sur Jean 14:17

p. 18 :
Comme notre esprit est enclin à vanité, il ne peut jamais adhérer à la vérité de Dieu, et comme il est hébété, il ne peut voir la lumière d’icelui. Par conséquent la Parole nue ne profite de rien, sans l’illumination du Saint-Esprit. D’où est il démontré que la foi est par dessus toute intelligence humaine. Et encore ne suffit-il point que l’entendement soit illuminé par l’Esprit de Dieu sinon que le coeur soit confirmé par sa vertu.
Institution IV, p. 202

p. 18 :
La vraie persuasion donc que les fidèles ont de la Parole de Dieu, de leur salut et de toute la religion ne procède point du sens de la chair, ni des raisons humaines ou philosophales mais du sceau du Saint-Esprit qui rend leur conscience tellement assurée qu’ils n’en sont plus en doute. Car le fondement de la foi serait caduc et mal assuré s’il était assis sur la sagesse humaine.
Commentaire sur Ephésiens 1:13

p. 19 :
La doctrine de l’Evangile ne peut autrement être comprise que par le témoignage du Saint-Esprit ; d’autre part, la certitude de ceux qui ont un tel témoignage du Saint-Esprit n’est pas moins ferme que s’ils touchaient des mains ce qu’ils croient. Car l’Esprit est bon et certain témoin.
Commentaire sur 1 Corinthiens 2:11

p. 23 :
Or ceux-là qui, en délaissant l’Ecriture, imaginent je ne sais quelle voie pour parvenir à Dieu ne sont point tant abusés d’erreur qu’ils sont agités de pure rage. De telle manière de gens sont venus en avant je ne sais quels acariâtres lesquels prétendent orgueilleusement la doctrine de l’Esprit, méprisant quant à eux toute lecture et se moquent de la simplicité de ceux qui suivent encore la lettre morte et meurtrissante comme ils l’appellent. Mais je voudrais bien savoir d’eux qui est cet esprit par l’inspiration duquel ils sont si haut ravis qu’ils osent mépriser toute doctrine de l’Ecriture comme puérile et trop vile ? Car, s’ils répondent que c’est l’Esprit de Christ, leur assurance est par trop ridicule. Car je pense qu’ils concéderont les Apôtres et les fidèles de l’Eglise primitive avoir été inspirés par l’Esprit du Christ. Or, il en est ainsi que nul d’eux n’a pourtant appris de mépriser la Parole de Dieu, mais un chacun plutôt en a été induit à plus grand’ révérance, comme leurs écrits en rendent clairs témoignages. Davantage, je désirerais qu’ils me répondissent à ce point, à savoir s’ils ont reçu un autre esprit que celui que promettait le Seigneur à ses disciples ? Combien qu’ils soient enragés complètement, néanmoins je ne les pense point transportés de telle phrénésie qu’ils s’osent vanter de cela. Or quel dénonçait-il son Esprit devoir être en le promettant ? A savoir qu’il ne parlerait point de soi-même (Jean 16), mais suggérerait en l’entendement des Apôtres ce que par sa Parole il leur avait enseigné. Ce n’est donc pas l’office du Saint-Esprit (tel qu’il nous est promis) de songer nouvelles révélations et inconnues auparavant ou forger nouvelle espèce de doctrine, pour nous retirer de la doctrine de l’Evangile, après l’avoir une fois reçu, mais plutôt de sceller et confirmer en nos coeurs la doctrine qui nous est dispensée par l’Evangile. D’où nous entendons facilement qu’il faut diligemment travailler, tant à ouïr qu’à lire l’Ecriture si nous voulons recevoir quelque fruit et utilité de l’Esprit de Dieu.
Institution I, p. 24-25

p. 26 :
Apprends donc… qu’il n’est point moins insupportable, se vanter de l’Esprit sans la Parole qu’il est maussade de mettre en avant la Parole sans l’Esprit.
Épître à Sadolet, p. 51-52

