Au bilan, compte les bienfaits de Dieu
Si tu connaissais le don de Dieu (Jean 4:10)
Pendant des siècles, c’est l’image d’un Dieu comptable qui a prévalu dans les esprits, avec sa balance où il pèse les âmes au jour du jugement dernier. Ce n’est plus la représentation la plus vivace dans les esprits de nos contemporains. Et pour cause, c’est nous qui nous occupons de sa comptabilité désormais… D’abord en nous posant comme juges des autres, et en les affublant de tas de qualificatifs, et sans nous rendre compte qu’un nom, même humoristique, n’est jamais quelque chose à prendre à la légère. Il produit son effet sur celui qui le porte. Mais en plus, la vie moderne consiste à se scruter comme on scrute les autres pour se jauger, évaluer telle ou telle performance, dans tous les domaines, pas seulement dans le sport ou dans les activités professionnelles. Le loisir de beaucoup de dames sur la plage consistera à recevoir le très scientifique résultat de tel ou tel test d’un magazine féminin, sur leur potentiel de séduction, la proportionnalité entre leur tête et leurs hanches, ou encore leur capacité à être infidèle à leur mari ou leur employeur. Tout se mesure. Et nous comptons. Nous passons notre temps à compter. Quand on aime, dit-on, on ne compte pas. Mais quand on passe toute sa vie à compter, il n’y a plus beaucoup de place pour aimer. L’influence de ce mode de fonctionnement rejaillit aussi sur notre foi. Beaucoup font une liste exhaustive de tout ce que Dieu ne fait pas et qu’il pourrait ou qu’il devrait faire. Nous sommes experts pour jauger Dieu et ses faiblesses ; moins pour mesurer les nôtres. Notons tout ce dont nous avons besoin, tout ce qui manque encore, tous les problèmes, toutes les situations qui nécessitent la prière. Mais une fois cette liste fait, quelle place pour rééquilibrer la comptabilité ? Car nous sommes moins enclins et moins rapides à faire la liste de toutes les bénédictions, de toutes les prières exaucées, de tous les relèvements. Quand vous souffrez d’une dent, vous êtes prêt(e) à oublier que les deux mille autres pièces de ce puzzle qu’on appelle « corps » se portent fort bien, et que c’est une vraie grâce, et qu’après tout, vous êtes vivant(e) et que vous ne pourriez pas l’être ! Réévaluons les comptes, ou plutôt, arrêtons les listings, mais rentrons dans la reconnaissance des bienfaits de Dieu que le cantique nous invite à compter, à mettre, tous, devant nos yeux, et à voir, en adorant, combien le nombre en est grand ! Bon été.