Un chrétien peut-il faire la guerre ? Et si oui- comment peut-on aimer ses ennemis et les tuer ? [Jean-Philippe]

La guerre est un des nombreux symptômes du mal qui a envahi le monde en conséquence de la rupture entre Dieu et l’homme. On peut même la considérer comme une fatalité si l’on tient compte que depuis les origines, hélas, l’humanité n’a jamais connu de paix totale et en tout lieu. Si l’interdit du meurtre (le 6e commandement) et l’appel à aimer son prochain concernent d’abord les relations personnelles, la guerre nous plonge dans une réalité collective. Et face à cette réalité, deux attitudes se rencontrent de la part des chrétiens :

Tout d’abord, le choix du refus de porter les armes, l’objection de conscience, qui peut porter des fruits (voir le film « tu ne tueras point », sorti l’an passé, qui raconte le témoignage courageux d’un jeune chrétien adventiste non-violent pendant la dernière guerre).

L’autre choix est de participer par les armes à la défense de son pays ou des populations menacées par une agression, quand toutes les autres solutions (diplomatiques, politiques) ont été épuisées. Que fallait-il faire face à Hitler ? Que faut-il faire face à la menace terroriste, autre forme de guerre qui nous est imposée ? Les exemples abondent. Encore une fois, nous sommes solidaires de ce monde et de ses réalités, même si nous sommes en route vers une autre patrie. Et même si nous devons préparer la paix et non la guerre, si nous voulons la paix, contrairement à ce que voudrait nous faire croire un vieil adage. C’est à dire, nous interroger sur les causes profondes de tous ces conflits pour mieux participer à leur prévention.

Je vous avoue que je n’arrive pas à dire qu’une de ces deux attitudes serait la seule juste, et l’autre fausse. Tous nos choix éthiques restent marqués par l’ambiguïté, l’imperfection, parce que nous sommes pécheurs. Mais ce qui est certain, c’est que tout chrétien, là où il se trouve, peut être sel de la terre ou lumière du monde, en rendant témoignage à Jésus-Christ. Lui seul est notre paix, lui seul nous apporte la paix définitive.

L’Evangile de la grâce à bon marché est-il une #fakenews ? [Henry]

« Depuis le prophète jusqu’au prêtre,
Tous usent de tromperie. […]
Paix ! paix ! disent-ils ;
Et il n’y a point de paix. » (Jérémie 6,13-14)

Il n’y a pas que les politiques qui sont des trompeurs. Les théologiens le sont aussi souvent. On prétend même méchamment que le saint patron des théologiens est le Serpent de la Genèse. Car il est le premier à avoir enclenché la sacro-sainte « pensée critique » avec son : « Mais… Dieu a-t-il vraiment dit… ? » (Genèse 3,1).

Une fausse prophétie est une fausse information.
Une parabole tordue pour la mettre à notre service est une fausse information, un mensonge.
Une prédication de la grâce qui ne conduit pas à la repentance, à l’humilité, à fuir le péché et à changer de vie est une fausse information, une grâce qui n’est pas donnée par Dieu.

« Si un prophète prophétise la paix, c’est par l’accomplissement de ce qu’il prophétise qu’il sera reconnu comme véritablement envoyé par l’Eternel. » (Jérémie 28,9)

« Parce que vous affligez le coeur du juste par des mensonges,
Quand moi-même je ne l’ai point attristé,
Et parce que vous fortifiez les mains du méchant
Pour l’empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le faire vivre,

Vous n’aurez plus de vaines visions,
Et vous ne prononcerez plus d’oracles ;
Je délivrerai de vos mains mon peuple.
Et vous saurez que je suis l’Éternel. » (Ezéchiel 13,22-23)

Comment discerner nos pensées de celles de l’Esprit en nous ? [Marie]

Chaque chrétien né de nouveau se pose cette question car nous restons des pécheurs même après la régénération. Pourtant c’est aussi fondamental d’échapper à l’orgueil que d’échapper au doute. Trois choses très concrètes nous mettent dans la bonne direction : Continuer la lecture de « Comment discerner nos pensées de celles de l’Esprit en nous ? [Marie] »

Comment « surmonter » l’existence du mal- de la souffrance- et de l’injustice- quand on croit en Dieu (infiniment bon et tout-puissant) et en Jésus ? [Jean-Paul]

J’ai enterré des enfants, j’ai accompagné spirituellement des traumatisés de guerre, j’ai prié avec des SDF dans la rue… je l’ai fait avec conviction pour la seule et unique raison que je crois plus fort que tout la souveraineté de mon Dieu sur l’histoire de ce monde. Je crois en la guérison divine, le relèvement des pauvres, la providence, la résurrection, le Royaume merveilleux, la joie éternelle des élus après la mort.

