Un non-pasteur (laïc) peut-il présider le Cène- dans un contexte tel qu’un petit groupe tel qu’une Eglise de maison ? [Laureline]

Je vous répondrai brièvement :

  • Lorsque je lis la Bible (Matthieu 26, Marc 14, Luc 22, 1 Corinthiens 11), je ne trouve rien dans la bouche de Jésus ou de Paul, à propos de la Cène, qui indiquerait que seuls certains individus pourraient la présider. En fait je ne trouve même rien qui parle de présidence de la Cène (par contre je trouve chez Paul que la participation à la Cène demande au préalable un examen de conscience). Donc, pour moi, la réponse à votre question ne dépend pas de la Bible et sera donc éphémère.
  • La présidence de la Cène fait donc partie des règles propres à chacune des Eglises. Il se trouve que dans les églises catholiques, orthodoxes et la majorité des églises protestantes du monde, la présidence de la Cène est lié à un « ministère ordonné ». Le document de dialogue entre Eglises chrétiennes le plus célèbre à ce sujet est « Baptême, Eucharistie, Ministère » de Foi et Constitution et datant de 1982. Je vous encourage à lire les paragraphes 29, 30 et 31 de la partie sur l’Eucharistie pour approfondir votre réflexion.

Pourquoi Dieu a-t-il donné l’autorité à Hitler ? (Jn 19:11- Rom 13:1-2) Pourquoi l’a-t-il laissé pécher ? Quel rôle peut-il jouer dans le plan de Dieu? [Jean]

Lorsque l’on a demandé à Martin Luther de se soumettre à l’autorité ecclésiale et ainsi de se rétracter de ses idées réformatrices, il a évoqué une clause de conscience.
Lorsque le sanhédrin et le grand prêtre ont demandé à Jésus des comptes, celui-ci les a renvoyés à leur propres propos et au texte biblique.
Ces deux exemples me semblent intéressant pour comprendre le rapport délicat que nous, chrétiens, entretenons avec les autorités civiles, politiques, religieuses…

Nous devons nous souvenir de ces passages bibliques que vous citez et surtout bien les comprendre:
d’un côté ils posent clairement cette demande de soumission aux autorités,
d’un autre ils expliquent cette soumission parce que ces autorités proviennent de Dieu, selon son propre plan.
Que faire lorsque, de façon évidente, ces autorités vont à l’opposé de ce que Dieu déclare comme « bon » ? Tel est ce que je comprends de votre question.

Je trouve dans ma lecture biblique un texte qui m’évoque bien la difficulté de cette relation à l’autorité : Le désir par les israëlites d’avoir un roi (humain) à leur tête. Le verset 7 est très parlant sur la raison qui nous pousse, nous humains, à nous choisir des gouvernants: Nous ne voulons pas que Dieu soit notre roi ! Les conséquences de ce désir sont explicitées dans le verset 9 : Dieu va permettre que nous ayons des dirigeants de nos vies et que ces dirigeants auront donc des droits sur nos vies.

Lorsque je pense à des dirigeants du passé tel celui que vous évoquez ou lorsque je pense à d’autres plus actuels, l’Esprit du Seigneur me conduit, non pas à accuser Dieu.. mais plutôt à lui demander pardon de trop souvent refuser seule souveraineté à lui pour en préférer d’autres de ce monde. Et vous ?

L’EPUdf fait-elle du travail missionnaire à l’étranger ? Pour soutenir les descendants des huguenots dans la diaspora ? [Laureline]

Pour son travail missionnaire hors de France, l’Eglise protestante unie a fait le choix de participer à une structure commune à l’Eglise réformée évangélique (UNEPREF) et à l’Union d’Eglises d’Alsace-Lorraine (UEPAL) « le Défap – service protestant de mission ».

Ce service a fait le choix d’appeler et d’envoyer essentiellement des enseignants-formateurs et du personnel soignant. Cela signifie que le travail missionnaire de ce service consiste principalement à du soutien « diaconal ».

En ce qui concerne le lien avec les descendants des huguenots il existe une structure dont l’Eglise protestante unie est partenaire, qui se nomme « Communauté des Eglises protestantes francophones » (CEEEFE car avant c’était la Commission des Eglises Évangéliques d’Expression Française à l’Extérieur). Cette structure offre un cadre pour des relations fraternelles.

N’hésitez pas à consulter les sites web de ces deux structures pour plus de précision.

J’ai une fois prié pour ami qui a fait des péchés. Ma prière n’a pas été exaucée et mon ami a fini par blesser gravement les autres. Pourquoi la prière est-elle sans réponse ? [D]

La prière est, par nature, puissante car elle est le dialogue entre le Dieu créateur aimant-sauveur et moi la créature aimé-sauvé.

