Le COVID est-il une punition divine ? [Henri]

Beaucoup de gens se posent peut-être la question, Henri, et elle me semble importante. Pour autant, je crois que répondre tout sèchement « oui » ou « non » est trop court. Je ne suis pas dans l’Esprit de Dieu et seul le Saint Esprit sonde pleinement Dieu. Je préfère rester à ma place d’être humain, pécheur et justifié. De cette place, je n’ai pas de peine à considérer que ce qui nous arrive est la conséquence dramatique de notre situation de pécheurs, toujours tournés vers nous et rien que nous, centrés sur nous-mêmes et mus par notre seul orgueil. Dès lors, la conséquence du péché étant la mort, je crois qu’il est grand temps que nos Églises redisent ensemble : Il faut se repentir. C’est ce que Jésus a dit lui-même dès le début de son enseignement. Et donc cela veut bien dire qu’il n’est pas nécessaire d’être dans la panade où nous sommes pour se repentir. Même si tout allait bien, il faudrait le faire ! Car la repentance n’est pas seulement le moyen d’échapper à la colère de Dieu. En Jésus, elle est l’occasion de découvrir le trésor infini de son amour et de sa miséricorde, ainsi que de l’action purificatrice et sanctificatrice de l’Esprit en nous.

« Quelle réponse au phénomène de la « Cancel Culture » l’Église peut-elle apporter ? » [Nic]

Le phénomène dont vous parlez, Nic, est en fait très ancien. Dénoncer publiquement telle ou telle personne en vue de l’exclure d’une communauté en raison d’actions, de paroles ou de comportements jugés négatifs a toujours existé, mais cela s’est amplifié avec Internet. Rappeler cependant qu’une telle pratique est peut-être presque aussi vieille que l’humanité, c’est dire qu’elle a quelque chose à voir avec notre péché. Pour moi, les Églises doivent proposer un contre modèle. L’Évangile nous appelle à être de ceux qui refusent de hurler avec les loups. Il s’agit pour moi, en tant que chrétien lambda, de mettre en question les accusations péremptoires relayées par les réseaux sociaux, comme auparavant les rumeurs dans les villes ou les villages. Bien sûr, il ne s’agit pas non plus d’être naïfs. Mais Jésus a accueilli les pécheurs qui se repentaient, faisant ainsi scandale aux yeux de ceux pour qui la condamnation de quelqu’un devait être définitive. Nous annonçons un Dieu qui seul connaît les cœurs et qui peut guider, par son Saint Esprit, chacun sur les chemin de la conversion en Jésus-Christ.

Je crois en Dieu et j’aime Jésus de tout cœur mais je n’arrive pas à prier- ni à être une bonne chrétienne. Mes actes sont loin d’être irréprochables. Comment fait-on pour avoir un cœur pur ? [Tiana]

Voici ce que Dieu promet, bien avant la venue de Jésus en Ezéchiel 36/25-27 « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. »
La foi chrétienne confesse, avec la Bible, que cette purification du cœur est accomplie à la croix. En Jésus, mort et ressuscité, par la foi, nous devons nous regarder ainsi que nous y exhorte Paul : « comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » Ainsi, c’est la confiance en Dieu qui nous permettra de voir nos pensées et nos actions changées, petit à petit, pour ressembler de plus en plus à Christ.
Si vous aimez Jésus, si vous croyez qu’ en lui, vous êtes enfant de Dieu, en lien direct avec le Père, commencez par vous adresser à lui avec confiance. Vous pouvez lui dire votre difficulté à prier, votre désir de le servir mieux. Vous pouvez aussi lui demander pardon pour ce que vous voyez d’impur dans votre cœur et dans vos actes, en lui demandant de vous libérer de ces choses afin de le servir plus fidèlement. Accrochez vous à lui dans la prière, au quotidien et en particulier quand survient la tentation. Il entend et il répond. Bonne route !

« Comment vivre dans le quotidien de notre vie- le sacrifice de la croix ? » [Marianne]

La première chose que nous pouvons faire pour vivre ce sacrifice est de comprendre son sens et sa nécessité. Jésus est venu pour ôter le péché du monde (Jean 1/29). A la croix il a payé le prix du péché des humains selon ce qui était annoncé en Esaïe 53 et se trouve proclamé en Hébreux 9/27-28, ou Romains 3/25-26 par exemple. Parce qu’il est ressuscité, il nous offre une vie nouvelle, libre du péché, réconciliée avec le Père (2 Corinthiens 5). Pour comprendre cela avec de plus en plus de profondeur il est nécessaire de lire et d’étudier la Bible dans la prière. Nous verrons alors qu’elle conduit toute entière à cet acte de salut. Cette étude nous permettra aussi de cerner de mieux en mieux notre péché et le besoin que nous avons de recevoir ce que Christ nous offre.
Le baptême et la Sainte-Cène sont des gestes que Christ donne à son Eglise pour lui donner de saisir aujourd’hui ce qui a été accompli une fois pour toutes. Par ces gestes, nous sommes mis devant la mort et la résurrection du Christ, ainsi appelés à accueillir de nouveau dans notre vie concrète ce qu’il a fait pour nous.
Enfin, la prière nous permet de déposer aujourd’hui devant Dieu nos péchés, pour qu’il les pardonne, transforme notre cœur et nous conduise au quotidien dans la vie nouvelle, réconciliée qu’il offre en Christ, mort et ressuscité pour que nous vivions avec lui toujours.

