Dieu hait-il les hommes ? Comme il est infini- peut-on dire qu’il aime autant qu’il déteste comme certains versets le suggèrent ? [Chiara]

Il est possible de trouver dans la Bible des passages qui nous disent que Dieu hait ou « a en horreur » un comportement ou des humains marqué par ce comportement (le méchant, Psaume 11/5, la méchanceté, Psaume 45/8, des parties de l’homme qui font de mauvaises choses, Proverbes 6/16). Il n’est dit, en revanche nulle part, qu’il déteste l’humanité et le monde dans sa globalité. Quand la Bible dit qu’il a haï Esaü et aimé Jacob (Malachie 1/2-3, Romains 9/13), elle signifie que Jacob a été choisi. En revanche, la Bible dit clairement l’amour que Dieu porte au monde entier et ce qui en découle pour nos personnes particulières en Jean 3/16 : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (Jésus), afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
La Bible fait état d’un Dieu d’amour, toujours prêt à aller vers des humains qui, dans leur péché, le rejettent. La haine de Dieu nous dit sa position face au refus de son amour par les humain. Ce sont  ainsi nos comportements mauvais, nos pensées destructrices, notre manque de confiance et non nos personnes que Dieu déteste. Sa haine n’est alors rien d’autre qu’une face de cet amour qui a conduit Dieu à agir pour nous libérer de ce qui nous sépare de lui, en Jésus-Christ. Ainsi, une phrase bien connu dit que Dieu déteste le péché, tout en aimant le pécheur et même probablement parce qu’il aime infiniment le pécheur. On trouve une parabole qui parle de la puissance de l’amour de Dieu pour l’ humain en Luc 15.

En Matthieu 12-32 Jésus dit que celui qui pèche contre l’Esprit-Saint- le pardon ne lui sera accordé ni dans ce monde ni dans l’autre. Comment interpréter ce passage ? [Samdinho]

Pour comprendre ce que peut signifier « parler contre le Saint-Esprit », il est nécessaire d’être attentif au passage qui précède ce verset. Ainsi, les versets 14 à 21 du chapitre 12 de Matthieu nous montrent Dieu à l’oeuvre en Jésus, par des guérisons et des délivrances. Le texte nous dit que ces miracles correspondent à l’oeuvre de Dieu, par l’Esprit, l’accomplissement de ce qui a été annoncé dans l’Ancien Testament, selon les versets 18 à 20. Verset 24, on voit les pharisiens refuser cette oeuvre de l’Esprit en Jésus en l’attribuant au diable, ce que Jésus dément ensuite. Nous pouvons déduire que cette parole de Jésus s’adresse aux pharisiens de notre histoire et qu’elle désigne donc ceux qui rejettent l’oeuvre de l’Esprit.

Bien que la sanction de « non pardon » puisse nous sembler effrayante, elle est logique. En effet, c’est l’Esprit qui nous convainc de péché, nous conduit dans la repentance, nous pardonne et change nos cœurs. Ainsi, celui qui parle contre l’Esprit ne fait rien d’autre que de refuser son oeuvre de pardon : il n’est pas étonnant qu’elle ne puisse alors pas s’accomplir ! Tâchons donc de nous attendre à l’oeuvre de l’Esprit, tâchons de le laisser faire de nous de bons arbres, qui donnent de bons fruits ! (Matthieu 12,33-34s).

Dans Ézéchiel 44 / 25 : « Un sacrificateur n’ira pas vers un mort, de peur de se rendre impur. » Pourquoi assiste-t-on à un culte avant l’enterrement ? [Marc]

Plusieurs remarques pour répondre à votre question.

Tout d’abord, l’Ancien Testament est ancien ! Non pas à cause de sa date d’édition, mais parce qu’il est dépassé par le Nouveau qu’il annonçait. Dans le Nouveau, il n’y a plus de sacrificateurs, ni d’impureté rituelle (cf. Actes 10). Le Christ est le seul sacrificateur et l’unique victime expiatoire (cf. l’épître aux Hébreux). Il n’y a d’ailleurs plus de Temple non plus depuis 1.950 ans… Pasteurs et chrétiens ne sont pas des prêtres, sinon par la prière pour les autres, l’intercession, et pour ce faire ils le sont tous de par leur baptême, quelles que soient les circonstances.

