Le psaume 39 est un des plus terribles de tout le psautier. Le cri de douleur qu’il exprime est un des plus sombres de toute la Bible. La question que vous posez me semble donc tout à fait légitime : Comment recevoir en tant que chrétien un texte où, à première vue, seul le désespoir semble affirmé ? Une première remarque tient tout simplement au fait que ce texte se trouve dans la Bible… Cela à l’air bête, mais notre conviction est donc qu’il est aussi inspiré par Dieu que tout les autres. En fait, je trouve cela très consolant : Dieu est avec nous jusque dans la vallée de l’ombre de la mort, qui peut parfois prendre l’allure du désespoir. Cela ne veut pas dire qu’il approuve ou encourage ces pensées, mais que nous n’y sommes pas seuls quand nous les éprouvons. Ensuite, je crois que notre foi en Jésus-Christ constitue d’ailleurs une confirmation de cela : le psaume 39 peut-être entendu comme le psaume du samedi saint, Jésus, par sa mort, ayant pris sur lui le poids de toute cette désespérance. Enfin, je crois aussi que ce psaume vient nous encourager à parler à Dieu, à lui dire tout ce que nous avons dans le cœur, dans notre prière. C’est souvent que je me suis ouvert pleinement au Seigneur que j’aie pu me rendre compte qu’il était bien là, qu’il m’écoutait et portait ma souffrance au fond de son cœur de père aimant.