Les athées argumentent l’inexistence de Dieu à cause du mal et de la souffrance, mais paradoxalement, les milieux paupérisés, les populations accablées par des catastrophes ou des guerres, les familles endeuillées ou les malades sont les plus réceptifs au message de l’Évangile. Le philosophe athée crie que c’est de la manipulation et que les croyants sont des faibles qui veulent se raccrocher à quelque chose… Mais si l’athée est conséquent, il n’a plus qu’à déprimer en attendant le jour prochain de sa propre agonie dans ce monde absurde. Par contre, beaucoup de malheureux protestent encore de leur foi et se laissent fortifier d’une manière qui surprend souvent l’occidental désenchanté.

La Bible évoque en long en large et en travers ce monde déchu, souffrant et injuste, livré à Satan. C’est la conséquence de la rupture volontaire de l’humanité avec son créateur. Dieu ne s’impose pas dans ce monde et livre les clefs à celui que les humains ont choisi comme maître. C’est aussi la cause de la venue de Jésus dont on ne peut pas dire qu’il soit resté distant et insensible à la souffrance puisqu’il a payé sous la torture la sanction des péchés qu’il n’avait pas commis, afin de racheter les humains qui veulent le suivre dans le Royaume de son Père. L’incrédulité est finalement la pire des souffrances qui puisse accabler un humain ; la prière et le partage de l’Évangile, son meilleur remède.

Un chrétien peut-il s’inscrire sur des sites de rencontres ? Quels sont les dangers ? [Ludwig]

Commençons par le plus simple, si vous êtes déjà mariés, n’allez jamais sur ces sites, même pour voir, même pour faire des rencontres « amicales », etc… Quand bien même votre couple serait malheureux, batifoler même virtuellement serait une provocation à Satan pour qu’il vous pourrisse définitivement !

Ensuite, il y a évidemment des sites clairement labellisés par le démon : les sites de rencontres avec des personnes mariées, les sites de rencontres « coquines », les sites de rencontres qui déguisent de la prostitution (exemple : vieux riche rencontre jeune pauvre…)

Bibliquement, il y a de nombreux cas de figure pour les rencontres. Jacob a commencé à draguer Rachel au puits où elle venait faire boire ses bêtes (Genèse 29), c’est le lieu de rencontre naturel et évident. Par contre Ruth alla directement draguer Booz chez lui (Ruth 3). Mais la plupart des rencontres bibliques se passent par l’intermédiaire de la famille qui s’implique dans les rencontres des jeunes gens (Genèse 24 par exemple). 

Il n’y a aucune  raison biblique de condamner globalement les sites de rencontre internet qui sont tout simplement les places publiques contemporaines. Les familles riches qui organisent des soirées mondaines pour marier leurs enfants à des gens de leurs conditions, les boîtes de nuit où l’on vient chasser ne valent pas mieux en soi… Dans une société sécularisée, le problème de la place publique, c’est principalement qu’on y trouve peu de gens attachés au Seigneur. En ce sens, les communautés chrétiennes devraient être les premiers lieux de rencontres amoureuses ! Mais ce n’est pas toujours possible… 

C’est donc le discernement qu’il faut aiguiser pour ne pas faire d’erreurs ! Virez tous les sites malsains, on y rencontre difficilement quelqu’un de bien qui se serait perdu lui aussi… Prenez garde aux mensonges spécifiques que les relations virtuelles peuvent cacher ou même encourager. Gardez vos standards éthiques et spirituels de la vie réelle, pour vous même et pour la personne que vous attendez. En toutes choses, consultez le Seigneur !

