Que dit la Bible de l’utilisation d’un don de sperme (ou don d’ovocyte) pour un couple stérile ? [Tony]

La notion de don d’ovocyte n’existe pas dans la Bible.

Laissez-moi d’abord vous poser une question. Pourquoi voudriez-vous que ce soit la Bible qui décide à votre place ? Dieu veut que nous décidions pour les choses de la vie. Il nous informe dans la prière en inclinant notre conscience, et il nous informe par le témoignage biblique où d’autres, qui ont vécu des situations similaires, ont fait des choix instruits par le Seigneur ; ce qui nous inspire.

Sur la question du don de sperme ou don d’ovocyte, les personnages de la Bible avaient une approche très pratique, liée aussi à leur époque. Par exemple, la Loi biblique permettait qu’on épouse la veuve de son frère, afin de lui offrir une sécurité mais aussi de prolonger sa descendance. Ce n’est pas un « don de sperme », mais c’est quand même l’idée que quelqu’un d’autre pallie à la fécondité.
Abraham, voyant que Sarah n’était pas enceinte, a été avec Agar (don d’ovocyte), afin d’avoir un fils, Ismaël. Mais ce ne fut pas forcément une réussite puisque c’était le fruit de l’impatience et la désobéissance d’Abram… qui devait attendre que la promesse s’accomplisse selon les méthodes de Dieu !

Donc on ne peut pas dire que les histoires de la Bible nous informent vraiment sur ce que l’on DOIT faire. Tout est question de relations et de motivations. Vous pouvez vous poser les questions suivantes :
– Est-ce que le désir de fécondité est insatiable au point de considérer que « tous les moyens sont bons » ?
– Est-ce que Dieu vous appelle uniquement à la fécondité biologique ?
– Est-ce que vous avez fait le deuil quant au fait que « tout ce que la technique nous offre » n’est pas forcément bon ?

Après cela, en extrapolant ce que dit Paul en Romains 14,23, j’aurais envie de conclure : « Tout ce qui n’est pas issu d’une conviction spirituelle reçue dans la prière est… une mauvaise voie ».

Je suis chrétienne et j’aime un homme qui en aime une autre. Est-ce mal de demander au Seigneur de me faire épouse de cet homme? De lui demander de tourner son cœur vers moi ? [Winnie]

Je ne suis pas à l’aise pour vous dire si c’est « bien » ou « mal ». Déjà, vous vous orientez dans la prière, et ça ça me paraît important. À partir de ce moment, je crois qu’il faut toujours se poser la même question : Pourquoi est-ce que je prie ? Est-ce que c’est pour demander à Dieu qu’Il fasse ce que je veux ou pour ouvrir mon cœur à Sa volonté, et de m’aider à ce que Sa volonté devienne la mienne ? Si le Seigneur a pour projet de vous voir en couple marié avec cet homme, il fera en sorte que cela se réalise. Mais si ce n’est pas le cas, votre prière ne fera alors que vous faire du mal, car vous vous enfermerez dans un désir qui est le vôtre, mais pas celui de Dieu. Ce n’est donc pas « mal », mais cela pourrait vous faire du mal. Pour ma part, je m’efforce de demander à Dieu qu’Il me rende conforme à ce qu’Il veut et qu’Il m’aide à accueillir Sa volonté dans ma vie. Et il arrive bien des fois que Sa volonté coïncide avec ce que je souhaite ! Dieu ne veut pas forcément me contrarier…

Les dons de Dieu dans notre vie (que je lui reconnais très humblement) ne dépendent-ils (nous concernant) que de notre foi en lui ? [Guillaume]

Les dons sont des dons. Le mot « charismata » qui est souvent traduit par charismes (dons), vient de « charis », qui veut dire grâce. Si c’est par grâce, c’est par grâce seule. La foi n’est que le réceptacle de la grâce. Et donc elle n’est pas à l’initiative des dons !

Au pire elle peut un peu les freiner si elle n’y croit pas vraiment…

Est-ce normal qu’après avoir pardonné à un parent, on ressente un désarroi ? Le pardon unilatéral, comment faire pour ne plus être en attente que l’autre reconnaisse ses torts ? Que dit Jésus ? [Kym]

Jésus est radical en Matthieu 18. Dieu nous pardonne quand on regrette (c’est la parabole du serviteur indigne). Mais en plus, il nous dit de pardonner soixante-dix fois sept fois, autant dire, pardonner à la folie ! Parce que ça consiste à pardonner quelqu’un toutes les trois minutes durant une journée où on ne dormirait même pas !!!