p. 21 :
L’Esprit de Dieu est tellement conjoint et lié à sa vérité, laquelle il a exprimée aux Écritures, que lors finalement il déclare sa vertu quand la Parole est reçue en telle révérance qu’il appartient… C’est que la Parole ne nous est guère certaine sinon qu’elle soit approuvée par le témoignage de l’Esprit. Car le Seigneur a assemblé comme par un lien mutuel, la certitude de son Esprit et de sa Parole afin que notre entendement reçoive icelle Parole en obéissance, en y voyant reluire l’Esprit, qui lui est comme une clarté pour lui faire là contempler la face de Dieu ; afin aussi que sans crainte de tromperie ou erreur nous recevions l’Esprit de Dieu, le reconnaissant en son image, c’est-à-dire en sa Parole. Et certes il est ainsi. Car Dieu n’a point communiqué une Parole aux hommes laquelle il voulut incontinent abolir par l’avènement de son Esprit. Mais plutôt il a envoyé son Esprit, par la vertu duquel il avait auparavant dispensé sa Parole, pour achever son ouvrage en icelle, confirmant avec efficace. En cette manière Christ ouvrait l’entendement à ses deux disciples (Luc 24) non pas pour les rendre sages en eux, en rejetant l’Ecriture, mais afin qu’il en eussent intelligence. Pareillement, Saint Paul, en exhortant les Thessaloniciens de ne point éteindre l’Esprit, ne les transporte point en l’air à vaines spéculations hors la Parole, mais conséquemment ajoute qu’ils ne doivent point mépriser les prophéties (1 Thessaloniciens 5). En quoi certainement il signifie que lors la lumière de l’Esprit est suffoquée quand les prophéties viennent en mépris. Que diront à cela ces orgueilleux phatastiques qui ne réputent autre illumination être valable sinon quand en délaissant et méprisant la Parole de Dieu ils prennent témérairement tout ce qu’en ronflant [dans leurs rêves nocturnes] leur vient à la fantaisie ? Certes, il doit bien y avoir une autre sobriété aux enfants de Dieu, lesquels comme ils se voient dénués de toute lumière de vérité quand ils sont sans l’Esprit de Dieu, pour cette cause ils n’ignorent pas que la Parole est comme instrument par lequel le Seigneur dispense aux fidèles l’illumination de son Esprit. Car ils reconnaissent point d’autres Esprit que celui qui a habité aux Apôtres et a parlé par leur bouche, par lequel il sont toujours réduis et ramenés à donner audience à la Parole.
Institution I, p. 26-27

p. 28 :
… La foi est propre et entière oeuvre du Saint-Esprit, par lequel étant illuminés nous reconnaissons Dieu et les grands trésors de sa bénignité, et sans la lumière duquel notre esprit est tellement aveuglé qu’il ne peut rien voir, tellement dépourvu de tout sentiment qu’il ne peut rien fleurer des choses spirituelles.
Institution X, p. 569

8)

p. 29 :
Il n’y a point de difficulté que la foi ne soit une clarté du Saint-Esprit par laquelle nos entendements soient éclairés et nos coeurs confirmés en une certaine persuasion laquelle soit assurée la vérité de Dieu être tant certaine qu’il ne puisse n’accomplir point ce que par sa sainte Parole il a promis qu’il ferait. Pour cette cause le Saint-Esprit est appelé comme une arrhe laquelle confirme en nos coeurs la certitude de la vérité divine et un sceau par lequel nos coeurs sont scellés en l’attente du jour du Seigneur. Car il est celui qui testifie à notre esprit que Dieu est notre Père et que pareillement nous sommes ses enfants. (Romains 
Instruction et confession de foi, Corpus 22, col. 48-49

p. 30 :
Il y a double effet de l’Esprit en la foi, comme la foi consiste principalement en deux parties : car il illumine les esprits et confirme les coeurs. Le commencement de la foi, c’est la connaissance ; l’accomplissement, c’est la persuasion ferme et stable, laquelle ne reçoit aucun doute, au contraire. L’un et l’autres sont l’oeuvre du Saint-Esprit, comme j’ai dit. En conséquence il ne se faut point ébahir si Saint Paul dit que les Ephésiens on non seulement connu la vérité de l’Evangile par foi, mais ont aussi été confirmés par icelle par le sceau du Saint-Esprit.
Commentaire sur Ephésiens 1:13

p. 31 :
La certitude de la foi est une science, mais qui est apprise par la maîtrise du Saint-Esprit et non par la subtilité de l’entendement humain.
Commentaire sur Ephésiens 3:19

p. 32 :
La vertu de la foi est invincible, quand elle est soutenue par l’Esprit de Dieu.
Traité des scandales, “Je sers” Paris 1935, p. 208

p. 33 :
Jésus-Christ nous est comme oisif jusqu’à ce que nous le conjoignons avec son Esprit pour nous y adresser, pour ce que sans ce bien nous ne faisons que regarder Jésus-Christ de loin et hors de nous, voire d’une froide spéculation. Or nous savons qu’il ne profite sinon à ceux desquels il est le chef et le frère premier-né, même qui sont vêtues de lui (Ephésiens 4:15, Romains 8:29, Galates 3:27). Cette seule conjonction fait qu’il ne soit point venu vain et inutile, quant à nous, avec le nom de Sauveur. A ce même but tend le mariage sacré, par lequel nous sommes faits chair de sa chair et os de ses os, voire un avec lui (Ephésiens 5:30). Or il ne s’unit avec nous que par son Esprit et par la grâce et vertu d’icelui il nous fait ses membres, pour nous retenir à soi et pour être mutuellement possédé par nous.
Institution, III, I, 3 (édition 1560)

