Comment vivre le confinement en tant que chrétien ?

La foi chrétienne nous encourage à vivre notre quotidien dans la connexion à Dieu. Loin d’être un obstacle à cela, je crois que l’isolement et le repos que le confinement implique peut nous y aider.

Depuis notre maison, dans notre chambre même (Matthieu 6/6) nous pouvons prier. Les sujets ne manquent pas. Alors que nous nous sentons parfaitement incapables de faire quoique ce soit par nous-mêmes face à la situation que nous affrontons, nous pouvons prier pour le monde qui nous entoure, le personnel soignant, les malades et leurs familles, les personnes fragilisées par le confinement,  les autorités,  ceux qui sont obligés de travailler mais aussi  pour que de bons choix de société soient fait pendant et après cette crise majeure. Alors que nous sommes inquiets, nous pouvons prier pour nos proches et pour nous-mêmes, afin que nous soyons gardés, dans la paix qui est en Christ. Nous pourrons présenter à Dieu particulièrement ceux qui ne mettent pas encore leur confiance en lui, pour que Dieu se révèle à eux. Enfin, alors que l’isolement  peut faire remonter en nous des rancœurs, des blessures, des péchés, nous pouvons remettre tout cela à Dieu, afin qu’il s’en charge, en Christ, selon sa promesse.

Voilà pour la prière. Maintenant, parlons de l’amour que nous sommes, comme chrétiens appelés à partager avec les autres. Depuis notre maison, nous pouvons penser aux personnes qu’on oublie, en temps normal, par manque de temps. La vieille tante, l’amie d’enfance. Nous pouvons leur passer des coups de téléphone, leur écrire des lettres et des mails. Nous pourrons ainsi leur montrer notre intérêt, leur dire notre espérance, et témoigner  de l’amour de Dieu en ce temps troublé. Nous pouvons aussi, si nous sommes en famille, prendre plus de temps pour nos proches, en organisant des jeux ou en prenant le temps d’avoir des conversations plus profondes.

Enfin, notre confinement nous donne une occasion unique de mieux connaître Dieu. Nous n’avons plus l’excuse du métro et du boulot pour ne pas lire notre Bible et méditer la Parole. Le Guide en ligne propose des méditations quotidiennes. https://www.leguideenligne.com/inscription/

La faculté de théologie Jean Calvin offre des cours en ligne.https://www.facultejeancalvin.com/22115-2/?fbclid=IwAR1lgDzX-8WDiO3FmSZo3Y0qaOcxgYhwMre4Y81xyFsGqk3jOwdC3lcV0UE

« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Philippiens 4/6-7

Je suis en relation avec une fille musulmane pas vraiment pratiquante. Elle accepte mes principes chrétiens. Devrais-je arrêter avec elle à cause de cette différence ? [Dimitri]

La question me semble être : Est-ce que vous aimez vraiment cette personne ? Sentez-vous que vous pourriez passer votre vie avec elle ? Êtes-vous prêt, comme futur époux à essayer d’aimer « votre femme comme Christ a aimé l’Église. Il s’est donné lui-même pour elle afin de la conduire à la sainteté après l’avoir purifiée et lavée par l’eau de la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable » (Éphésiens 5. 25-27) ? Si c’est le cas, je ne vois pas pourquoi vous devriez vous interdire de poursuivre l’aventure de votre couple avec elle, d’autant plus que vous me dites qu’elle accepte vos principes chrétiens.

Covid-19 est-il un châtiment divin ? [Pierre]

Je pense que la Bible peut laisser entendre cela, dans une certaine mesure. En effet, le Covid 19 est la conséquence du péché d’Adam et Eve. La Bible dit que le péché est entré dans le monde, qu’il n’épargne personne et que sa conséquence est la mort et tout ce qui la provoque ou abîme la vie, maladies comprises.

« Car le salaire du péché, c’est la mort »…

Cependant, en Christ, cette dynamique du péché qui mène à la mort est brisée.

Mais « … Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » poursuit le verset précédemment cité. Romains 6/23.

Ainsi, en Christ, nous sommes libres du châtiment du péché, vivant à jamais. Nous ne sommes pas punis, nous sommes corrigés, ramenés à lui pour être transformés à l’image de Christ.