Donc pour notre esprit, nous pouvons trouver la satisfaction de juste pardonner, comme Dieu a pardonné, totalement et radicalement.
Ceci dit, pour que le pardon soit pleinement satisfaisant pour notre âme, nous avons aussi besoin de la repentance de l’autre en vis-à-vis. Et là c’est plus dur. Car il nous faut accepter qu’il n’y ait parfois pas de retour. Souvent c’est même parce que l’autre n’a pas compris, ou pas voulu comprendre qu’il nous avait blessé.

Le désarroi peut venir du fait qu’on fait une vraie démarche qui a pour but la restauration complète de la relation, mais que là il manque quand même quelque chose si la restauration n’est pas vraiment activée du côté de l’autre.

La Bible est-elle plus violente que le Coran ? [Anna]

La Bible plus violente que le Coran ? Voici une proposition de non-réponse en deux trajectoires :

1. D’abord ces deux livres sont des objets avec des textes. Ils peuvent raconter des histoires violentes et comporter des textes qui appellent à la violence.
Mais c’est surtout la lecture qu’on en fait et l’usage pour lesquels on s’en sert qui peut être violent.

2. La Bible comporte pas mal de récits violents, parce que la vie est violente. Elle comporte aussi des paroles dures où des humains appellent à la violence, et des passages où l’on peut voir que Dieu se comporte d’une façon que nous pouvons considérer comme violente vue d’aujourd’hui. Mais la Bible, contrairement au Coran comporte une mise en ordre radicale, avec un premier et un nouveau testaments. Le Nouveau, avec les évangiles à son commencement, nous offre par la parole de Jésus un changement radical, qui consiste en particulier par le refus total de la violence. Ce qu’on entend derrière le « Aimez-vos ennemis » de Jésus en Matthieu 5,44, l’affirmation de l’apôtre Paul « Non, ce n’est pas contre des êtres humains que nous devons lutter. Mais c’est contre des forces très puissantes qui ont autorité et pouvoir. Nous devons lutter contre les puissances qui dirigent le monde de la nuit, contre les esprits mauvais qui habitent entre le ciel et la terre. » en Ephésiens 6,12. La mort de Jésus sur la croix se veut « dernier sacrifice » comme le décrit l’épître aux Hébreux, afin que justement les violences s’arrêtent.

La masturbation est-elle un péché ? [Moussa]

Face au degré de relativisation voire d’encouragement de la pratique masturbatoire dans notre culture, votre question est importante !

Le péché est une action injuste du point de vue de Dieu (1 Jean 3, 4). Le péché est défini par la Loi de Dieu, l’enseignement de ce qui est bien/bon et mal/mauvais pour les Hommes (Romains 7,7-12, voir Deutéronome 30,19-20), qui ne parle pas de la pratique masturbatoire individuelle.

Certains pensent que Jésus fait référence à la pratique masturbatoire en Matthieu 5,30 et Marc 9,43. Mais cette interprétation est peu probable… Jésus utilise parfois le langage métaphorique, cela peut être utile de le garder en tête !

Quant à Onan (Genèse 38, 8-10), dont le nom a donné « onanisme », ce n’est pas tant sa pratique masturbatoire qui a pour conséquence sa condamnation que son refus de donner une descendance à son défunt frère (Deutéronome 25,5-6).

La masturbation ne faisant par conséquent pas partie des interdits posés par Dieu, on ne peut pas dire que la Bible définisse clairement la masturbation comme un péché.

Toutefois, la Bible présente sans conteste la place de la vie sexuelle dans le cadre d’un couple engagé et fidèle (hors vocation particulière, voir Matthieu 19,12). Et elle nous exhorte à ce que nos actes et pensées rencontrent cet idéal. La pratique masturbatoire et les pensées qui peuvent l’accompagner ne correspondent évidemment pas à cet idéal, et sont en ce sens péché. Bien sûr, nous ne répondons pas toujours à la perfection à laquelle Dieu nous appelle… le reconnaitre est très utile, cela évite culpabilité stérile et découragement… mais rechercher la perfection est l’appel du chrétien, pour rendre gloire à Dieu (1Corinthiens 6, 20) car telle est notre vocation d’Hommes crées à l’image de Dieu, et le chemin de vie pour aujourd’hui et dans la perspective de l’éternité.