Suite à cet article, plusieurs chrétiens ont témoigné de leur expérience positive sur des sites de rencontres chrétiens (par exemple : mariagechretien.com ; jetunoo.fr ; missioneliezer.com )

Pourquoi seulement deux évangiles parlent de Noël ? [Jeanne]

Deux évangiles parlent de la naissance de Jésus avec une narration qui pourrait être celle d’un journaliste aujourd’hui. Ce sont les évangiles de Matthieu et de Luc. Mais en réalité, chacun des quatre évangiles a un langage sur l’advenue du Fils de Dieu que nous reconnaissons dans Jésus, le Messie, le Christ, le Sauveur, le Seigneur.

Matthieu nous parle des rois mages, insistant sur Jésus comme roi, et même roi des rois. Ces personnages importants (pas décrits comme rois par le texte) viennent devant le bébé de l’étable de Bethléem et faire plier le genou à leur sagesse (mages), leur richesse (l’or), leur piété (l’encens), et leur destinée (la myrrhe). Jésus est bien le Sauveur d’Israël et même des nations qui n’attendaient pas de Messie.

Marc n’évoque pas la nativité, mais commence son évangile par le baptême de Jésus par Jean-Baptiste. C’est aussi un langage sur la naissance, une façon d’insister sur le fait que Jésus naît en tant que Sauveur et Messie véritablement au moment où il déploie sa destinée, c’est-à-dire à l’âge de trente ans. Il nous faut donc, nous aussi, naître d’en haut, naître de nouveau, comme Jésus le suggèrera à Nicodème dans l’évangile de Jean.

Luc nous parle des anges et des bergers, autrement dit de ceux qui sont le plus haut (anges) et ceux qui sont le plus bas (bergers). Ces derniers étaient mal vus à l’époque. Bref, c’est toute la création qui doit venir adorer le Seigneur, sur la terre comme au ciel.

Jean ne parle pas de la nativité, comme Marc. Mais son prologue nous dit que Jésus est la Lumière du monde, et qu’il est la Parole présente dès le commencement. Alors pour de la naissance, c’est de la naissance ! Il dit finalement que la deuxième personne de la Trinité, que nous appelons aussi le Fils (de Dieu) et qui s’est incarnée en Jésus de Nazareth, était présente à la naissance du monde. Rien que ça !

Alors pour vous qui est Jésus ?
Est-t-il en train d’advenir dans l’étable de votre cœur ?

Jésus a-t-il mangé de la viande ? [Isabelle]

La Bible dit que l’homme est conçu pour manger « tout herbe verte » (Genèse 1/30). La première fois que Dieu dit à l’humain de manger de la viande se situe après le déluge (Genèse 9/3). Entre ces deux passages se trouve Genèse 3 qui raconte comment l’état originel de l’homme a été gâté par son péché. Ainsi, peut-on penser que si l’homme ne mangeait pas de viande avant d’être pécheur, Jésus, qui est sans péché, pourrait ne pas avoir mangé de viande (cf 1 Pierre 2/22). Ce raisonnement ne tient pas debout  pour plusieurs raisons.

1-Le régime omnivore de l’homme n’est pas présenté dans la Bible comme un péché. Il correspond à la loi de Dieu qui le commande en Genèse 9/3. Il est bien plutôt la conséquence du péché, liée à la condition humaine au même titre que la mort, la souffrance ou le travail. La Bible nous dit que Jésus, loin d’avoir fuit notre condition, l’a traversée en devenant comme un homme (Philippiens 2/6-11).

2-Si Jésus avait eu un régime très différent des personnes de son entourage, la Bible l’aurait assurément mentionné. Ainsi, nous pouvons supposer que comme juif, Jésus se nourrissait, entre autres, de viande « casher », c’est à dire d’animaux déclarés purs selon la loi juive et tués selon la règle que Dieu avait donnée à son peuple. De même, lorsque Jésus parle de nourriture, c’est souvent pour dire qu’elle a peu d’importance par rapport à l’amour que nous devons manifester aux autres humains (Matthieu 15/11).

3-Les règles alimentaires concernant la première Eglise, confirment cette manière de voir les choses. Alors que la question de manger casher et de s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles se posait, l’Ecriture nous dit que la relation que les humains ont à Dieu et aux autres a plus d’importance que ce qu’ils avalent. Voir sur ce sujet, Romains 14/1-4, Actes 10. Il n’est en tous cas nulle part question d’un appel au végétarisme, qui aurait probablement été de règle si Jésus avait suivi un tel régime durant sa vie sur terre.