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » Jacques 1/2-4

« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » Romains 8/28

« Aimez vous les uns les autres »- est-ce vraiment réalisable ? Entre frères en Christ certains ne peuvent quand même pas se supporter… [Sitrika]

Vous faites référence à des paroles prononcées par Jésus, notamment dans l’évangile selon Jean aux chapitres 13 et 15. Dans ces deux passages Jésus insiste sur le fait qu’il s’agisse bel et bien d’un commandement qui engage ses disciples, et non pas seulement une légère inspiration pacifiste. L’évangile selon Matthieu (22,39) va encore plus loin, puisqu’avec le commandement d’amour pour Dieu, le commandement d’amour du prochain semble en lui-même résumer toute la loi et les prophètes. Effectivement il s’agit là d’un commandement très exigeant. 

C’est pourquoi nous avons besoin de nous rappeler que c’est le Seigneur qui nous a aimé le premier, et que c’est de cet amour reçu que nous tirons la force d’aimer à notre tour. Le Père aime tellement chacune de ses créatures qu’il est comblé de joie à l’idée que nous devenions l’expression de Son amour pour celles et ceux qui sont autour de nous. 

Alors, est-ce seulement « réalisable » ? Qui pourrait prétendre avoir un cœur aussi large que le Père? Des mains aussi accueillantes que le Christ ? Le savoir-faire du Saint Esprit ? Personne ! Cependant si nous n’avons pas le savoir-faire, nous pouvons toujours tendre vers un savoir-être priant et bénissant ceux dont la simple présence nous est inconfortable. Alors peut-être adviendra-t-il des déplacements, des réconciliations.

Un rassemblement chrétien devient un foyer de contamination au Coronavirus ; pourquoi Dieu permet-il cela ? [Jack]

Voici la première chose qui me vient à l’esprit, alors que je lis cette question : Dieu n’a jamais dit que l’Eglise et ses membres seraient épargnés par les malheurs qui sévissent dans le monde. Jésus lui-même ne l’a pas été. (Matthieu 27,40). Il a dit à ses disciples qu’il en serait de même pour eux (Jean 15,20, Jean 16,33). Ainsi, depuis plus de 2000 ans, les croyants subissent des persécutions à cause de leur foi. De la même manière, puisqu’ils vivent dans le monde, où sévissent toutes sortes de malheurs et de maladies, depuis que le péché y est entré, ils n’en sont pas exemptés.  Vous pouvez lire, à ce sujet, Romains 8,18-25, dont je cite ici quelques versets :

« Nous le savons en effet, la création tout entière gémit et souffre jusqu’à ce jour dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de notre adoption et de la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. »

Les chrétiens sont des humains, dans un monde pécheur, voilà pour le « pourquoi ? ». Réfléchissons maintenant au « pour quoi ? » et tâchons de laisser Dieu conduire son Eglise. Confions-lui ce moment difficile, afin d’en faire un temps de retour à Dieu, de témoignage et d’espérance. Ainsi, nous pourrons montrer au monde avec lequel nous souffrons, qu’il y a un salut  en le Christ, Jésus.

Jean 14,1 « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi » dit Jésus.

Comment lors d’une prédication amener à une sincère remise en question- sans toutefois donner un sentiment de jugement et de « mauvaise culpabilité » ? [Ilotiana]

Martin Luther et la théologie luthérienne après lui ont mis en avant un principe très simple à suivre lorsque nous prêchons. Ce principe nous invite à articuler ce qui dans l’Ecriture relève de la loi : les règles de vie et ce qui relève de l’Evangile :  la Bonne Nouvelle du salut en Christ.
Ainsi, nous devons dire la loi afin de permettre aux auditeurs de comprendre qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de Christ pour changer. Nous devons aussi dire l’Evangile et annoncer que le pardon est donné en Christ, qui, aujourd’hui encore nous relève et nous transforme.

En revanche, nous ne devons pas nous contenter de prêcher la loi, ce sans quoi nous risquerions de laisser entendre aux optimistes que nous pouvons nous sauver nous-mêmes en suivant des règles et aux pessimistes qu’ils sont coupés de Dieu à jamais. De la même manière nous ne devons pas prêcher l’Evangile sans la Loi. En effet, cela  laisserait entendre que nous ne sommes pas pécheurs et que nous n’avons pas besoin du Sauveur et de la transformation qu’il apporte.

« Nous tous aussi, nous étions de leur nombre [les fils de la rébellion], et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés. » (Éphésiens 2.3-5)

Peut on donner la Sainte cène aux petits enfants de l’école du dimanche ? [Francky]

Dans l’union d’Eglises où je suis pasteur, les enfants peuvent être accueillis au repas du Seigneur. D’autres Eglises préfèrent attendre pour cela que les enfants aient terminé leur parcours de formation chrétienne et « confirment » le baptême qu’ils ont reçu, ou le demandent s’ils n’ont pas été baptisés tout petits. Donc, il y a diversité de pratiques !

