Tout l’Ancien Testament est-il une prophétie qui pointe vers Jésus ? [Armand]

Je ne pense pas pouvoir dire les choses comme ça, Armand. Quand le Christ, ressuscité, a accompagné deux de ses disciples vers le village d’Emmaüs, il leur a fait une étude biblique personnelle : « « … en commençant par les écrits de Moïse et continuant par ceux de tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Luc 24.27) Cela ne veut pas dire que tout, dans le Premier Testament, parle de Jésus ou est une prophétie qui pointe vers Jésus. Il y a, certes, bien des passages que nous recevons comme des annonces de la venue de Jésus, mais ce serait, je crois un immense contresens que de prétendre que tout le Premier Testament est une prophétie pointant vers Jésus. En tant que chrétien, j’essaie plutôt de lire la première partie de la Bible avec « les lunettes Jésus-Christ », c’est-à-dire en essayant de les comprendre sur la base de la vie, du message, de la mort et de la résurrection de Jésus, qui n’est pas venu abolir ces textes mais les accomplir, leur donner le sens que Dieu a toujours voulu qu’ils aient.

Pourquoi les protestants ne se confessent-ils pas à un prêtre ? Cela semble biblique (Jacques 5:16). [René]

Non seulement se confesser est « biblique », René, mais aussi hautement important, puisque ce passage de l’épître de Jacques y voit un chemin de guérison personnelle et communautaire (délivrance du poids pesant sur la conscience, réconciliation, etc). Mais le protestantisme, dans la perspective du sacerdoce universel, conteste que le pardon de Dieu ne puisse être accordé que par l’intermédiaire d’un prêtre ou autre ministre consacré.

A la lumière du texte que vous citez ou d’autres (év. selon Matthieu 18,18) on peut affirmer que le Seigneur remet ce pouvoir de pardonner et d’attester la grâce et la miséricorde de Dieu entre les mains de chaque disciple. Même si, bien entendu, tout chrétien n’a pas forcément le charisme ou la compétence nécessaire pour écouter un récit de vie avec empathie et discernement. Un tel accompagnement, que l’on appelle parfois la « cure d’âme », ne s’improvise pas et exige équilibre personnel, mâturité spirituelle et bien sûr confidentialité absolue. Il fait normalement partie de la formation des pasteurs.

Comment gérer conjointement Romains 10:13 et Matthieu 7:21 ? [Ella]

Cher Ella, si je dis qu’un verre est à moitié vide et si je dis encore que ce même verre est à moitié plein, je semble dire deux choses différentes et opposées, et pourtant je commente la même réalité avec un regard positif ou avec un regard négatif. Il se passe la même chose entre les deux phrases que vous citez. Elles semblent s’opposer, mais l’une dit en creux, ce que l’autre dit en plein. Je m’explique :

En Matthieu 7, 21, Jésus dit : « Ce ne sont pas ceux qui me disent ‘Seigneur ! Seigneur !’ qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ». L’apôtre Paul écrit dans l’épître aux Romains : « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (10,13).

Ces deux phrases semblent contradictoires en apparence. Mais en regardant de près le contexte de Matthieu 7, nous voyons que Jésus dénonce dans tous ce passage l’hypocrisie des religieux. Juste avant, il parle des loups déguisés en moutons et des arbres qui portent de mauvais fruits. L’être humain peut chercher à tromper les autres. C’est l’usage que nous faisons souvent de la parole. Nos mots servent à déguiser nos pensées, des paroles aimables cachent parfois de la médisance, des paroles de piété affichée peuvent recouvrir des vies détournées sans honte de Dieu. Jésus rappelle ici que si nous pouvons abuser les hommes, nous ne pouvons pas tromper Dieu. Au delà des paroles prononcées avec nos lèvres, Dieu regarde au cœur. Il n’exauce pas des paroles flatteuses, sans foi véritable. Dans la parabole qui suit Jésus prolonge cet enseignement : c’est notre vie tout entière qu’il faut construire sur la Parole de Dieu et pas simplement manifester une adhésion superficielle.

Dans l’épître aux Romains, si on regarde le contexte comme nous l’avons fait chez Matthieu, nous voyons que Paul est parfaitement fidèle à l’enseignement de Jésus. La parole que vous citez est précédée de plusieurs phrases sur la parole de la bouche et les dispositions du cœur qui doivent être cohérentes (v.8 et 9). A partir du verset 16, Paul précise son propos toujours dans la même ligne : Entendre la Parole de Dieu ne suffit pas, il faut vouloir lui obéir et Paul développe longuement l’exemple d’Israël. C’est ce qui entre dans notre cœur et qui vient de Dieu qui est décisif pour transformer nos vies et pas ce qui sort de notre bouche. Dieu exauce les cœurs vides et repentants qui se tournent vers lui mais il n’exauce pas les paroles vides qui en réalité se tournent vers nous !

