Nous n’allons pas vous dire pour qui voter.
Parce qu’il n’y a pas un vote chrétien.
Mais il y a des chrétiens qui votent.
Dans un second tour de présidentielle, il n’y a pas d’un côté un candidat qui serait du côté de Dieu, et de l’autre un candidat qui serait contre Dieu. Parce que le processus électoral républicain, bien qu’il soit plus démocratique que d’autres systèmes, permet juste au peuple de choisir son « César ».
Si l’on voulait cribler les propositions électorales des uns et des autres, on aurait bien du mal à savoir ce qui est conforme à notre foi ou ce qui ne l’est pas. Quels coefficients mettre à nos préoccupations ? L’éthique prime-t-elle sur le reste ? Jésus était tout sauf moral : il défendait ceux qui transgressaient des lois justes (une femme adultère), il brisait les interdits de la religion paisible en place (activité durant le sabbat), il promouvait des collaborateurs du système fiscal romain (Matthieu), etc.
Certains se sont récemment hasardé à lister les sujets et à cocher ce qui serait chrétien-compatible. Je pense que c’est une immense erreur : s’ils n’ont assurément pas oublié la question des unions civiles homosexuelles, presque tous ont oublié la préoccupation pour la justice sociale et l’équité, qui sont cent fois plus mobilisées dans les préoccupations du Dieu biblique…
Notre rôle de citoyens, c’est de voter, de faire des choix.
Notre rôle de chrétiens, c’est de prier pour la paix du pays, et prier pour les autorités afin qu’elles promeuvent la paix. Et dans cette paix, la liberté de conscience est de toute première importance.
Et là je ne suis pas sûr que les deux candidats soient à égalité.
Par ailleurs, en référence au statut d’Israël en Canaan et à l’identité de voyageurs et étrangers sur la terre qu’évoque Paul, les Écritures me semblent faire du respect des étrangers un point tout à fait crucial.
Et là je ne suis pas sûr que les deux candidats soient à égalité.
Ces deux candidats sont surtout à égalité sur le traitement privilégié de leurs collaborateurs, de leur compromission avec le pouvoir de l’argent (Mammon), leur caractère influençable par des grandes nations (USA et Russie par exemple), leur démagogie et leur désir de séduire, etc.
Bref, voter ne sera jamais élire la bonne personne contre la mauvaise personne.
Ce sera toujours choisir, faire un choix en conscience entre la peste d’un César-Jules et le choléra d’un César-Auguste. Mais n’oublions pas que le taux de létalité du choléra et de la peste n’est pas du tout le même… L’important sera donc de voter, parce que l’abstention est pour le coup la pire des lâchetés car elle consiste à se défaire de ses responsabilités (relisez la parabole de Jotam en Juges 9,7-21).
Une réflexion sur « Face à ceux qui (se) disent “Pourquoi pas Le Pen”, comment expliquer pourquoi “Pas Le Pen” ? [P.] »
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