Vous faites référence au récit des plaies d’Égypte raconté dans le livre de l’Exode (chapitres 7 à 10) dans lequel plusieurs fois il est effectivement précisé que c’est Dieu endurci le cœur de Pharaon pour mieux le punir ensuite, ce qui semble assez pervers à première vue. Mais je nuancerai notre indignation de plusieurs pistes de réflexions :
- Pharaon est montré tout le long du récit comme un homme au cœur dur et qui persécute le peuple hébreu sans scrupules; c’est un homme méchant et qui se croit comme étant l’égal de Dieu. Plusieurs fois d’ailleurs le récit note que le Pharaon endurcit son cœur très bien tout seul ! C’est en quelque sorte à ce « jeu » là que Dieu le prend au mot pour le remettre à sa place humaine : endurcir son cœur pour l’obliger à regarder en face les effets de cette dureté.
- En ce sens l’action de Dieu est un révélateur de ce qui n’aurait peut-être pas été visible aussi bien, mais qui était quand même la vérité. Dieu grossit le trait et accélère le processus, mais on peut penser que de toute façon c’est ce qui se serait passé. Ce faisant, Dieu accélère aussi son action et la rapidité avec laquelle survient la libération d’Israël.
- Enfin, cela m’a fait penser à cette phrase de l’Évangile : « on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » (par exemple en Mat 25,29 à la fin de la parabole des talents) et qui me semble désigner le mystère de la foi et de l’espérance. Il suffit d’ouvrir un peu la porte de la confiance pour que Dieu entre et que notre foi grandisse; mais à celui qui choisit de se méfier (de s’endurcir le cœur) même le peu d’espérance qu’il avait finit par disparaître. Dans tous les cas, Pharaon était bien décidé à s’opposer à Dieu : en cela il est la figuré du pécheur qui ne se repend pas.