Pourquoi est-il question de terre maudite en Genèse 3/17 et de terre soumise à l’inconsistance en Romains 8/20. Qu’est-ce que cela signifie ? Qui est responsable ? (question reconstituée)

Ces deux versets font référence à ce que nous appelons « la chute » de l’homme, ce moment où le péché, le mal et la mort sont apparus dans le monde suite au péché d’Adam et Eve. La question que nous pouvons nous poser est la suivante : Qui provoque cette malédiction et cette inconsistance (en grec, vide, néant) ? Qui est celui qui maudit et qui soumet ainsi la création à l’inconsistance ? L’homme ou Dieu ?

Si nous prenons en compte l’origine de la malédiction, nous pouvons remarquer qu’elle fait indéniablement suite à la désobéissance des premiers humains. Ainsi, dans la Genèse, Adam et Eve sont décrits comme ceux qui, trompés par le serpent,  ont pris l’initiative de la désobéissance qui touchera la terre et la création entière. Paul exprime la même chose en Romains 5/14-17, désignant Adam comme celui par qui le péché est entré dans le monde. Ainsi, l’homme est en cause dans la malédiction, puisque cette dernière vient de son péché.

Dieu a quelque chose à voir, cependant, dans cette malédiction, dans la mesure où il s’agit de la sanction qu’il a choisie pour l’humain. Si nous lisons bien Genèse 3, nous pouvons remarquer que la sanction de Dieu dit sa sollicitude pour l’humain. Ainsi, Dieu met-il à l’homme des limites, afin qu’il puisse se rendre compte qu’il n’est pas Dieu et se détourner du mensonge du serpent (Genèse 3/4-5) pour pouvoir se tourner vers le vrai Dieu. Sa sollicitude ira si loin qu’en Christ, il acceptera de porter lui-même la malédiction du péché pour nous en libérer (Galates 3/13-14).

Je ne vois dans la Bible qu’une seule fois le mot « fornication ». Pourriez-vous m’expliquer de quoi il s’agit ? [Mat

Le mot « fornication » est la traduction du mot grec « porneia » que l’on rend plus souvent aujourd’hui par « impudicité » ou « inconduite sexuelle ». La plupart du temps, quand ce mot est écrit dans le Nouveau Testament, il désigne les relations sexuelles qui ne correspondent pas à ce que Dieu a prévu pour l’homme et la femme. La lecture de 1 Corinthiens 5, 6 et 7, qui voit revenir souvent ce mot, peut nous aider à comprendre ce que cela recoupe (1 Co 5/1, 6/13, 6/18, 7/2).

La volonté de Dieu étant l’union à vie de l’homme et de la femme (Genèse 2/24, Matthieu 19/5, Marc 10/7-8, 1 Corinthiens 6/16, Éphésiens 5/31), l’inconduite sexuelle est ce qui vient détruire ou mettre en péril cette union : sexualité sans engagement, hors mariage donc, prostitution, adultère… – la Bible comparant la relation de Dieu avec son peuple à un mariage, Christ étant l’époux de l’Eglise.

Dans Ephésiens 5/21-28 ou le livre d’Osée, le mot « porneia » désigne aussi, en certains endroits, l’idolâtrie – le fait d’adorer d’autres dieux que le vrai Dieu. C’est souvent le cas quand ce mot est employé dans l’Apocalypse (Ap 2/21…). Il est alors souvent traduit par « prostitution ».

« Sozo »- ce ministère- apparu chez les NRA (fait-il partie des 5 ?) est une forme d’hypnose et d’auto-hypnose qui semble générer du dégât dans les assemblées. Qu’en pensez-vous ? [Jomo]

Sozo est un ministère lié à l’Eglise Bethel aux USA.

C’est un système d’accompagnement spirituel comme d’autres, à l’américaine, c’est-à-dire qu’il permet de « vérifier » certaines zones de nos vies pour les exposer au Seigneur et vivre des guérisons, des déplacements, des délivrances. Donc Sozo peut être considéré comme un versant du ministère pastoral (soin, cure d’âme), oui, et pourrait être une aide pour vivre le ministère pastoral (parmi les cinq ministères d’Ephésiens).