La masturbation n’est pas l’acte d’un chrétien accompli, appelé à vivre la bénédiction du mariage et à combler son partenaire dans ce cadre (1Corinthiens 7, 5). Même si elle n’a pas les mêmes conséquences que d’autres pratiques sexuelles, elle affecte notre être, et fait obstacle aux bénédictions de Dieu. Mais dire que la masturbation est un péché ne doit pas faire oublier que le péché est aussi une puissance (Romains 6) qui asservit l’Homme, que seule la puissance de l’Esprit qui agit en nous peut vaincre… Et la victoire sur le péché, notamment en ce qui concerne la sexualité, est souvent le résultat d’un processus au cours duquel il faut de la patience et de la persévérance (Philippiens 3, 12-14).

Malheureusement, il n’est pas anormal dans notre condition d’Hommes de pécher. Heureusement, la liberté est promise à celui qui croit !

Celui qui n’a pas le vêtement de noce est rejeté… pourquoi ? [André]

Vous faites référence à la fin d’une parabole (synonyme de comparaison), une petite histoire destinée à illustrer l’action et le règne de Dieu dans le monde (Psaume 78,2) que l’on trouve en Mt 22,1-14. Jésus prononce cette parabole parmi d’autres à l’intention des chefs du peuple et des anciens qui lui demandent de quelle autorité il enseigne et opère des signes (Mt 21,23). Par cette parabole, il les invite à se positionner devant Dieu.

Dans cette histoire, il parle d’un roi très généreux qui invite massivement au banquet des noces de son fils. Ce roi veut simplement bénir son peuple, se réjouir avec lui. Et il ne rencontre que peu d’enthousiasme. Malgré un effort de communication (Mt 22,3-4), il rencontre même du mépris, si bien que même ses émissaires qui distribuent les invitations sont violentés et tués (Mt 22,6).

Face à l’ « impolitesse » des invités de départ, le roi décide finalement de convier tous ceux que ses serviteurs trouveraient dans les rues (Mt 22,10), ce qui a un certain succès. Mais parmi les présents, quelqu’un n’a pas les vêtements de la fête : il vient pour un grand repas, une grande réjouissance, et il s’y rend avec dédain.

Imaginons aujourd’hui une grande fête dans un palace présidentiel… tout le monde est en smoking et en robe de soirée, mais quelqu’un arrive en pyjama ! Comment le maitre de cérémonie recevrait-il la chose ? Les chefs du peuple, si attachés aux honneurs (23,5-7), comprennent très bien ce qui se joue dans la parabole de Jésus.

Jésus rappelle que Dieu n’est pas n’importe qui, que parce qu’Il a nos vies et celle du monde entre Ses mains il est logique de l’honorer. Les responsables juifs du 1er siècle ont marqué, par leur attitude, beaucoup de mépris pour Dieu le Père et son Fils… ça aura inévitablement des conséquences… Jésus conclut la parabole en disant « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Tout le monde ne comprend pas l’autorité de Dieu, la joie d’une rencontre avec Son Fils, et les bienfaits qu’il y a à les honorer et à leur donner la place qui leur reviennent, tout simplement. Avec cette parabole, Jésus dit en somme : « réfléchissez bien à votre attitude envers moi… de quel côté êtes-vous ? Qui a réellement autorité dans votre vie ? Qui d’après-vous détient vraiment le pouvoir ? ». Et il interpelle indirectement son peuple sur la confiance qu’il attribue à ses leaders (Mt 23,3).

J’ai eu des rapports sexuels avec plus de 20 filles en dehors du mariage. Mais maintenant que je suis chrétien- que faire pour repartir a zéro et régulariser ma vie avec mon Dieu ? [Max]

Que faire, comme chrétien, quand on se rend compte qu’on a péché ? Demander pardon est la réponse la plus évidente puisque la Bible nous indique que le pardon est accordé à celui qui le demande :  “Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité”(1 Jean 1. 9).