Quant au texte que vous citez, la réponse en est bien sûr l’histoire du « bon Samaritain » (Luc 10 / 30-37), où le sacrificateur et le lévite appliquent ce verset, tandis que le Samaritain (Jésus ?) s’approche, lui, du blessé qui est peut-être mort (moi ?). C’est Jésus qui accomplit l’Ancien Testament en rendant caduques ses ordonnances rituelles, par sa propre mort et sa résurrection, gage de la mienne.

La question du culte à l’occasion d’un enterrement ou d’une crémation est très différente, en protestantisme. Il ne s’agit pas de s’approcher du mort (le culte peut avoir lieu sans la présence du cercueil, d’ailleurs), mais d’une famille en deuil, pour prier avec elle (les « condoléances » au sens propre), et écouter ensemble la Parole que Dieu lui adresse, témoignage justement de cette résurrection pour le défunt comme pour chacune des personnes présentes. Ce culte n’est donc pas nécessaire (pour éviter toute idolâtrie, les Réformés d’autrefois s’en passaient), mais il est à la fois l’expression de la fraternité chrétienne (soutenir des frères et sœurs dans la peine) et la mission de l’Église (annoncer l’Évangile en toute circonstance).

La Bible dit que nous sommes mis à part dès le sein de notre mère, choisis par Dieu comme Israël, et d’autre part que le salut est offert à tous en J.-C. Quelle est notre part dans tout ça ? [Manu]

C’est une question qui depuis toujours divise le christianisme. Pélage, comme le judaïsme avant lui, insistait sur la part de l’être humain dans son salut. Le catholicisme souligne qu’avec l’aide de Dieu, l’être humain peut faire ce qu’il faut. Au sein-même du protestantisme, alors que les Réformateurs insistaient, eux, sur la prédestination des croyants, le méthodisme (et à sa suite la majorité du courant évangélique, notamment le pentecôtisme), a réintroduit la nécessité du choix.

Pourquoi donc faudrait-il que nous y ayons notre part, dans notre salut ? Nous en sommes indignes, et « incapables par nous-mêmes d’aucun bien » (cf. la confession des péchés de Calvin et Bèze). C’est un pur cadeau. Je ne puis qu’en être reconnaissant, dès que j’ai conscience de l’avoir reçu, et le mettre en œuvre dans ma vie et autour de moi avec l’aide du Saint-Esprit, comme témoignage rendu à Jésus-Christ.

Mais le salut n’est-il pas offert à tous en Jésus-Christ, comme vous l’écrivez ? Certes ! C’est bien pour ça que le témoignage évangélique est nécessaire, et qu’un chrétien ou une Église ne peut pas justifier n’importe quoi… Pour saisir ce salut, il faut bien que l’être humain ait d’abord une conscience aiguë de son indignité, de son péché, pour recevoir joyeusement le fait que Christ l’a pris sur lui et l’en a libéré par sa mort et sa résurrection. « Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éphésiens 2 / 8)

Comment les deux s’articulent-ils pour les autres ? C’est dans la main de Dieu, pas dans la mienne ! À moins que ce ne soit une question de regard. J’ai lu une fois (sous une plume pentecôtiste), que celui qui était à l’extérieur semblait avoir le choix d’entrer ou non, pour s’apercevoir une fois dedans qu’il y était attendu et qu’il n’aurait pas pu faire autrement… Quant à moi qui sais être dedans, je ne puis que rendre grâces humblement.

Jean 19,30 : « Jésus rendit l’esprit ». Quelle différence avec l’expression « rendre l’âme » ? [Joël]

L’expression « rendre l’âme » est rare dans la Bible (Genèse 35,18), « rendre l’esprit » également. Que se passe-t-il quand on meurt ? Dans la manière biblique et hébraïque de dire les choses, on dit que l’âme périt, ou qu’elle descend au séjour des morts, alors que le corps a disparu. C’est que l’esprit ne souffle plus, s’en est allé. L’expression « rendre l’esprit » semble donc plus conforme à cette manière-là de dire les choses : le souffle donné par Dieu à toute âme, toute vie (Psaume 104,29-30), s’en retourne à lui.

Dans l’expression utilisée pour Jésus, il y a aussi un autre sens : lui qui vivait totalement de l’Esprit de Dieu, il rend cet Esprit (qui est une personne) disponible pour d’autres, pour ses disciples (Jean 14 / 16-17, 28). « Rendre l’Esprit » à son Père, c’est dire ultimement sa confiance. Ressuscité, il est en communion parfaite avec le Père et avec cet Esprit. « C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. » (1 Corinthiens 15,45)

Un chrétien peut-il chanter la Marseillaise ? [Olivier]

A l’approche du 14 juillet… que vous dire ?
D’abord que chanter n’est pas un acte anodin. Nous chantons beaucoup de choses qui nous édifient (Ephésiens 5,19 – Colossiens 3,16) et pas mal d’autres choses qui ne nous édifient pas. Méditez les paroles des comptines pour enfants « A la pêche aux moules » ou « Une souris verte », et vous réfléchirez peut-être à les faire chanter à vos bambins.