Que signifie théologiquement la phrase « Que l’œuvre du diable sois mise en lumière » ? [Alex]

Il me semble que cela renvoie au fait que le péché (l’œuvre du diable en nous et autour de nous) cherche à rester caché, ne veut pas être révélé. Dans l’évangile de Jean, nous pouvons lire : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d’agir était mauvaise. En effet, toute personne qui fait le mal déteste la lumière, et elle ne vient pas à la lumière pour éviter que ses actes soient dévoilés. Mais celui qui agit conformément à la vérité vient à la lumière afin qu’il soit évident que ce qu’il a fait, il l’a fait en Dieu. » (Jean 3. 20-22) et encore : « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s’est pas tenu dans la vérité parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » (Jean 8.44). Et enfin, dans sa première lettre : « Celui qui pratique le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Or, c’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. » (I Jean 3. 8). Jésus est venu détruire l’œuvre du diable en la révélant et ainsi il nous en libère, lorsque nous nus repentons et que nous croyons en son amour.

Dans un mariage nous devenons une seul personne- est ce que les péchés de l’homme sont pardonnés grâce à la prière de sa femme ? Quand l’un pèche dans le couple est-ce que l’autre subit péché aussi ? [Anna]

Vous faites référence au verset 24 du chapitre 2 de la Genèse : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils ne feront qu’un ». « Ne faire qu’un » ici est à entendre dans le sens de l’unité même de Dieu, qui est un en trois personnes (c’est le même mot « un » qui est employé dans le verset que je viens de citer et dans la confession de foi d’Israël : « Écoute, Israël! L’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est un » (Deutéronome 6.4). Quand Jésus, le Fils, est mort sur la croix, le Père et l’Esprit ne sont pas morts. Quand Jésus a été tenté, le Père ne l’a pas été car Dieu le Père ne peut être tenté. De la même manière, quand das un couple l’un des deux pèche, l’autre ne subit pas son péché. Le pardon est avant tout accordé à celui/celle qui se repent de lui-même, mais la prière du conjoint est tout de même très importante, car la prière fervente est très efficace (Jacques 5.16). À coup sûr, ce qui est donné à l’un grâce à l’autre dans le couple, c’est la sanctification, même si l’un des deux n’est pas croyant (I Corinthiens 7.14)

Comment prendre leçon du « confinement » de Noé dans l’Arche ? [Amina]

Le « confinement » de Noé dans l’Arche n’est qu’un élément de l’histoire du déluge. Il n’est pas très juste sur le plan de la méthode d’étudier ainsi un texte biblique en projetant une préoccupation de notre actualité qui ne se trouve pas développée en tant que telle dans le texte. L’enfermement de Noé, de sa famille et de tous les couples d’animaux pendant environ une année dans l’arche n’est donc pas un confinement comparable à ce que nous vivons. On ne peut comprendre la valeur de cette vie dans l’arche sans ce qui précède et ce qui suit : l’histoire de la folie et de la violence des hommes à qui Dieu a voulu redonner un autre commencement. Ce qui est remarquable, c’est que la colère de Dieu n’est pas totale. Elle permet un nouveau départ. Ce qui est rarement le cas de la colère humaine. La fin du récit se termine sur l’échec de ce second redémarrage. Les hommes sont toujours aussi méchants. Dieu décide alors de changer de méthode (Genèse 8, 21 et 22). Il promet de ne plus détruire la terre (Genèse 9, 11 à 17). Il transformera le cœur humain, non par la force, mais par l’intérieur, par la confiance et l’écoute de sa Parole. Commencé avec Abraham (Genèse 12), cette histoire trouve son dénouement avec Jésus et le don de l’Esprit. Le confinement que nous vivons peut utilement être l’occasion de méditer sur Le projet de Dieu pour sa création. L’arche a été le lieu où s’est expérimenté la providence de Dieu pour sauver toute sa création. Dans notre vie, nous pouvons faire la même expérience en toute circonstance. C’est la foi de Noé qui nous enseigne (Hébreu 11, 7). Pour Jésus lui même quand il parle de Noé, c’est le fait d’obéir à Dieu qui est important (Luc 17, 26 et 27). Faites confiance Amina en la parole de Dieu, là est la vie, non pas confinée mais libérée !

