Que faut-il changer- quand un pays va mal ? Le peuple ou son dirigeant ? [Dod]

Dans l’Ancien Testament, la raison qui conduit le peuple de Dieu à aller mal est la désobéissance. Ainsi, les problèmes politiques et sociaux adviennent quand le peuple se détourne de Dieu pour suivre ses faux dieux, idoles, désirs, principes. Ainsi, Jérémie 5/23 : « Ce peuple a un coeur rebelle et désobéissant ». Les dirigeants qui conduisent mal le peuple, sont tout aussi impliqués que ceux qui les suivent ou les attaquent pour établir un autre pouvoir humain à leur place. Cela vient du péché, cette inclinaison humaine qui veut que nous voulions faire aller les choses selon nous-mêmes, en nous prenant pour des dieux, qui forcément, vont se tromper et se disputer, chacun allant selon une dynamique qu’il croit juste. Au problème du cœur qui ne cherche pas Dieu, une solution cardiaque doit être trouvée. Ainsi, Dieu promet-il en Jérémie 31/33 : « Je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai sur leur coeur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (Voir aussi Ezéchiel 36/26). La solution pour changer un pays ne vient pas de ce que nous ferions de l’extérieur. Il ne vient ni de la politique, ni de la guerre, ni d’une morale imposée. Il vient de ce qu’il se produit à l’intérieur du coeur des gens. Il vient de ce que Dieu peut produire en nous pour nous donner de cesser de poursuivre nos politiques illusoires pour nous laisser conduire par Dieu. Ainsi, au lieu de nous demander comment changer les autres, les pays et ses dirigeants, nous devrions d’abord laisser Dieu changer nos propres coeurs en nous convertissant chaque jour, en nous détournant chaque jour de notre manière humaine de vivre selon le péché, pour apprendre à aimer Dieu et notre prochain, dans le concret de nos vies. Nous devons aussi, dans cette perspective, prier pour que ce changement se produise dans le coeur de ceux qui nous entourent, et en particulier dans le coeur de nos dirigeant.

La question n’est donc pas : « Que faire pour changer le mal en bien ? »  mais « qui peut changer le mal en bien ? ». La réponse est Dieu, en Christ, par son Esprit. Le chemin le voici : « Convertissez-vous et croyez en l’Evangile ! » Marc 1/14

1 Timothée 2:1-4
« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »

Pourquoi Adam et Ève ont-ils honte de leur nudité (Genèse 3 7-11)? Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui? La nudité est-elle un péché pour nous?

La question de la nudité d’Adam et Ève est incompréhensible pour nous sans passer par l’hébreu.

En effet, la racine עֵרֹם (‘rm) veut dire à la fois “nu” et “rusé”.
Ce qui signifie qu’en Genèse 3:1 il est dit que “Le serpent était le plus nu/rusé des animaux des champs”. Et qu’en Genèse 3:10 quand l’Éternel demande à Adam où il est, celui-ci répond : “J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu/rusé, et je me suis caché”.

Adam, en effet, a consommé le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal, et donc désormais il est rusé. Ce n’est pas le fait qu’il soit beaucoup plus intelligent. Il avait l’intelligence que Dieu avait mise en lui, mais désormais il a l’intelligence du serpent. 

Et la conséquence c’est qu’avec l’intelligence du serpent, il a aussi la nudité du serpent…
En effet, le serpent est un animal « nu » au sens où il n’a ni plumes ni poils.
Bref, désormais Adam est de la famille du serpent plutôt que d’être de la famille de Dieu.

Il n’y a donc pas vraiment ici de condamnation de ce que nous appelons la nudité, mais bien plutôt une condamnation de l’alliance avec l’ennemi de nos âmes…

Dieu réprouve/rejette fermement une Eglise tiède (Apoc 3:16). La Bible aborde-t-elle jamais le problème inverse : le fanatisme/extrémisme religieux ? [Caen]

Ce qui est intéressant, c’est que le refus de la tiédeur nous incite dans le verset d’Apocalypse 3:16 à être soit froids soit bouillants, autrement dit radicaux, à défaut d’être extrémistes ou fanatiques.