Chanter n’est pas un acte anodin parce que ce qui passe par notre bouche et en particulier ce qui en sort peut nous souiller, d’après Jésus (Matthieu 15,11). Il s’agit de proclamations, et si Dieu aime les proclamations bénissantes, l’ennemi du Christ adore les proclamations maudissantes.

Les questions que je me poserais donc avant de chanter la Marseillaise seraient les suivantes :
– L’étendard sanglant levé contre la tyrannie… quel est ce sang ? Contre quelle tyrannie ? Celle de l’Ancien Régime avec sa monarchie de droit divin ? Ou, a posteriori, celle de la Terreur, pur produit de la Révolution ?
– Le sang impur qui abreuve nos sillons. On lit tout et n’importe quoi pour justifier cela. Il y a simplement en finale de cet hymne national une jubilation à voir un sang couler dans la terre. Relisez ce que dit Dieu à Caïn en Genèse 4. Ne pas faire couler le sang est un impératif non négociable des Ecritures. L’idée d’un sang impur en saurait en tout cas s’appliquer à du sang humain, dans la Bible. Parce que le sang, c’est la vie et que cette vie est donnée par le Seigneur.

Personnellement, vous l’aurez compris, je ne chante pas ce chant. Je pense que le nationalisme est un fléau de l’humanité, car il est une haine non jugulée, ajoutée à un patriotisme, qui lui peut être paisible.
Il y a des hymnes nationaux qui sont plus sobres, d’autres qui sont franchement à la gloire de Dieu. Si vous avez des idées pour une réforme de la Marseillaise, écrivez au Président de la République !

Pouvez-vous m’expliquer pourquoi Dieu dans le Premier Testament a tué autant de personnes (+ de 3.000) par rapport au diable (10 environ) ? [Christophe]

Je peux vous dire que Dieu a fait vivre plusieurs milliards de personnes, le diable aucune !

Car le diable ne peut faire vivre personne, ni d’ailleurs de sa propre autorité faire mourir qui que ce soit. Dans le livre de Job, le satan agit avec la permission de Dieu. Car Dieu seul est celui « qui fait mourir et qui fait vivre » (1 Samuel 2 / 6) : « Voyez que c’est moi, moi seul qui suis Dieu, et qu’il n’y a point d’autres dieux près de moi ; moi je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main. » (Deutéronome 32 / 39).

Dès lors qu’on a bien vu qu’aucun parallèle n’est possible entre Dieu et diable, le second n’étant pas une personne divine, la question se pose de ce qui fait mourir. La réponse constante de la Bible, c’est que la rupture avec Dieu équivaut à la mort et entraîne la mort. « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 6 / 23) La Bible chrétienne (les deux Testaments) pose donc ce nouveau faux parallèle, bien plus éclairant : tous ceux qui meurent (y compris vous et moi) le méritent, tandis que ceux qui vivent l’ont reçu en cadeau, à plus forte raison ceux qui vivront éternellement en Jésus-Christ !

Les textes que vous évoquez dans l’Ancien Testament sont des illustrations, sous forme de récits, de cette réalité. S’y ajoute l’amour de Dieu pour son peuple, un amour forcément partial : Dieu prend la défense de ceux qui lui appartiennent – et cela peut faire mal à leurs adversaires…

Qu’est-ce qui arrive à l’âme d’un mécréant ou d’un bienfaiteur lorsque ceux-ci sont enterrés ? Chez les catholiques comme chez les musulmans, le purgatoire existe. [Maurice]

Pas chez nous ! Parce que rien dans la Bible ne laisse entendre qu’il pourrait y avoir un lieu ou un temps intermédiaire. Le « paradis », c’est la vie éternelle dans la présence du Père, aux côtés (= à la table !) du Fils. L’« enfer », c’est d’en être privé. C’est par commodité de nos intelligences infirmes que nous nous représentons cela dans des catégories de temps et d’espace, dans lesquelles Dieu n’est pas contraint, ni nous non plus quand nous vivrons auprès de lui ! Donc ni temps de peine ou de probation, ni lieu de souffrance en attendant d’en être délivrés…

