Luc 14-27 : Jésus parle de porter sa croix- alors qu’il nous semble que pour nous cette expression fait référence à Jésus crucifié. Est-ce une erreur de traduction ? [Joël]

Je n’avais jamais entendu dire que l’expression « porter sa croix » fasse référence à la crucifixion de Jésus. Lors de sa passion, on nous dit qu’il a porté sa croix jusqu’au calvaire, mais il ne s’agit pas, dans le passage que vous citez, de cela. À plusieurs reprises en effet, cet impératif est mentionné : Porter sa croix pour être le disciple de Jésus-Christ. Cela signifie assumer sa condition, ne pas chercher d’échappatoire aux difficultés que notre foi chrétienne occasionnera. Je vous cite ici un théologien allemand célèbre, Dietrich Bonhoeffer, mort en camp de concentration : « La croix est imposée à tout chrétien. C’est la mort du vieil homme, lors de sa rencontre avec le Christ. Elle (…) est dressée au commencement de la communion avec Jésus Christ. L’appel du Christ, le baptême, placent le chrétien dans le combat quotidien contre le péché et le diable. De sorte que chaque jour, avec ses tentations de la chair et du monde, déverse sur le chrétien de nouvelles souffrances de Jésus Christ. » Nous voilà prévenus…

Pourquoi mes prières et mes efforts sincères ne parviennent-ils pas à vraiment aider une personne qui le mériterait vraiment beaucoup, au point de devoir abandonner pour ne pas être entraîné soi-même ? [Silvano]

Il m’est souvent arrivé d’avoir envie d’aider quelqu’un par ma prière et mon soutien concret, puis de me trouver déçue de ce que cette personne continue de persévérer dans des problèmes alors que je pensais savoir comment elle pourrait facilement en sortir.

Le Bible nous dit que nous ne sommes pas les sauveurs les uns des autres, mais que nous avons, en Jésus, un sauveur. Nous ne pouvons que faire les présentations, en parlant de Dieu à ceux qui ont besoin de lui, et en parlant de ceux qui ont besoin de lui, à Dieu, dans la prière. Nous devrons ensuite laisser le Seigneur aider la personne que nous lui présentons, dont il connaît les blessures, les blocages et les prisons bien mieux que nous. Il convient ainsi, parfois, de prendre du recul, pour se protéger, mais aussi pour manifester à la personne en difficulté que son salut est en un autre que nous. Nous pouvons trouver des versets qui soutiennent la rupture parfois nécessaire, dans le cadre du couple : 1 Corinthiens 7/16, ou de la communauté : Matthieu 18/15 s.

Si tu penses risquer d’être entraîné sur de mauvais chemins, n’hésite pas à prendre du recul avec la personne qui risque de t’y conduire. Continue à prier pour elle, à louer Dieu pour ce qu’il va accomplir dans sa vie, à travers cette difficulté qu’elle traverse. Attends sa réponse avec patience… Mon expérience en la matière est pleine de frustrations, mais aussi et surtout, par la grâce de Dieu, de très belles surprises !

Comment la vie d’un couple chrétien est censée se dérouler ; qu’est-ce qui la compose : vont-ils seulement à l’Eglise- ou peuvent-ils aussi sortir en discothèque- etc…? [BBC]

En couple ou pas, la vie chrétienne consiste à aimer Dieu et donc à obéir à Ses commandements (1Jean 5, 3). Par rapport à votre question, il me semble qu’il faut se prémunir de deux erreurs :

-considérer la grâce, la miséricorde et la possibilité toujours possible du pardon de Dieu comme un visa pour « faire comme tout le monde ». C’est obéir aux commandements de Dieu qui conduit à la vie (Deutéronome 30, 15-16), et grâce à l’Esprit nous pouvons progresser en ce sens (Romains 8,4). Il n’y a rien de véritablement digne d’intérêt dans le péché : son attrait n’est qu’illusion dangereuse dans laquelle malheureusement beaucoup de personnes s’égarent.

-voir le péché partout. Dieu a révélé par la nature et par le don de Ses commandements (clarifiés par Jésus) ce qu’est le péché. Et même si le discernement de l’Esprit est nécessaire dans certains cas, la Loi de Dieu est marquée dans le cœur de l’Homme (Romains 2,15) : le péché n’est, je crois, pas difficile à déterminer… il ne faudrait donc pas s’imposer des fardeaux qui n’ont pas lieu d’être (voir Matthieu 23,4). Pour reprendre l’exemple de la discothèque, danser dans un endroit avec de la musique forte et peu édifiante après minuit ne me parait pas être clairement un péché. Cela peut être un moyen d’amusement comme un autre : cela dépend de notre intention, et en cela seul Dieu est juge. De plus, je crois qu’il y a des étapes dans une vie avec Dieu… le passage d’une vie sans Dieu à une vie avec Christ n’empêche pas que perdre certaines habitudes ou envies peut prendre du temps… je crois qu’il faut être patient dans notre transformation intérieure d’une part, et ne pas être obsédé et affolé par la peur de pécher d’autre part, afin de ne pas se décourager. Toutefois, les discothèques sont des lieux organisés pour faciliter des comportements qui n’ont rien de très pieux, même si on s’y rend en couple solide. Pour cette raison, il faut y être sans doute un peu plus vigilant encore que dans d’autres endroits de divertissement.