Un appel hypocrite à Dieu n’obtient aucune réponse, un appel sincère du fond du cœur obtient toujours une réponse. Il n’y aucune contradiction mais au contraire une grande cohérence !

Que le Seigneur Ella, garde votre cœur et vos pensées en Lui !

Quelle attitude devons-nous avoir face à l’homosexualité ? Que dit la Bible et de quelle façon expliquer l’homosexualité d’un point de vue chrétien ? [Cathy]

Tout d’abord Cathy, il me semble important de ne pas faire des débats théoriques et abstraits sur des réalités humaines qui sont toujours complexes et singulières. Vous ne rencontrerez jamais l’homosexualité face à face et je vous invite à refuser par avance tout projet de l’expliquer. Les homosexuels que vous rencontrerez auront besoin comme tous les autres êtres humains, de votre générosité évangélique, de votre confiance et de votre amour fraternel sans réserve.

Il faut réfléchir au sens de la sexualité. La relation conjugale qui inclut la sexualité est le reflet de la relation entre Dieu et l’humanité. Cette relation est celle d’une radicale altérité, en elle-même source de joie et de difficultés. Dans cette relation, Dieu donne la liberté et la fidélité. Cette relation entre Dieu et l’humanité permet la fécondité spirituelle de la vie humaine sous l’influence du Saint-Esprit. Ainsi dès le début de la Bible jusqu’à l’enseignement de Jésus, la relation entre deux personnes de sexes opposés inclut dans cette altérité radicale, la possibilité de la fécondité. Ce qui n’est pas le cas d’une relation entre deux personnes de même sexe. La relation entre deux personnes de sexes opposés rappelle donc d’une manière éminente que la vocation de l’humanité est de grandir dans l’amour et la fécondité de l’amour et la transmission de la vie. Voilà pourquoi les relations sexuelles entre deux personnes de même sexe n’ont pas de sens positif dans la pédagogie biblique, comme d’ailleurs les relations hétérosexuelles contraintes, ou sans lendemain ou avec adultère ou dans le cadre de la prostitution.

Votre question me permet aussi de rappeler que tous les êtres humains sans exception sont pécheurs. Il est injuste d’isoler un comportement particulier pour le condamner. La médisance, l’orgueil peuvent menacer aussi ceux qui critiquent et jugent les personnes homosexuelles. Ce qui est tout aussi contraire à la volonté de Dieu pour ses enfants. Enfin, il ne faut jamais réduire une personne à un seul aspect de sa vie. Une grande tentation à notre époque est d’enfermer les autres ou de s’enfermer soi-même dans une identité sexuelle affichée et réductrice de notre personne. Nous sommes tous appelés à progresser dans notre vie, à prendre conscience de notre vocation et de nos errements, et à reprendre pied sur le chemin où Dieu nous appelle. Certains ajustements sont plus difficiles que d’autres et ce qui sera aisé pour les uns sera très difficile pour d’autres. Mais Dieu ne nous abandonne jamais. Il est patient. Il nous aide à accomplir notre vocation, parfois d’une manière inattendue et stupéfiante. C’est un travail intérieur qu’il accomplit en nous. Nous pouvons lui faire confiance.

Nous vivons dans une société très contradictoire, où tout se dit et le contraire de tout aussi. Mon conseil est de s’en remettre à Dieu pour notre vie entière y compris la sexualité, aux frères et aux sœurs plus anciens dans la foi avec discernement et garder l’espérance qui se muscle dans la prière.

Que Dieu vous garde et vous fortifie !

Que veut-on dire par « se préparer pour la sainte-cène » ? [Annie]

L’enseignement principal sur la manière de recevoir la Sainte-Cène se trouve en 1 Corinthiens 11/17-34. Voilà les éléments qui devraient nous permettre de nous préparer à ce moment.
1-1 Co 11/17-22, met l’accent sur la Sainte-Cène comme repas de communion de l’Eglise corps du Christ. Se préparer à ce repas, c’est considérer ceux qui vont le prendre avec moi comme des frères et des soeurs en Christ, ce qui implique le désir de partage et de réconciliation (voir Matthieu 5/23-24, même s’il n’est pas question, dans ce passage, de la Cène).
2-1 Co 11/23-26, rappelle le sens de ce repas, institué par Jésus. Se préparer à le prendre, c’est se souvenir de la mort et de la résurrection de Jésus pour le salut du monde.
3-1 Co 11/27-32 nous invite à la prendre en discernant dans ce qui est pris, le corps et le sang de Jésus. Nous sommes donc invité à accueillir la vie du Christ, dans notre vie, notre péché, nos maladies, nos infirmités, pour le laisser nous relever, nous transformer.