p. 34 :
L’Esprit en nous témoignant que nous sommes enfants de Dieu met en même temps en nos coeurs cette assurance que nous osons invoquer Dieu Père. Et de fait, vu qu’il n’y a rien qui nous puisse ouvrir bouche que la seule assurance du coeur, si le Saint-Esprit ne rend témoignage à nos coeurs de l’amour paternelle de Dieu, nos langues demeureront muettes en matière de faire prières.
Commentaire sur Romains 8:16

p. 35 :
Nous ne pouvons pas sans danger ouvrir la bouche pour rien demander à Dieu sinon que le Saint-Esprit nous conduise à la droite forme de bien prier.
Institution IX, p. 543

p. 36 :
Il est nécessaire pour bien prier que le Saint-Esprit nous en dicte ou suggère le moyen et la manière…
Commentaire sur 1 Jean 5:14

p. 39 :
La mort de la chair, c’est la vie de l’Esprit. Que si l’Esprit de Dieu vit en nous, il faut qu’il gouverne toutes nos opérations. Car il y en aura toujours plusieurs qui se vanteront impudemment de vivre d’Esprit : mais saint Paul les renvoie des paroles à la probation et à l’effet… L’Esprit de Dieu ne peut être en nous qu’il ne se manifeste par les effets extérieurs.
Commentaire sur Galates 5:25

p. 41 :
Vrai est que les fidèles sont souventes fois ébranlés mais ils ne viennent jamais à être du tout abattus. En somme l’intention de l’Apôtre tend à cela que le coeur du fidèle doit demeurer ferme par le témoignage intérieur du Saint-Esprit et non pas dépendre des choses externes.
Commentaire sur Romains 8:31

p. 45 :
Quand le Saint-Esprit est descendu en telle figure, c’est-à-dire en langues découpées et comme de feu, ç’a été pour mieux exprimer comme Dieu voulait besogner par la prédication de l’Evangile. Si un homme parle, sa voix s’écoule en l’air et c’est une chose morte. Or il est dit que l’Evangile est puissance de Dieu en salut à tous croyants. Comment un son qui vole en l’air et qui s’écoule pourra-t-il nous amener jusqu’au Royaume des cieux ? Nul ne saurait de soi créer une seule mouche et il est question que l’image de Dieu soit réparée en nous, que nous recevions cette semence incorruptible pour parvenir à la gloire céleste… Et cela se pourra-t-il faire par la voix d’un homme ? Il est certain que non, mais il est ici dit notamment que le Saint-Esprit est conjoint comme d’un lien inséparable avec la parole qui se prêche. Car pourquoi est-ce qu’il a pris cette figure des langues ? Il est certain qu’il y a toujours quelque similitude entre les signes visibles et la vérité qui y est figurée. Il faut donc que nous regardions pourquoi le Saint-Esprit est apparu en forme de langues. C’est pour montrer qu’il serait en la bouche des Apôtres et qu’il leur donnerait ce qui était requis pour exercer leur office et leur commission et même qu’il ferait profiter leur labeur à ce qu’il ne fût pas inutile. Car aussi en premier lieu nous savons que le plus habile qui se pourra trouver ne saurait point prononcer un seul mot sinon qu’il soit gouverné par le Saint-Esprit. Et en cela Dieu montre ce que c’est de nous, vu que nous ne saurions ouvrir la bouche pour dire un seul mot à sa gloire qui vînt à propos, sinon d’autant qu’il nous est donné. Il a donc bien fallu que les Apôtres fussent gouvernés par l’Esprit de Dieu ou autrement ils fussent devenus muets.
1er sermon de la Pentecôte

p. 50 :
Premièrement, notre Seigneur nous enseigne et instruit par sa Parole. Secondement, il nous confirme par ses sacrements. Tiercement, par la lumière de son Saint-Esprit, il éclaire en notre entendement et donne entrée en nos coeurs et à la Parole et aux sacrements lesquels autrement battraient seulement aux oreilles et se présenteraient aux yeux ; mais ils ne pénétreraient et n’émouvraient point le dedans.
Institution X, p. 569

p. 50 :
Nous enseignons tous sans contredit, que les sacrements sont institués du Seigneur afin de sceller en nos coeurs les promesses, et d’être témoignages de sa grâce, et de confirmer notre foi, comme aides convenables à notre infirmité. Nous enseignons clairement que ce ne sont pas figures vaines et mortes, d’autant que l’usage en est utile : c’est que le Saint-Esprit besogne par iceux, et que Dieu aussi par la vertu secrète du même Esprit accomplit vraiment ce qui là est figuré.
Traité des scandales, p. 249

p. 51 :
Le signe n’a nulle efficace sans l’Esprit.
Commentaire sur Ephésiens 5:26

p. 68 :
Maintenant il apparaît combien il nous est profitable et nécessaire que notre Foi soit dirigée au Saint-Esprit, vu qu’en lui nous trouvons l’illumination de notre âme, notre régénération, la communication de toutes grâces, et même l’efficace de tous les biens qui nous proviennent de Jésus-Christ.
Institution IV, p. 263-264.

Author: Gilles Boucomont

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