Je m’inquiète de la part occulte dans les films Star Wars : parler aux fantômes- référence à Endor- naissance virginale de Darth Vader- projection astrale- thèmes bouddhistes- etc. Faut-il éviter? [Jean]

Sans prétendre donner une définition de l’occultisme, il faut néanmoins préciser de quoi il s’agit. L’occultisme désigne des connaissances cachées et transmises à des initiés. Il s’est toujours trouvé dans toutes les cultures et civilisations des personnes qui argumentent en faveur de l’occultisme pour dire que certaines choses doivent rester secrètes car il faut avoir atteint un certain niveau, faire preuve d’une certaine intelligence pour manier correctement ces connaissances. Ces secrets peuvent être transmis d’une manière confidentielle à des initiés soigneusement sélectionnés. Ils peuvent aussi parfois être cachés dans des œuvres artistiques que tout le monde pourra voir d’une manière anodine et que quelques-uns seulement pourront décrypter parce qu’ils connaissent le code. La critique chrétienne de l’occultisme tient en trois points : 1) Le Dieu de la Bible se révèle et se fait connaître. Il ne nous dissimule pas la vérité ultime sur Lui et sur le monde mais Il la fait connaître à tous. Il prend le risque de la vérité et nous fait désirer la vérité. 2) Ce que l’on garde secret entre pairs est rarement pour le bien. C’est le plus souvent un objet de honte ou un secret gardé en vue d’une manipulation d’autrui pour servir un intérêt partisan et mal intentionné. 3) L’occultisme est une porte d’entrée à la confusion spirituelle, l’inversion du bien et du mal et l’enchaînement par des forces de destruction qui sont l’œuvre du Malin comme le spiritisme.

A l’opposé, l’Évangile encourage tout être humain à rechercher et partager la vérité révélée dans la Bible en Christ. L’Évangile encourage aussi la discrétion dans les relations plutôt que le secret. Jésus a dit : « vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres » Jean 8, 32. L’occultisme justifie une hiérarchie humaine entre ceux qui sont dignes de connaître des vérités importantes et eux qui n’en sont pas dignes. Le Christianisme est à cet égard « démocratique » : nous n’avons pas à faire nous-mêmes ce genre de tri entre les êtres humains.

Après ce long détour, je reviens Jean à votre question. Repérer des manifestations occultes dans une œuvre artistique, un discours, une chanson, un film comme vous le faites, c’est déjà ne plus y être assujetti. La puissance du Christ est incomparablement supérieure à celle du Diable. Vous n’avez donc pas à être inquiet ni à avoir peur. En effet, si nous ne pouvons pas éviter la confrontation avec l’occultisme qui imprègne toute la culture humaine parce que la honte, l’orgueil et la fascination pour le Mal font partie de notre humanité, nous pouvons muscler notre vie spirituelle et être protégé en toute circonstance de toute influence occulte par la puissance de l’Esprit de Dieu qui nous gardera dans la lumière du Christ et sa promesse : « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura en lui la lumière de la vie ». Jean 8,12.

Que répondre à ceux qui disent tout le temps que tout est de la faute des chinois ? [Sylvette]

Devant un malheur : catastrophe, accident, ou une épidémie, un vieux réflexe est de commencer par chercher les responsables. Certains appellent le covid-19 le « virus chinois » puisque c’est en Chine que la maladie s’est déclarée. Sur le plan politique, d’autres dénoncent un nouveau méfait de la mondialisation ! Mais ce virus aurait pu apparaître dans un autre endroit du monde, et ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une épidémie (peste, grippe espagnole, SIDA, Ebola…) se joue des frontières.

Déjà les disciples de Jésus se demandaient qui avait provoqué la cécité d’un aveugle de naissance (év. de Jean, ch.9). Pensant qu’il s’agissait d’une punition, d’un jugement de Dieu (comme certains l’ont affirmé à propos du Sida, voire du covid-19), ils ont demandé : qui a péché ? Lui ? (mais c’est difficile à envisager, il ne pouvait avoir péché avant de naître) ou ses parents ? (coupables de rechange). Jésus a écarté ces tentatives d’explication du mal. « Ce n’est pas que lui ou se parents aient péché, a-t-il déclaré, mais la gloire de Dieu va se manifester dans sa vie ».

Nous pouvons dire à ceux qui cherchent des responsables que nous le sommes tous : non pas bien sûr responsables de l’apparition de la maladie, mais responsables d’empêcher ou freiner sa propagation. Responsables de soutenir ceux qui soignent ou assistent les malades, cherchent des remèdes, se battent pour que nous puissions continuer à nous nourrir, à communiquer, etc. Responsables des personnes isolées et fragilisées par l’épidémie. Et sur ce plan, il faut bien reconnaître que les Chinois ont pris des mesures efficaces (confinement, dépistage…) avec plus de célérité et de discipline que bien des Gaulois, dès qu’ils ont mesuré le danger. C’est en participant efficacement à la lutte, dans la prière et dans l’action, que nous pourrons glorifier notre Dieu, pour reprendre les termes de Jésus. Beaucoup plus qu’en attisant la haine de l’autre.