Sur l’auto-hypnose ou l’hypnose, c’est la critique qui sera faite à toute pratique qui inclut un vécu charismatique, par ceux qui n’agréent pas ce vécu charismatique. Et donc à ce titre, non, Sozo ne génère pas de phénomène d’hypnose, sauf si, là encore, la personne à laquelle vous devez penser a vécu un accompagnement Sozo avec quelqu’un qui y a rajouté de l’hypnose.

Dès qu’on touche à l’être humain, il peut y avoir des dégâts. Soit parce que la personne finalement n’entre pas dans une démarche, fût-elle positive, soit parce que l’accompagnant n’est pas tout à fait assez formé, etc.

C’est plutôt le principe des « check-lists » à vérifier, comme si nous étions des voitures à réparer, qui inquièterait le pasteur que je suis. Ce n’est pas parce qu’on a fait une petite prière sur un sujet qu’il est nécessairement réglé 😉

Luc 14-27 : Jésus parle de porter sa croix- alors qu’il nous semble que pour nous cette expression fait référence à Jésus crucifié. Est-ce une erreur de traduction ? [Joël]

Je n’avais jamais entendu dire que l’expression « porter sa croix » fasse référence à la crucifixion de Jésus. Lors de sa passion, on nous dit qu’il a porté sa croix jusqu’au calvaire, mais il ne s’agit pas, dans le passage que vous citez, de cela. À plusieurs reprises en effet, cet impératif est mentionné : Porter sa croix pour être le disciple de Jésus-Christ. Cela signifie assumer sa condition, ne pas chercher d’échappatoire aux difficultés que notre foi chrétienne occasionnera. Je vous cite ici un théologien allemand célèbre, Dietrich Bonhoeffer, mort en camp de concentration : « La croix est imposée à tout chrétien. C’est la mort du vieil homme, lors de sa rencontre avec le Christ. Elle (…) est dressée au commencement de la communion avec Jésus Christ. L’appel du Christ, le baptême, placent le chrétien dans le combat quotidien contre le péché et le diable. De sorte que chaque jour, avec ses tentations de la chair et du monde, déverse sur le chrétien de nouvelles souffrances de Jésus Christ. » Nous voilà prévenus…

Pourquoi mes prières et mes efforts sincères ne parviennent-ils pas à vraiment aider une personne qui le mériterait vraiment beaucoup, au point de devoir abandonner pour ne pas être entraîné soi-même ? [Silvano]

Il m’est souvent arrivé d’avoir envie d’aider quelqu’un par ma prière et mon soutien concret, puis de me trouver déçue de ce que cette personne continue de persévérer dans des problèmes alors que je pensais savoir comment elle pourrait facilement en sortir.

Le Bible nous dit que nous ne sommes pas les sauveurs les uns des autres, mais que nous avons, en Jésus, un sauveur. Nous ne pouvons que faire les présentations, en parlant de Dieu à ceux qui ont besoin de lui, et en parlant de ceux qui ont besoin de lui, à Dieu, dans la prière. Nous devrons ensuite laisser le Seigneur aider la personne que nous lui présentons, dont il connaît les blessures, les blocages et les prisons bien mieux que nous. Il convient ainsi, parfois, de prendre du recul, pour se protéger, mais aussi pour manifester à la personne en difficulté que son salut est en un autre que nous. Nous pouvons trouver des versets qui soutiennent la rupture parfois nécessaire, dans le cadre du couple : 1 Corinthiens 7/16, ou de la communauté : Matthieu 18/15 s.

Si tu penses risquer d’être entraîné sur de mauvais chemins, n’hésite pas à prendre du recul avec la personne qui risque de t’y conduire. Continue à prier pour elle, à louer Dieu pour ce qu’il va accomplir dans sa vie, à travers cette difficulté qu’elle traverse. Attends sa réponse avec patience… Mon expérience en la matière est pleine de frustrations, mais aussi et surtout, par la grâce de Dieu, de très belles surprises !