Dans ce dialogue, celui qui sauve est donc bel et bien Dieu. Et pas moi.
Dans ce dialogue, je remets à Dieu ce que je perçois comme pesant pour ce monde, pour mon environnement et moi-même.
Or, dans les textes bibliques, nous découvrons que Dieu peut laisser, selon ses propres objectifs (qui sont bons et témoignent de SON amour) des poids, des résistances et cela malgré notre prière.

Le premier exemple qui me vient en tête est la prière d’Abraham pour Sodome (Genèse 18-19) qui est entendue, prise en compte par Dieu… même s’il savait que la destruction de la ville serait évidente au regard de l’état dans laquelle elle se trouvait. Dans ce dialogue, Dieu a bien entendue la prière d’Abraham. Il l’a exaucée. Pourtant la ville de Sodome a belle et bien été détruite.

Je suis persuadé que Dieu a entendu votre prière et il l’a exaucée… même si l’ami en question a poursuivi une oeuvre destructrice. En le laissant agir ainsi, Dieu poursuit de bons objectifs. Que votre coeur soit patient et vous allez contempler plus vite que vous ne l’imaginer quels étaient les objectifs du Seigneur.

Quelle est la signification de Hébreux 10:26-27 ? [CC]

Que penser de ce qu’est pécher volontairement alors que nous sommes au fait de ce qu’est la vérité ?

Dans l’évangile selon saint Jean (14, 6), le Christ se fait connaître comme étant lui-même la vérité. Ce rappel me semble indispensable pour saisir la force des versets 26 et 27 d’Hébreux 10.

Premier pas: Lorsque je vis en Christ, je vis dans la vérité et la clarté et non plus dans le mensonge et la confusion.

Deuxième pas: Le péché est justement d’être ce mensonge et cette confusion qui se placent entre Dieu et moi. Que ce péché vienne de moi ou qu’il provienne d’une puissance extérieure à moi.

Troisième pas: Si je place volontairement du mensonge et de la confusion entre Dieu et moi c’est que je ne ne vis plus en Christ. Je suis donc sous l’influence de puissance contraire à Dieu. Mon comportement est donc un rejet réel du Christ et de son sacrifice unique et parfait. Mon comportement est en opposition à l’Esprit qui donne la vie.

Quatrième pas (celui de la grâce): Heureusement Christ est justement venu pour sauver les éprouvés et perdus que nous sommes. Il connait ce comportement « stupide » que nous adoptons, il nous appelle par notre nom et il souffle en nous son esprit d’appel à la conversion.

Cinquième pas (celui de la conversion/de la foi): Son esprit témoignant, nos cœurs s’ouvrent à lui et nos bouches crient : « Sauve-nous/Hosanna ».

Dans certaines Bibles, Joël 2,28-32 est numéroté 3,1-5. Quelqu’un pour éclairer ma lanterne ? [Joëlle]

Le découpage des textes bibliques en chapitres et en versets -qui est particulièrement pratique pour nous repérer- n’était pas prévu lors de la rédaction de ces textes : Ce découpage a eu lieu entre les XIII° et XVI° siècles !

A cette époque-là déjà, plusieurs éditions de la Bible étaient répandues.

Pour nombre d’historiens et théologiens ce sont les principales raisons de ce découpage actuel différent : les Bibles s’inspirant plutôt de la Vulgate latine auraient trois chapitres (avec 32 versets pour le chapitre 2) et celles s’inspirant plutôt de la Bible hébraïque auraient quatre chapitres (avec 27 versets pour le chapitre 2 et 5 versets pour le chapitre 3).
Pourtant cette argumentation ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les intellectuels.

Alors: A trois ou quatre chapitres, ce qui importe c’est le message délivré par le prophète Joël et notamment la promesse de l’effusion d’esprit, proclamée à nouveau par Pierre.

Pourquoi Rom 1:16 dit que « la Bonne Nouvelle est pour sauver d’abord les Juifs puis les autres » ? Dieu fait-il une préférence pour les Juifs ou le peuple juif ? Si oui pourquoi ? [Jin]

Toute la Bible vient rendre compte de la manière dont Dieu agit pour sauver la création toute entière -dont l’humanité bien entendu !-
Ainsi, après le temps du déluge, à l’époque de Noé, Dieu va prononcer ces paroles: « Je ne maudirai plus la terre à cause des humains […] et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant » et « tous les êtres ne seront plus retranchés par les eaux du déluge, et il n’y aura plus de déluge pour anéantir la terre« .