Notre régime omnivore a quelque chose de triste : Il nous met en face de cette mort et de cette souffrance que nous n’aimons pas. La Bible promet en Christ, à toute la création, la fin de la violence et de la souffrance. Nous pouvons espérer cela de Dieu, en vivant aujourd’hui la foi l’espérance et l’amour que Dieu donne, dans le monde tel qu’il est.

« Nous le savons en effet, la création tout entière gémit et souffre jusqu’à ce jour dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de notre adoption et de la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. » (Romains 8/18-25)

L’achat/revente de cryptomonnaies est-elle immorale ? [Anna]

« Tout est permis, mais tout n’est pas utile; tout est permis, mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. » Ainsi parle Paul en 1 Corinthiens 10,23-24.
Qui sert-on lorsqu’on achète et revend une marchandise et donc une monnaie ?
Dans le cas que vous citez, il est clair que cette crypto monnaie sert à dissimuler encore plus facilement des transactions illicites, des trafics en tous genres… 

Pourquoi Paul recommande-t-il aux femmes de porter le voile ? Quel rapport avec les anges- « la femme doit avoir sur la tête une marque d’autorité- à cause des anges. » (1Cor 11,10) ? [Kristina]

C’est un passage assez obscur et débattu, voici une piste d’interprétation.

D’abord, dans ce passage, Paul semble lutter contre l’habitude, en vogue dans les cultes païens, pour un homme de se voiler lorsqu’il prie ou prophétise (1Corinthiens 11,3-4).

Concernant les femmes, Paul semble s’en prendre à une autre pratique culturelle. Le port du voile était dans le monde gréco-romain, donc à Corinthe, une marque du fait qu’une femme était mariée. Le fait d’ôter le voile laissait donc entendre qu’elle était « disponible », donc potentiellement adultère. D’où la parole de Paul au verset 6, la tonsure étant un châtiment coutumier pour les femmes adultères.

Paul fait reposer son argumentation sur les deux premiers chapitres du livre de la Genèse : homme et femme sont égaux (1Corinthiens 11,11-12, voir Genèse 1,27), mais l’homme précède la femme (1Corinthiens 11,8-9, voir Genèse 2,20-23) : la femme doit donc respecter l’autorité de son mari, et signifier publiquement qu’elle est liée à son mari, et non disponible pour d’autres hommes.

Pour inviter à cette vigilance, quels que soient les motifs (qui nous sont inconnus) de ces retraits de voile des femmes dans l’assemblée chrétienne, Paul prend à témoin les anges, spectateurs et témoins de la vie de l’Eglise (voir par exemple 1Timothée 5,21 ou 1Pierre 1,12).

La hausse de la population provoque et aggrave des conflits- et contribue au désastre écologique. Pourquoi la limitation des naissances n’est-elle prônée par aucun responsable politique ou religieux ? [Elan)

Peut-être parce que la solution aux problèmes que vous évoquez est plus compliquée qu’une décision de limiter les naissances. Les conflits existent dans l’histoire humaine… depuis le début de l’humanité. S’ils apparaissaient seulement à cause de la surpopulation, alors il y aurait très peu de conflit en Libye par exemple (3,5 habitants au kilomètre carré, contre 116 habitants au kilomètre carré en France métropolitaine…). Quand on pose une bombe, c’est sûr qu’elle tue plus de gens s’il y a beaucoup de monde… mais le problème est peut-être davantage chez la personne qui décide de poser la bombe, non ? Quant au désastre écologique, parmi les facteurs explicatifs, c’est bien davantage la nature des activités humaines (énergies non renouvelables et polluantes, industries ayant un impact sur l’environnement…) que la quantité de population qui est à pointer : Le Pakistan est le 6e pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie le 4e. Aucun des deux ne fait partie des vingt pays émettant le plus de CO2 au monde.

L’ordre donné par Dieu de croître et de multiplier s’accompagne d’un commandement de domination de la création par l’être humain, à l’image de la souveraineté de Dieu sur sa création. A l’image, c’est-à-dire avec l’émerveillement et l’amour de Dieu devant sa création, pas la concupiscence liée à notre état de pécheur. Nous avons déjà du mal à mettre en pratique ce commandement là, n’allons pas par dessus le marché renier l’appel à la croissance que Dieu nous a lancé.