Je me baserai sur un verset biblique pour la suite : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deutéronome 4:2). Il y a un reproche fait aux extrémistes dans la Bible que je regrouperais en deux catégories :
– ceux qui retranchent. C’est le fanatisme libéral souvent. Finalement quand un texte ne m’arrange pas, j’utilise la pirouette de dire que c’était contextuel, que ça ne vaut plus rien aujourd’hui, et que les radicaux sont des quelquechosephobes. Et la Bible se retrouve soumise à mes desiderata, car c’est moi qui suis la norme pour la Bible et pas la Bible qui est la norme pour moi.
– ceux qui ajoutent. C’est le fanatisme intégriste ou religieux. On pousse la logique des lois à l’extrême pour aller dans le légalisme. On met toujours la barre plus haute, la « vérité » avant ou au-dessus de la relation. On cherche à cautionner un système étroit qui nous rassure mais qui la plupart du temps exclue les autres.

Jésus était inclusif dans sa pastorale (avec les adultères, les riches, les lépreux), mais totalement radical dans sa théologie.

J’étais dans une mauvaise situation et j’ai été victime d’intimidation en milieu de travail. L’intimidateur était mon manager et j’étais impuissant. Quelle réponse chrétienne? [Simon]

Ma première certitude : vous êtes aimé par le Dieu et Père de Jésus-Christ qui a de beaux projets pour vous. Il en est de même de votre ancien manager. Du coup ma première « réponse chrétienne » est : pardon et réconciliation, bénédictions et non malédictions, sont les objectifs quotidiens du chrétien. Je pense, notamment, aux paroles de Jésus au début du Sermon sur la Montagne (en particulier à partir du verset 38 de Matthieu 5).

Ma seconde certitude : l’autorité qui nous est confié par le Dieu et Père de Jésus-Christ, peut être totalement détournée des objectifs qu’il nous avait fixé… en raison du péché qui nous fait croire que nous méritons cette autorité. Du coup ma seconde « réponse chrétienne » est celle concernant la reconnaissance (donc sans naïveté) des incapacités de changer de comportement, malgré nos tentatives de règlement « en esprit » de certaines personnes. Je pense, notamment, aux paroles de Jésus à propos du péché d’un frère en Christ : si un frère refuse d’être repris par toi, par deux-trois frères et par toute l’Eglise alors il doit être considéré comme un non-Juif ou un collecteur d’impôts (c’est à dire dans la bouche de Jésus comme quelqu’un totalement éloigné de Dieu). Cela ne veut pas dire de ne plus avoir de contact (quoique !) mais en tout cas reconnaître que ce n’est pas vous qui arriverez à le changer. Il y a des fois où aimer avec les yeux de Dieu c’est accepter de se détourner totalement.

Que la paix de Dieu demeure en vous et dans le service dans lequel vous étiez.

Est-ce un pasteur peut être franc-maçon et continuer à parler de Jésus-Christ ? [Milys]

La question, c’est : qu’est-ce que la Lumière ? et qui est la Lumière ?

Pour l’Evangile de Jean, la lumière venue dans le monde (Jean 1, Jean 9…) c’est clairement Jésus. Quand on veut trouver la lumière hors de Christ, on peut être ébloui par d’autres sources, car « Satan se déguise en ange de lumière » d’après 2Corinthiens 11,14.

Pour Jésus, la logique du secret est vraiment l’inverse de ce pour quoi il est venu, à savoir une révélation accessible à tout le monde. « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » Luc 12,2.

C’est pourquoi il me semble parfaitement incompatible d’être franc-maçon et chrétien.
Alors pasteur, c’est pire encore.
Mais il est vrai que ce sont des pasteurs qui ont largement contribué à la fondation et l’essor de la Franc-Maçonnerie. Parce qu’aveuglés, ils n’arrivaient même pas à voir qu’ils avaient déjà en Christ la lumière qu’ils cherchaient dans l’occulte. Que c’est triste…

Si ma conscience dit que quelque chose est acceptable mais que la Bible dit que c’est un péché- la Bible a-t-elle préséance ? [Jeannie]

Votre question, Jeannie, me pose un problème, car je la trouve très vague. À titre personnel, depuis ma conversion, je cherche à développer une compréhension toujours plus grande de qui est Dieu, tel qu’il s’est révélé à moi en Jésus-Christ, et de la manière dont, par son Esprit, Dieu vient renouveler mon intelligence et ma conscience, afin qu’il me soit donné de progresser sur le chemin de la sanctification où Il m’appelle. Je n’y arrive pas tout le temps, loin de là, mais je m’efforce d’avancer, avec le texte de la Bible, lu, prié, médité, comme repère et garde-fou. Si ma conscience et la Bible sont à ce point séparée que je dois chercher qui a la préséance, c’est que, sur la question que je me pose, je ne me suis pas encore assez laissé travailler par Dieu. Avant donc de trancher, je vais prier, lire la Bible (quand je trouve des passages pour m’éclairer), et vérifier où en est ma conscience en cherchant avant tout quelle est la volonté de Dieu dans l’histoire.

