Vous avez tout à fait raison : dans la Bible, la plupart du temps, les anges nous sont décrits comme de messagers (c’est le sens même du mot ange traduit du grec angelos) ayant l’apparence de personnes humaines. C’est le cas notamment des trois voyageurs qui viennent annoncer à Abraham qu’il va avoir un fils ; ou bien, dans l’évangile de Marc, du jeune homme qui se tient à l’entrée du tombeau pour annoncer la résurrection aux femmes. Seuls les chérubins et les séraphins, dans les visions d’Ésaïe et d’Ézechiel ou dans la description de l’arche de l’alliance au livre de l’Exode, sont décrits avec des ailes, afin de souligner la gloire de Dieu. Les premières peintures chrétiennes que nous connaissons, notamment dans les catacombes, suivent fidèlement le texte biblique en représentant les anges comme des humains. Sans doute que les premiers chrétiens se méfiaient de la confusion possible avec les divinités païennes ailées (comme les Victoires). Ce n’est qu’à partir du Vème siècle, quand le paganisme a cessé de représenter une menace, qu’on a commencé à représenter les anges avec des ailes. Quoi qu’il en soit, on s’accorde pour dire que les ailes sont de l’ordre du détail et de la spéculation : ce ne sont pas elles qui font l’ange, mais bien le message que celui-ci porte de la part de Dieu !