Quand Jésus a parlé à Nicodème de la nouvelle naissance, ce dernier a répondu, complètement à côté de la plaque, qu’il ne comprenait pas comment on pouvait retourner dans le ventre de sa mère (Jean 3). C’est la même chose quand Jésus dit « si quelqu’un mange mon corps et boit mon sang, il vit avec Dieu pour toujours » (Jean 6). Si vous lisez tout le discours de Jésus, il s’oppose à une compréhension strictement matérialiste de la vie… Le pain que Dieu donna aux hébreux dans le désert ou que Jésus multiplia pour les foules est l’élément physique d’un signe désignant la providence de Dieu pour les hommes. Mais la vie de l’homme est d’avantage que la stricte compensation de ses besoins biologiques !
Le plus profond besoin de l’homme est d’être pardonné et réconcilié avec Dieu. Seul le sacrifice de Jésus sur la croix, avec son corps meurtri et son sang répandu répond à ce profond besoin pour aujourd’hui et pour l’éternité (1 Pierre 2, 24). La Cène présente le mystère rédempteur de la croix et de la résurrection, mais a également pour fonction spirituelle de nous y introduire et de nous y faire participer. Dans la Cène, par la foi et donc sous l’action de l’Esprit, nous plongeons dans la mort et la résurrection de notre Sauveur. Et si justement nous n’avons pas besoin de penser que le pain ou le vin s’est transformé en corps et sang, c’est parce que la présence spirituelle de Dieu à nos côtés est bien réelle ! Et pour être réelle, elle n’a pas besoin d’être physique parce que la réalité est d’avantage que le monde physique.
Toutes les « solutions » dogmatiques sur la transformation des éléments de la Cène proviennent donc effectivement soit d’une idolâtrie de la raison humaine cachant un esprit de contrôle, soit d’une confusion entre la foi et la pensée magique.