Je suis chrétien- mais je continue de céder à la tentation de regarder du porno. Hébreux 10:26 signifie-t-il que je ne serai pas pardonné ? [Philippe]

La question que vous posez, Philippe, nécessiterait sans doute un entretien pastoral en vis-à-vis. Hébreu 10. 26-27 dit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » Le mot important par rapport à votre situation me semble « volontairement ». Vous parlez de « céder à la tentation ». Le faites-vous en pleine conscience, en vous disant à ce moment là que vous vous moquez de Dieu, de ses promesses ? Ou s’agit-il pour vous d’une lutte avec une addiction qui réclamerait un entretien pastoral approfondi ou une délivrance ? Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’il n’est pas trop tard pour réagir et vous débarrassez de ce qui est avant tout une source de souffrance spirituelle pour vous et votre entourage.

Les chrétiens devraient-ils être écologistes ? L’environnementalisme est-il idolâtre ou païen? [Frédéric]

Si la « nature » est considérée comme « Création » et donc l’œuvre du Créateur, la créature humaine doit exercer une sainte domination sur le monde créé, pour y figurer son statut d’image de Dieu. Le projet était quand même que l’humain s’occupe correctement du jardin.
Mais l’échec de ce projet ne date pas d’hier, et les pépins sont vite arrivés.

Le Nouveau Testament nous présente une création qui a besoin d’être sauvée. Et c’est la raison pour laquelle Jésus est envoyé. L’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, nous dit aussi que ce qui adviendra, c’est une « Jérusalem céleste », qui descendra. Donc désormais le projet de l’humain, tout en respectant la création, ne doit pas devenir idolâtre effectivement, et vénérer la création plus que le créateur comme le dit Paul en Romains 1. Il ne s’agit pas de rebâtir et restaurer la Jérusalem terrestre. D’ailleurs ce n’est plus un jardin, c’est bien une ville. La Jérusalem ancienne sera détruite.

Donc, pour simplement ne pas s’empoisonner, il faut être écologistes.
Et pour laisser Dieu sauver le monde, il faut arrêter de vouloir le sauver nous-mêmes.

Je suis un pacifiste chrétien. Est-ce que ma position est biblique ? Je comprends que l’Église primitive était strictement pacifiste. [An]

Il me semble important de rester précis sur les termes que vous employez. Vous vous dites pacifiste, c’est-à-dire partisan de la paix. Si ce positionnement concerne les relations humaines ou la politique entre les États du monde, je crois que l’on peut difficilement contester qu’il soit biblique (Romains 12. 18, 14.19, Marc 9. 50…). Maintenant, la vie spirituelle du chrétien est une vie de combat, mais pas contre les êtres humains (Éphésiens 6.12). En tant que chrétiens, ce qui je crois nous caractérise, plus que le pacifisme, c’est la non-violence et la non-puissance. Les premiers chrétiens, comme vous le rappelez, refusaient le service militaire. Reste que la non-violence n’a rien à voir avec la lâcheté ou la passivité. En cas de risque de non assistance à personne en danger, par exemple, il me semble que si la violence est le seul recours, il faut être prêt à en faire usage, quitte à ensuite s’humilier devant le Seigneur.

Les derniers événements de l’actualité en France ont amener la Fédération Protestante de France à faire une déclaration. Je vous invite à la consulter, pour voir si vous vous sentez en accord avec : http://www.protestants.org/index.php?id=23&tx_ttnews[tt_news]=4320&tx_ttnews[year]=2018&tx_ttnews[month]=12&cHash=5c90555e92

Certains chrétiens trouvent que le port de vêtements un peu chic, de greffes chez les femmes et de quelques bijoux ou bracelets sont interdits par la Bible. Est-ce vrai ? [Dimitri]

Beaucoup de chrétiens confondent Evangile et moralisme.
En cela ils se comportent en nouveaux pharisiens bien plus qu’en chrétiens, finalement.

Sur ce sujet, la question c’est celle de la séduction. Le Seigneur nous a fait beaux (cf. le Psaume 139). Il n’y a pas de problème à vouloir être beaux, plaisants, etc. Mais après, si cette beauté devient une obsession et si tout ce qui est de l’ordre de l’apparence devient comme un esclavage, cela fera que nous aurons perdu notre liberté. L’embellissement ne sera pas pour glorifier Dieu mais pour nous valoriser nous-mêmes.

Ce qui importe ce sont nos intentions. Si je me fais beau pour séduire, pour détourner, pour multiplier les conquêtes… là ça questionne. Non ?