Jésus est venu pour nous libérer de notre péché et nous réconcilier avec Dieu et avec les autres. Il nous suffit de saisir ce qu’il nous donne. Vous pouvez ainsi, dés aujourd’hui, mettre devant Dieu sincèrement votre péché, vos manquements, vos regrets en lui demandant pardon. Croyez alors fermement que ce pardon vous est donné en Jésus-Christ et laissez-vous guérir, restaurer, conduire dans une vie nouvelle, par Jésus, votre Berger.

Bienvenue dans la famille !

Si vous couchez avec celui qui sera à terme votre conjoint et que vous êtes ensemble depuis 6 ans- ça reste toujours un péché ? [Ano]

La Bible est claire sur le fait que la sexualité crée une unité entre l’homme et la femme qu’il n’est pas bon de briser. Ainsi, la  juste manière de vivre sa sexualité est dans l’engagement à vie qu’est, chez nous et en notre temps,  le mariage. Je vous invite à regarder les autres réponses données à ce sujet, pour plus de précisions.

Le temps passé depuis qu’on est en couple, le fait qu’on s’imagine volontiers mariés  dans le futur, les sentiments même ne fait pas l’engagement. La question que vous devriez vous poser est la suivante : suis-je engagé  avec cette personne ? Est-ce que je compte rester lié à elle pour le reste de ma vie ? Cette personne a-t-elle envers moi les mêmes dispositions ?

Si toutes ces conditions sont réunies, pourquoi ne vous mariez-vous pas ? Si elles ne le sont pas encore, ne serait-il pas bon de réfléchir et de se préparer à cet engagement, à l’aide d’un parcours alpha duo, par exemple ? En effet, beaucoup de couples se retrouvent liés de fait par la sexualité avant d’avoir eu le temps de mesurer et de choisir l’engagement que cela signifie. Ils ont alors bien peu de ressources quand il s’agit d’affronter les difficultés de la vie à deux.

Qu’est-ce que le « saint baiser » dont parle Paul dans ses lettres ? (Rom 16.16 ; 1Co 16.20 ; 1Thess 5.26) [Jean-Luc]

Quand j’essaye de claquer une bise aux américaines de mon assemblée le dimanche matin, je suis rapidement ramené au fait que ma culture n’est pas universelle… On s’effleure vite fait les joues et on attend que la gêne passe.

Le baiser de salutation semble par contre très bien passer dans la culture des gens du Nouveau Testament. Les évangiles évoquent des hommes qui s’embrassent tout naturellement et sans l’expliquer (Mc 14, 45 et parallèles). De la même manière, dans les actes des apôtres, les responsables de l’Église d’Ephèse « se jettent au cou de Paul pour l’embrasser » (Ac 20, 37).

Cependant, chez Paul (Rm 16, 16 entre autres) ou chez Pierre (1 Pierre 5, 14), le baiser est qualifié de « saint » ou adjoint du qualificatif relatif à l’amour fraternel (agapè). La salutation culturelle normale est spiritualisée dans la communauté chrétienne. Ça veut dire que la salutation culturelle normale va être utilisée pour donner du sens aux relations entre chrétiens. Les conséquences pour la communauté vont être que des esclaves et des maîtres, des hommes et des femmes, des juifs et des grecs vont se saluer d’une même manière sans aucunes distinctions.

Chez des auteurs très anciens, par exemple Justin Martyr dès le 2e siècle, on lit que ce « baiser » faisait parti de la célébration de la sainte Cène (Première Apologie ch LXV). Cela n’offre pas non plus la certitude que Paul ou Pierre en faisait déjà une recommandation cultuelle mais c’est bien dans l’esprit.

Plus proche de nous (ou pas), au 19e siècle, on trouve une traduction anglaise où le verset a été transformé par « serrez-vous la main » (traduction J.B. Philips) pour des raisons évidemment culturelles.

Pour aujourd’hui, je n’ai pas pour ma part de prescriptions légalistes, mais je pense qu’il est essentiel de comprendre que l’accueil et la salutation que nous nous adressons entre chrétiens doit dépasser et sublimer la culture et la politesse. Cela fait pleinement parti de notre soumission au commandement du Seigneur pour ses disciples : « Aimez-vous les uns es autres » ou ailleurs sous la plume de Paul « accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueilli, pour la gloire de Dieu » (Romains 15).