Je crois, Francky, que la communion au corps et au sang du Christ n’est pas réservée à ceux et celles qui ont déjà tout compris (et d’ailleurs quel adulte pourrait se vanter d’avoir sondé la profondeur de l’amour de Dieu ?). Au contraire, le partage du pain et de la coupe est un moyen par lequel le Seigneur nous atteste qu’il a donné sa vie pour nous, nous rendant ainsi frères et soeurs, unis les uns aux autres dans son amour. Il ne faut pas sous-estimer la valeur pédagogique de la Cène ! Les paroles que Jésus a prononcées lors de son dernier repas sont toujours rappelées pour cela. Dans le rituel du repas de la Pâque juive, les enfants posent des questions à leurs parents pour en comprendre le sens.

Si un enfant a entendu parler de Jésus-Christ (à l’école du dimanche, comme vous l’écrivez, ou bien dans sa famille), est suffisamment âgé pour comprendre qu’il a donné sa vie pour lui, et le reçoit avec confiance comme son Seigneur, qui serions-nous pour lui interdire l’accès à la Cène ? Sa démarche n’est pas moins authentique que certaines « premières communions » d’ados en fin de catéchisme, qui sont parfois hélas leur « dernière communion ».

J’aurais juste une suggestion : que nos services de communion soient plus joyeux, tout en restant recueillis… Que l’invitation à venir y participer soit faite dans un langage compréhensible par les enfants, pour qu’ils prennent conscience de son sens et la vivent joyeusement !

Comment expliquer la sainte trinité ? [Grâce]

C’est très difficile d’expliquer un mystère, Grâce ! Je vais m’appuyer sur une analogie qu’a proposé Augustin, un grand théologien chrétien du 4eme/5eme siècle. Considérons le soleil : on ne peut pas le regard en face sinon on devient aveugle. Mais ce que l’on peut en savoir tient aux rayons qu’il envoie et qui arrivent sur terre. Pourtant on ne peut pas dire que le soleil soit seulement ses rayons. C’est aussi une boule de feu qui les émet. Et pourtant, sans les rayons du soleil, pas de soleil. Le soleil, c’est le Père, les rayons, le Fils. Mais même si je ferme les yeux, je peux sentir le soleil à sa chaleur, qui est transmise par ses rayons. Pourtant cette chaleur n’est pas identique aux rayons ni au soleil lui-même. Cette chaleur, c’est l’Esprit. Je ne sais pas si je vous ai bien expliqué, mais pour ma part j’ai beaucoup aimé cette présentation que je cite de mémoire.

J’ai eu un enfant avec une femme- nous sommes toujours ensemble mais pas marié- que devons nous faire désormais jusqu’au mariage ? [Pat]

Si je comprends bien ce que vous écrivez, Pat, vous avez donc prévu de vous mariez avec la mère de votre enfant. Je ne sais pas exactement sur quoi porte votre question, mais il me semble que si vous avez ce projet de mariage et que vous le préparez avec l’accompagnement d’un pasteur (par exemple) vous faites l’essentiel. La sexualité est un des fondements de la vie de couple, une des ces choses (pas la seule) par lesquelles Dieu dit que l’homme et la femme ne feront plus qu’une seule chair. Que votre préparation au mariage soit pour vous l’occasion d’approfondir toutes les réalités que ce « une seule chair » signifie pour vous et votre future femme : le respect, la fidélité, l’écoute, le dialogue, etc.

Pourquoi on nous dit dans la Bible que « votre corps est le temple du saint Esprit » ? [Blandine]

Le temple, dans l’histoire d’Israël, est le lieu de rencontre avec Dieu (2 Chroniques 7, 12-16), là où il se rend présent de manière particulière. Jésus étant le nouveau temple (Jean 2, 18-22), l’assemblée des croyants, l’Eglise, corps du Christ (Ephésiens 1, 22-23), est donc le temple de Dieu (Ephésiens 2, 21), le temple du Saint-Esprit (1Corinthiens 3, 16). L’ensemble est appelé à vivre dans l’unité (1Corinthiens 3, 5-18), et chaque membre à mener une vie sainte. Par extension, tout membre de l’Eglise est une partie du temple de Dieu (1Corinthiens 6, 19). Dans cette dernière référence, Paul veut sans doute souligner, dans un contexte culturel qui a tendance à dévaluer le corps (donc relativiser l’usage qui en est fait), que Dieu est présent dans notre corps, qu’il y réside (Jean 14,23), que le corps n’est pas une enveloppe méprisable mais qu’il s’y trouve notre être même, là où se vit la communion avec Dieu. Il est donc important de le respecter et de le préserver du mal.