Pourquoi Dieu a t il crée l‘Homme ? [Simon]

Pourquoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Il faudrait le lui demander.
Parce qu’il en avait envie ?
Pour pouvoir discuter ?

Pour quoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Pour le bonheur et pour la vie.
Pour régner sur la création, en tant que seul animal doté d’un Esprit.
Pour continuer la mise en ordre du monde créé par l’autorité de la Parole.
Pour être, homme et femme, image de Dieu, et devenir à sa ressemblance.
Pour être ambassadeur de son Amour, de sa réconciliation.

Notamment

Est-il possible de lire la parabole des mines (Luc 19) en voyant le prétendant au trône comme l’esprit du mal ? Soit en renversant les rôles ? [Manu]

Lire une parabole en cherchant de nouvelles manières de l’interpréter est toujours intéressant. Le tout est d’être conséquent avec les pistes d’interprétations que l’on suit. Dans le cas que vous proposez, si le prétendant au trône est l’esprit du mal (et pas Jésus, comme manifestement lui-même le pensait…) qui sont ses serviteurs ? Sur quel pays lointain doit-il prendre l’autorité ? Qui sont ses concitoyens ? Vous voyez, cela fait beaucoup de questions, auxquelles il faut répondre pour trouver un nouveau sens à la parabole. Je vous laisse le faire. Pour ma part, j’ai besoin de me rappeler qu’il ne s’agit pas de simples allégories amusantes que Jésus donnait pour nous faire chauffer les méninges. Il s’agit, presque tout le temps, d’appels à la repentance, au retour vers Dieu, en nous reconnaissant dans tel ou tel personnage et en identifiant son comportement au nôtre, pour mieux le modifier si besoin.

Le baptême est-il la seule voie d’entrée au paradis ? Qu’en est-il de ceux qui ne sont pas chrétiens- pourront-ils aller au paradis eux-aussi ? [Ged]

J’ai du mal à dire que le baptême soit la seule voie d’entrée au paradis. Pour moi, la seule « voie d’entrée au paradis » est Jésus-Christ, Parole Vivante de Dieu. Si j’oriente ma vie selon la foi en lui, en sa personne, sa parole et ce qu’il a fait (à la croix et par s résurrection), bref si j’accepte de reconnaître que c’est lui qui a ouvert la porte du paradis (vu que c’est lui la porte) et donc que ce n’est pas à moi de faire quelque chose pour entrer, je crois que c’est l’essentiel. Pour vous donner un exemple, un des deux bandits crucifiés à côté de Jésus lui a demandé de se souvenir de lui quand Jésus viendrait dans son règne. Et Jésus lui a répondu : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23. 42-43). Reconnaissons que, techniquement, ce bandit n’était pas en situation pour recevoir le baptême… Cela n’empêche que Jésus lui a dit ce qu’il lui a dit.

La dot est-ce biblique ? Comment en parler face à des chrétiens de culture où elle est encore exigée ? Spirituellement que risque t-on ? [Jin]

Il y a cinq mentions de la dot dans le premier testament.
C’est une pratique culturelle. Cela ne fait pas partie des choses centrales de la foi.
La dot n’est pas un élément de la Bonne Nouvelle du Royaume puisqu’il n’y aura plus ni homme ni femme (Galates 3,28), et qu’on n’aura pas la préoccupation de la sexualité ou de la reproduction.

Donc il s’agit d’un élément totalement culturel. Qui a pour fonction de signifier que les familles « perdent » beaucoup quand elles lâchent un de leur membre pour qu’il intègre une autre famille. D’où la compensation symbolique qui s’y joue, et qui dans certains contextes n’est pas que symbolique, mais une vraie fortune.

Il ne faut pas mépriser ce qui se joue dans la culture ; souvent ce sont des intuitions justes pour marquer des grands moments de la vie, des rites de passage.
Maintenant si on a le sentiment d’être vendu(e) ou acheté(e) il faut prendre position spirituellement et signifier sa liberté, et le fait que nous sommes sous la seule autorité de Christ.