Utilisant les représentations de son temps, Jésus raconte une petite histoire (Luc 16,19-31) dans laquelle l’un des personnages est « dans le sein d’Abraham » et l’autre brûle « dans l’hadès » (= le séjour des morts) ; celui-ci seul est dit avoir été enterré, d’ailleurs, alors que les deux sont morts. Et dans la logique de cette représentation, Jésus fait dire à Abraham qu’il n’est pas possible de passer d’un lieu à l’autre. Plus important : il souligne que c’est dans notre existence présente que se joue notre salut, dans l’écoute de la Parole de Dieu.

Le critère n’est donc pas l’alternative « mécréant / bienfaiteur » mais « incroyant / croyant », car la Parole de Dieu témoigne non pas de nos œuvres, mais de l’amour que Dieu nous porte en Jésus. Faisons-nous confiance à Dieu, à Jésus, pour notre vie, aussi bien ici-bas qu’au-delà ? Voilà la vraie question, et c’est pour aujourd’hui : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Psaume 95,7-8 cité trois fois par l’épître aux Hébreux, ch. 3 et 4). Jésus est mort et ressuscité pour que, dans cette confiance en lui, nous ayons la vie éternelle (et que dès maintenant nous puissions bien faire, gratuitement). En dehors de cette confiance, notre vie « enterrée » n’est que vide et néant, maintenant comme ensuite.

En Matthieu 5:32 Jésus dit que si on épouse une femme divorcée, on commet un adultère. Egalement en 1 Corinthiens 7:11. Comment comprendre ces passages ? [Curtis]

Genèse 2,24 « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » Voici le principe biblique, qui sous-tend ces affirmations sur la mariage. Il est répété cinq fois dans la Bible ( Matthieu 19,5-6, Marc 10,8, 1 Co 6,16, Ephésiens 5,31). Ainsi, c’est parce qu’à l’origine, Dieu a créé l’homme et la femme pour qu’ils soient unis à vie, que la Bible signale le remariage comme un adultère.

Ces textes tout en signalant le sérieux de la séparation et du remariage, liés à la « dureté du coeur », évoquent la possibilité du remariage, dans certains cas. Ainsi en est-il de « l’impudicité » (l’infidélité essentiellement) et du fait d’être avec un non croyant qui refuse de rester en couple avec le « croyant ». Bref, Dieu sait que notre coeur est dur, tant que nous ne nous laissons pas restaurer par le Saint-Esprit, ce qui n’est possible que dans la foi en Jésus-Christ, et que nous pouvons, par notre faute, mettre à mal nos unions.

Devant le divorce, ces passages  invitent les anciens époux à chercher, chacun pour soi, ce qui a été à l’origine de la rupture. Il s’agit de demander à Dieu de mettre en lumière la faute, les fautes, les manques de confiance en Dieu, qui ont conduit le couple à la séparation, afin de pouvoir s’en repentir. Souvent, ces tords sont partagés. Les mettre à jour plutôt que les nier aidera chacun à se laisser restaurer par Dieu pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Alors, parce qu’il y a faute, reconnue, le couple n’est plus lié et le remariage devient une possibilité (1 Co 7,15).

Un chrétien peut-il perdre son salut ? [Phil]

Une certitude : c’est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de nous, c’est le don de Dieu. (Ephésiens 2,8). Le salut est donc souverainement l’œuvre de Dieu et il s’étend de façon opérationnelle dans notre vie dans l’expérience de la foi.
Donc si Dieu nous sauve, qui pourrait détruire ce que Dieu fait ?
Y a-t-il quelqu’un de plus puissant que Dieu, ou qui pourrait détruire l’œuvre de Dieu ?
La seule destruction possible, c’est celle que nous faisons nous-mêmes quand nous refusons le salut.

Un péché (celui contre le Saint-Esprit) est dit impardonnable en Matthieu 12,32, Marc 9,29 et Luc 12,10. Mais il n’est pas dit qu’il vaudrait un refus du salut pour autant !
Reste donc un verset, Hébreux 6,4-6 : « Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. » Il s’agit bien d’une démarche de la personne chrétienne qui volontairement refuse son salut.

On ne peut donc pas « perdre son salut », sinon en choisissant de le renier.

Jésus a dit : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture soit accomplie. » Jean 17,12 – et vous n’êtes pas le diable, semble-t-il !