Puisque Dieu est bon et aimant- pourquoi le monde de la nature est-il parfois si dur et cruel (tuer ou mourir- manger ou être nourriture- survie du plus apte- etc.)? [David]

« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… » nous dit la Bible en Romains 5/12. Ce « seul homme » dont il est question, c’est Adam, désigné en Genèse 2 et 3 comme le premier humain. Ainsi, le premier homme et sa femme ont péché. Ils n’ont pas écouté Dieu, ils ont préféré faire comme ils voulaient plutôt que de vivre la vie que Dieu avait crée bonne pour eux. Ils ont voulu penser qu’ils étaient leurs propres adieux et agir ainsi en prenant du fruit que Dieu leur avait défendu. Le mal, le péché et la mort sont alors entrés dans le monde, qui n’est plus tel que Dieu l’a voulu. En effet, dés qu’Adam et Eve ont mangé du fruit, la Bible montre que les ennuis commencent : les humains se cachent devant Dieu, l’homme accuse sa femme, qui accuse le serpent (Genèse 3), puis vient le premier meurtre (Genèse 4). Avant la chute, même les animaux étaient végétariens (Genèse 1/29-30), le péché étant advenus, la violence s’étend à notre régime, l’humain mangera de la viande (Genèse 9/3). Bref, le péché, le mal et la mort touchent toute la création, elle marque l’existence de tout être depuis la chute. Et pourtant, nous avons une espérance, en Christ, qui ôte du monde le péché qu’Adam y avait amené. Ainsi, en Romains 5/15, nous lisons : »Mais il n’en est pas du don gratuit comme de l’offense; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. » Depuis la résurrection de Jésus, nous pouvons bénéficier de son oeuvre si nous l’accueillons. Il nous offre le pardon de nos péchés et l’assurance d’une vie libre du péché, la vie éternelle. Elle se manifestera pleinement à la fin des temps, il n’y aura alors plus de souffrance, ni de malheur (Romains 8/19-20, Apocalypse 21/1-4).

Qu’est-il arrivé aux personnes ressuscitées de Matt 27:53 ? Est-ce que la déchirure du voile du temple et un événement réel ou un langage symbolique ? [Marguerite]

Concernant les personnes ressuscitées, il est claire qu’elle sont…de nouveau mortes, tout comme Lazare en Jean 11. Ainsi, la Bible précise que la résurrection finale aura lieu dans le temps de la fin. Alors seulement, les croyants auront ce corps glorieux qui ne mourra pas (Philippiens 3/21, 1 Corinthiens 15/42-43). Les résurrections, opérées par Jésus pendant son ministère terrestre, nous disent que son autorité s’exerce sur la mort même. Elles annoncent sa résurrection, le jour de Pâques, laquelle est le prémisse de celle que les croyants espèrent à juste titre pour eux-mêmes (1 Corinthiens 15/20). Ainsi, la résurrection décrite dans l’Evangile de Matthieu a un sens spirituel, symbolique si on veut, fort. Elle transmet une vérité sur ce que Jésus est en train d’accomplir. Il en est de même avec la déchirure du voile du Temple, qui signifie que ce qui séparait l’humain de Dieu, le péché, est ôté par le pardon qui est désormais acquis par le sacrifice du Fils de Dieu. Ainsi, en Christ, nous pouvons aujourd’hui entrer librement en relation avec Dieu, sans devoir passer par l’institution du Temple et ses sacrifices.
J’ai un jour, assisté à un débat véhément sur la question : « La déchirure du voile du Temple s’est-elle vraiment produite ou est-une histoire inventée pour nous transmettre une vérité sur ce qui advient en Christ crucifié ? ». L’un disait qu’il était « scientifiquement impossible » que le voile se soit déchiré, l’autre avançait que rien n’est impossible à Dieu. Je dirais, pour ma part, que le sens spirituel de ces récits est le plus important. Nous devons, premièrement, saisir le sens de ce qui nous est raconté. Quant à savoir ce qui est physiquement advenu ou non, je ne me risquerais pas à affirmer qu’il n’en ait pas été ainsi. Ce n’est pas parce que quelque chose transmet du sens, que cette chose ne s’est pas produite et ce d’autant plus que ce signe vient du créateur de toutes choses.

Est-ce qu’un chrétien peut perdre le salut ? [Baniké]

Que dit Jésus ? En Jean 10, versets 27 à 29, il est écrit :

« 27 Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent.

28 Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.

29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. »

Il est clair d’après ce passage et bien d’autres encore que ceux qui ont entendu la voix du bon berger et qui marchent à sa suite seront conduits par lui jusque dans la vie éternelle et que personne, ni rien ne peut les séparer de son Amour. (Romains 8,38 )

Par contre, il est dit aussi en 1 Timothée 4 : «  Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. »

Et en 1 Corinthiens 10 verset 12 : « Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! »

Le chrétien doit rester vigilant, vivre jour après jour dans une communion personnelle avec son Seigneur et ancré dans Sa Parole pour ne pas se laisser entraîner loin de son Berger.