On peut définir le légalisme comme l’attitude qui consiste à donner à la Loi une valeur salutaire (littéralement : source de salut). Cette attitude est largement débattue dans le Nouveau Testament, en particulier dans les épîtres pauliniennes. Paul s’adresse en effet à des communautés imprégnées de judaïsme, et donc héritières de la loi mosaïque.
Dans ce contexte, une des affirmations centrales de la nouveauté chrétienne est : « Personne ne sera reconnu juste devant Dieu pour avoir accompli ce qu’ordonne la loi […] Dieu rend les hommes justes à ses yeux par leur foi en Jésus-Christ » (Rm 3, 20 et 22).
Que se passe-t-il pour des chrétiens qui resteraient sous le joug de la loi ? Je vois essentiellement 4 possibilités, qui sont toutes lourdes de conséquences :
– Une situation de dépendance, ou d’esclavage, qui rend vaine la libération acquise par la mort et la résurrection du Christ (Ga 5, 1).
– Une mort spirituelle (Rm 7, 5). Jésus compare ceux qui ont une position légaliste, scribes et pharisiens à des « sépulcres blanchis » (Mt 23, 27).
– L’anathème, autrement dit la séparation du Christ.
– Le jugement, puisque Dieu nous jugera selon la mesure avec laquelle nous avons nous-mêmes jugé (Mt 7, 2)
Alors, comment en sortir ? Voici 3 pistes :
– En accueillant pleinement l’Esprit du Seigneur ressuscité, car la loi de l’Esprit a remplacé la loi écrite, et que « là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Co 3, 17).
– En cherchant la sanctification, une vie où tout est permis, mais tout n’est pas souhaitable, ni utile à la communauté.
– En s’efforçant de faire émerger des compromis sur des questions de discipline et de vie commune, en fonction du contexte, à l’image de l’accord trouvé lors du concile de Jérusalem (Actes 15).
Une question à creuser encore, sans aucun doute !