Quel(s) verset(s) de l’Évangile condamne(nt) l’homosexualité comme étant un péché ? [Vincent]

Si, par « Évangile », vous entendez les quatre récits qui ouvrent le Nouveau Testament, il n’y a pas (non plus que pour beaucoup d’autres sujets)… Mais si, Vincent, vous êtes intéressé par ce qui exprime la parole de Dieu à travers la Bible, voici : il y a dans la Bible plusieurs versets concernés par cette question. Il s’agit alors de savoir quoi en faire, dans quel cadre biblique les interpréter.

Dans l’Ancien Testament, il y a bien sûr ce qui est suggéré de la demande des habitants de Sodome à l’égard des visiteurs de Loth (Genèse 19 / 5), expression du péché de cette cité condamnée aux yeux de Dieu. De même à l’égard du lévite en visite à Guibéa (Juges 19 / 22).

Il y a plus explicitement les condamnations du « Code de sainteté » (Lévitique 18 / 22 et 20 / 13) parmi beaucoup d’autres interdits sexuels qui, transgressés, pourrissent les relations. Elles sont dans la logique du premier récit de la Création (Genèse 1) dans lequel Dieu met de l’ordre en séparant, et notamment par la différence des sexes, et dans la logique du second récit (Genèse 2 / 23-24) dans lequel homme et femme trouvent leur identité respective l’un par rapport à l’autre.

Dans le Nouveau Testament, c’est la tradition épistolaire paulinienne qui aborde le sujet. Ainsi l’homosexualité semble faire partie d’une liste – comme il en existait ailleurs – de vices condamnables (1 Corinthiens 6 / 9 et 1 Timothée 1 / 9-10). Le même texte se poursuit ainsi (1 Corinthiens 6 / 11) : « Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. » Les vices énoncés ne sont donc pas de nature : en Christ ils ne constituent plus notre identité et sont dépassés.

Mais surtout, dans l’Épître aux Romains (1 / 24 à 27), les relations homosexuelles expriment l’abandon par l’humanité d’une relation juste avec son Créateur. Elles sont donc le symptôme de l’idolâtrie, « servant la créature au lieu du Créateur ». Alors que la conjugalité hétérosexuelle monogame renvoie précisément à l’ordre de la Création, et donc aussi du salut qui restaure celle-ci (cf. Éphésiens 5 /  21 à 33).

La Bible n’est pas une liste de choses condamnables et d’autres qui ne le seraient pas. Elle énonce que tout ce qui, dans nos vies et nos relations, est tourné vers nous-mêmes, comme par exemple plusieurs manières de vivre la sexualité, est constitutif de notre péché. Puisque Dieu, dans son altérité, s’est offert à nous (et c’est là l’Évangile), de même une sexualité où je me trouve moi-même dans l’autre différent en m’offrant à lui est conforme à une vie évangélique.