Ce type de passage est difficile dans un contexte culturel très marqué par l’humanisme, qui tolère mal l’idée que Dieu pourrait sanctionner l’humanité.
Ce serait oublier que, si Dieu est amour, c’est dans le sens qu’il a pour projet de bénir l’humanité, mais que si les Hommes veulent s’émanciper de Lui, ils auront à en supporter les conséquences…
De même, on entend parfois que le Dieu de l’Ancien Testament serait un Dieu méchant et injuste. Ce n’est pas ce qu’enseignent les Ecritures.
Jéricho fait partie du pays de Canaan, un pays que Dieu a promis à Abraham de donner à sa descendance pour le bénir. Mais Dieu ne choisit pas ce pays au hasard… Il y règne une grande injustice, qu’Abraham va lui-même largement constater. Et c’est quand l’injustice en Canaan sera à son comble (400 ans plus tard… on voit la persévérance des Cananéens dans l’injustice) que Dieu va donner le pays à la descendance d’Abraham (Gn15,16).
En Dt 20, 16-20, Dieu ordonne la destruction de tout ce qui respire chez les peuples du pays de Canaan pour une raison simple : il ne faut pas que les Israelites soient mal influencés par l’idolâtrie et les pratiques « abominables » de ces peuples. A ce propos, il faut noter que Dieu épargnera Rahab, la « prostituée de Jéricho », parce qu’elle était du côté du Seigneur et de son projet.
La conquête de Jéricho était liée à un temps bien spécifique de l’histoire du salut, et rien dans la Nouvelle Alliance ne suggère qu’il faille exterminer les peuples idolâtres !
Mais la dureté à nos oreilles modernes (il ne faut toutefois pas minimiser la violence de l’humanité à cette époque) de ce passage nous interpelle sur trois points :
-Dieu sanctionne, tôt ou tard, ceux qui se révoltent contre lui. C’est Le Créateur et le maître de l’histoire, et Il fait comme Il veut.
-Il veut grandement bénir ceux qui, tel Abraham, ont foi en Lui.
-Si la bénédiction de Dieu traverse les générations, Sa colère aussi… Mais les Hommes ont toujours la possibilité de bénéficier de Sa bénédiction.
Dieu est amour… mais on ne se moque pas de Dieu.