Finalement, il me semble que la vie d’un couple chrétien peut ressembler à celle de n’importe quel couple, avec la désobéissance aux commandements de Dieu en moins. Ce qui, à notre époque, n’est déjà pas une petite distinction…

Quelles sont les forces et les faiblesses des Bibles en version électronique que l’on trouve sur les tablettes et smartphones de nos jours ? [Mark]

Les versions des Bibles électroniques sont simplement les mêmes que les versions papier. Seul le support change. Pour pouvoir avoir une étude comparée intéressante, vous pouvez aller voir sur ce site. Vous y trouverez une description des points forts et des points faibles de chaque traduction.

Pourquoi Dieu a t il crée l‘Homme ? [Simon]

Pourquoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Il faudrait le lui demander.
Parce qu’il en avait envie ?
Pour pouvoir discuter ?

Pour quoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Pour le bonheur et pour la vie.
Pour régner sur la création, en tant que seul animal doté d’un Esprit.
Pour continuer la mise en ordre du monde créé par l’autorité de la Parole.
Pour être, homme et femme, image de Dieu, et devenir à sa ressemblance.
Pour être ambassadeur de son Amour, de sa réconciliation.

Notamment

« Devenu comme l’un de nous ». « Faisons l’homme à notre image ». Que signifie nous quand Dieu parle ? [Joyce]

Question très intéressante mais épineuse ! Les deux citations que vous utilisez se trouvent dans les chapitres 1 et 3 de la Genèse (« Devenu comme l’un de nous » : Genèse 3. 22 ; « Faisons l’homme à notre image » : Genèse 1. 26). Genèse 1 désigne Dieu sous le vocable « Élohim » qui est un pluriel, mais tout le temps conjugué au singulier, sauf là ! Genèse 3 utilise deux noms conjoints : Élohim, précédé du tétragramme imprononçable « YHWH » que l’on traduit par « Le Seigneur » ou « L’Éternel ». Pour les chrétiens, très vite, on a compris ce « nous » comme exprimant la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Ce n’est bien sûr pas écrit en toute lettre, mais cela a le mérite de nous faire comprendre qu’un élément essentiel de la nature humaine, à l’image de Dieu, est d’être relationnelle : l’être humain est homme et femme, et au sein du couple, c’est dans cette altérité là que l’image de Dieu se vit et se comprend.

Est-il possible de lire la parabole des mines (Luc 19) en voyant le prétendant au trône comme l’esprit du mal ? Soit en renversant les rôles ? [Manu]

Lire une parabole en cherchant de nouvelles manières de l’interpréter est toujours intéressant. Le tout est d’être conséquent avec les pistes d’interprétations que l’on suit. Dans le cas que vous proposez, si le prétendant au trône est l’esprit du mal (et pas Jésus, comme manifestement lui-même le pensait…) qui sont ses serviteurs ? Sur quel pays lointain doit-il prendre l’autorité ? Qui sont ses concitoyens ? Vous voyez, cela fait beaucoup de questions, auxquelles il faut répondre pour trouver un nouveau sens à la parabole. Je vous laisse le faire. Pour ma part, j’ai besoin de me rappeler qu’il ne s’agit pas de simples allégories amusantes que Jésus donnait pour nous faire chauffer les méninges. Il s’agit, presque tout le temps, d’appels à la repentance, au retour vers Dieu, en nous reconnaissant dans tel ou tel personnage et en identifiant son comportement au nôtre, pour mieux le modifier si besoin.

Qu’est-ce que le Talmud ? Quelle est sa valeur pour le chrétien ? [Simon]

Le Talmud est le résultat d’un immense travail de compilations de discussions entre rabbins portant sur des questions de mise en pratique de la Torah (la loi juive écrite dans l’Ancien Testament). Sa rédaction s’étale entre le 3e siècle avant et le 5e siècle après Jésus-Christ. Il me semble que sa valeur est avant tout culturelle pour un chrétien. C’est à dire qu’il peut être intéressant d’y faire référence pour mieux comprendre certaines paroles de Jésus (dont on parle d’ailleurs dans le Talmud). Ce très gros recueil (en plus il y a deux éditions différente, mais je n’entre pas dans les détails) obéit à une logique de pensée différente de la nôtre, mais très enrichissante. Ce n’est pas à proprement parler un « commentaire » de l’Ancien Testament, mais cela nous permet de comprendre comment nos frères juifs raisonnent, encore aujourd’hui, car le Talmud est un des piliers du judaïsme actuel.

Le baptême est-il la seule voie d’entrée au paradis ? Qu’en est-il de ceux qui ne sont pas chrétiens- pourront-ils aller au paradis eux-aussi ? [Ged]

J’ai du mal à dire que le baptême soit la seule voie d’entrée au paradis. Pour moi, la seule « voie d’entrée au paradis » est Jésus-Christ, Parole Vivante de Dieu. Si j’oriente ma vie selon la foi en lui, en sa personne, sa parole et ce qu’il a fait (à la croix et par s résurrection), bref si j’accepte de reconnaître que c’est lui qui a ouvert la porte du paradis (vu que c’est lui la porte) et donc que ce n’est pas à moi de faire quelque chose pour entrer, je crois que c’est l’essentiel. Pour vous donner un exemple, un des deux bandits crucifiés à côté de Jésus lui a demandé de se souvenir de lui quand Jésus viendrait dans son règne. Et Jésus lui a répondu : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23. 42-43). Reconnaissons que, techniquement, ce bandit n’était pas en situation pour recevoir le baptême… Cela n’empêche que Jésus lui a dit ce qu’il lui a dit.