Eh bien Dimitri, ce mot d’ordre que Jésus ressuscité laisse à ses envoyés (tout à la fin de son ministère terrestre) est à la fois un programme d’évangélisation, et une pratique, une attitude quotidienne. Evangéliser c’est annoncer à ceux et celles que nous cotoyons une Bonne Nouvelle. On peut la formuler ainsi : quelqu’un les aime, à ses yeux ils ont une valeur immense. Ce quelqu’un -celui que Jésus nous a appris à nommer « Père »- les cherche et veut les faire vivre alors qu’ils vont vers la mort. Leur vie, dont Dieu est la source, a donc un sens, une espérance s’ouvre devant eux…
Mais comment procéder, comment le leur dire ? Tout d’abord, en les cotoyant et en prenant le temps de les rencontrer, sans vouloir répondre aux questions qu’ils ne se sont pas encore posées. En leur manifestant concrètement l’amour de Dieu par notre amitié, notre respect profond, notre écoute, notre engagement à leurs côtés si nécessaire. Comment puis-je dire à l’autre : « tu comptes aux yeux de Dieu » s’il n’est pas quelqu’un qui compte pour moi ? Je me souviens d’avoir été abordé à la gare Montparnasse par une personne inconnue qui m’a appelé à me convertir… sans me laisser le temps de lui dire que je partageais sa foi en Jésus-Christ. Au-delà du comique de la situation, j’ai ressenti sa démarche comme agressive.
Le pire contre-témoignage, c’est celui des actes ou des attitudes qui contredisent nos paroles. Même si bien entendu, le Seigneur nous envoie malgré et avec nos ambiguïtés, nos faiblesses, nos contradictions.