Cette action de Dieu à sauver sa création passe par une histoire: celle du peuple juif qui va être appelé par Dieu « mon » peuple, puis celle de Jésus Christ né dans ce peuple et parmi lequel il a agit… ainsi que l’ont compris ceux qui l’ont accueilli à l’entrée de Jérusalem en criant « Hosanna ! Sauve ! »

La Bonne Nouvelle du salut est donc adressée par Dieu à son peuple mais aussi à l’humanité toute entière. Il souhaite montrer à toute la création qu’il ne se dégage pas des alliances qu’il a suscité malgré les errances de ses enfants.

Comment suivre la Parole sans ce couper du monde ? Y a-t-il des versets dans la Bible là-dessus ? [Marianne]

Qu’est-ce que « suivre la Parole » ? Et même, avant, dirais-je: qu’est-ce que la « Parole » ?

Le quatrième évangile –celui selon saint Jean– offre -en écho avec les premières pages de la Bible qu’est le livre de la Genèse- une réponse à cette dernière question: la Parole est ce qui a amené à l’existence toutes choses. La Parole est donc connu pour l’action qu’elle produit: donner la vie.
Puis l’évangile rajoute : la Parole a pris corps (chair) afin de donner, selon la volonté de Dieu, le pouvoir de devenir son enfant (à Dieu).

Comme nous sommes des individus « incarnés », Dieu a choisi d’incarner sa Parole. Cela, pour nous permettre d’en être mieux saisi, de mieux voir ses bienfaits.

Dieu réalise des actions accessibles pour nous, afin de nous permettre d’être épanouis avec nous-mêmes, avec notre environnement (toute la création) et avec lui. Ces actions sont donc « dans le monde créé ». Dieu ne veut pas nous sortir du monde.

Suivre la Parole, c’est suivre Christ, c’est recevoir un épanouissement de sa vie, dans ce monde.
Pourtant, l’esprit du monde ne souhaite pas nous voir épanouis. Cela explique que nous sommes méprisés, rejetés, écrasés.
Le chrétien est donc appelé, par la seule puissance de la Parole de Dieu (Christ), à combattre l’esprit méprisant du monde et à annoncer la vie véritable, à vivre une vie dans et par la vérité.

Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira ; qu’est-ce que cette vérité et où est-elle ? [Daniel]

Le mot de vérité (ἀλήθεια « alèthéia » en grec) est très présent dans tout l’évangile selon saint Jean. J’ai -rapidement- compté 24 occurrences de ce mot, dans cette forme là. En voici deux autres en plus de Jean 8, 32 que vous citez:

« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. » (Jean 1, 14)

« Pilate dit [à Jésus] alors : « Tu es donc roi ? » Jésus lui répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » » (Jean 18, 37-38)

Je remarque, en lisant Jean 1, 14, que la vérité est partie intégrante du Fils: il s’agit d’un attribut qu’il reçoit de Dieu le père. En lisant Jean 8, 32, je découvre que l’effet produit par cet attribut sur ma vie: me rendre libre. Enfin, en lisant Jean 18, 37, je reçois l’appartenance à la vérité comme une cause et/ou conséquence de mon attention à la Voix de Jésus (Fils et Verbe de Dieu).

Je ne pourrai aller plus loin dans l’explication sur ce qu’est la vérité, par contre je peux dire qu’elle est bien définie (il y a « la » vérité ») et liée à ma relation à Jésus … qui veut, chaque jour, me révéler la face de notre commun père !

J’avais compris que chaque chrétien qui recevait la Parole de Jésus en son cœur et le reconnaissait comme sauveur- était « baptisé » et rempli du Saint-Esprit. J’aimerais votre éclairage sur ce sujet. [Laure]

Les expériences spirituelles sont nombreuses et diverses. Le texte biblique nous permet de mieux comprendre celles que nous vivons.

Dans la Bible, à la fin de l’évangile selon saint Matthieu, Jésus nous commande de faire de toutes les nations des disciples, en baptisant et en enseignant tout ce qu’il nous a prescrit. Le baptême est donc une mission confiée par Christ à ceux qui l’entourent.

Nous pouvons donc rencontrer Christ (entendre sa voix et dialoguer avec lui), proclamer sa Seigneurie, ressentir la puissance de l’Esprit Saint… sans avoir reçu le baptême !

Mais pour parler de baptême, il est nécessaire de passer par celle dont c’est la responsabilité: la communauté des croyants, l’Eglise ! Cela vous permettra, chère Laure, de vous former avec d’autres sœurs et frères, d’entendre comment Christ leur parle à eux aussi…et de découvrir d’autres aspects de la foi (notamment votre mort et votre résurrection !)