Les morts dorment-ils jusqu’à la résurrection des temps de la fin ? Sont-ils inconscients de ce qui se passe sur la Terre parmi les vivants et de la façon dont le plan de Dieu est exécuté ? [Pierrot]

Votre question est peut-être liée au fait que la Bible proscrit d’interroger les morts (Dt 18,10-11), laissant supposer qu’ils ont certaines connaissances privilégiées, ainsi qu’à l’épisode de 1Samuel 28, 3-25. De toute façon la Loi divine pose que ça n’a pas d’intérêt pour nous de le savoir.

La Bible en dit-elle plus sur la condition humaine entre la mort physique et la résurrection des morts ?

Disons que le corps, en attente de la résurrection, retourne à la poussière (Genèse 3,19), mais qu’en est-il du souffle de vie qui fait de l’Homme une « âme vivante » (Genèse 2,7), une personne ?

Pour ceux qui ne croient pas en Christ, la destination est le séjour des morts, Sheol en hébreu, Hades en grec… qui apparait comme un lieu de néant (Ecclésiaste 9,10). Luc 16,19-31 nous donne une autre vision, mais le fait que la passage soit présenté comme une parabole incite à la prudence quant aux conclusions à en tirer.

A propos de ceux qui croient en Christ, de qui Jésus dit qu’ils ne mourront jamais (Jn11,26), c’est moins clair. Nous lisons effectivement chez Paul qu’ils dorment en Christ (1 Corinthiens 7.39; 11.30; 15.6, 18,20,51; 1 Thessaloniciens 4.13-15). Mais ce temps intermédiaire ne semble pas être un temps d’inconscience. Ainsi, Jésus assure au « bon larron », le jour même de sa mort, sa présence à ses côtés au paradis (Luc 23,43), lieu de présence du Christ et de l’arbre de vie en Apocalypse 2,7 (paradis où Paul est monté suite à sa révélation sur le chemin de Damas, voir 2Corinthiens 12,4). En Philippiens 1.21-23 et 2Corinthiens 5,8, Paul parle de l’après comme d’un temps enviable. Dans le livre de l’Apocalypse, les saints, les croyants ayant subi le martyr en attente de rédemption sont au repos, mais conscients, et en mesure de demander combien de temps il reste avant que justice ne soit faite sur terre (6.9-11).

Mais l’essentiel est que nous n’avons rien à attendre de ceux qui ont quitté ce monde : Dieu pourvoie à nos besoins.

Que veut-on dire par « se préparer pour la sainte-cène » ? [Annie]

Peut-être l’expression s’inspire-t-elle d’une recommandation de l’apôtre Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (11,28s) : « que chacun s’éprouve soi-même, avant de manger ce pain et de boire cette coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps et le sang du Seigneur mange et boit sa propre condamnation (trad. TOB) ».

Chez certains chrétiens, cet avertissement est compris comme une interdiction de communier faite à quiconque se trouverait en situation de faute morale, par exemple, et donc se serait rendu indigne d’avoir part au repas du Seigneur. Mais alors, qui en serait « digne » ? Il n’y a autour de la table du Seigneur que des pécheurs pardonnés.

Le v.21 montre que Paul pense à autre chose : aux repas communautaires au cours desquels était célébrée la Cène, les membres les plus riches de l’Eglise de Corinthe mangeaient sans s’inquiéter des plus pauvres, qui n’avaient pas grand chose. Ce qui allait à l’encontre du sens même de ces repas appelés « agapes », et bien entendu de la Cène, puisque le partage du pain et de la coupe atteste l’unité et la fraternité de tous les participants, en Christ. D’autre part, certains participants étaient même ivres (v.21) et ne savaient donc pas ce qu’ils faisaient !

Résumons : se préparer pour la Cène, c’est tout simplement se rappeler et croire ce qu’elle nous atteste et ce que le Saint-Esprit nous y communique, le don par le Christ de lui-même, pour nous tous. C’est aussi en tirer les conséquences dans mes relations avec les autres membres de l’Eglise : comment pourrait-on se reconnaître frères et soeurs autour de la même table, membres du même corps, sans s’aimer ?

Que signifie le terme aspersion ? [Jean]

Le terme « aspersion » est utilisé pour désigner les baptêmes que l’on pratique en versant de l’eau sur la tête du baptisé. Ce type de baptême s’oppose au baptême par immersion, lors duquel le baptisé est plongé, puis retiré de l’eau. A l’origine, le baptême se vivait par immersion (le mot grec pour baptiser signifie « plonger »). Cette modalité de baptême est encore employée aujourd’hui par certaines églises qui baptisent les personnes dans des baignoires ,dans des lacs…. La descente dans l’eau signifie la mort à la vie conduite par le péché. La sortie de l’eau dit la naissance à une vie nouvelle dont Christ est désormais le Seigneur et la maître. Dés le IIème siècle, la Didachè, un texte chrétien très ancien, parle de ce qu’on appelle aujourd’hui le baptême par aspersion, en précisant qu’il peut être employé lorsqu’une quantité suffisante d’eau ne peut être trouvée. Cette pratique est devenue courante à la fin de l’antiquité et demeure la manière habituelle de baptiser dans nombre d’églises.

Comment et pourquoi les jésuites ont-ils persécuté les huguenots ? Les jésuites sont-ils toujours dangereux aujourd’hui? (Je suppose que les théories de complot d’Internet sont pour la plupart fausses) [Erik]

Je pense, en effet, qu’il vaut mieux consulter les ouvrages des historiens que les théories du complot qu’internet propose.
La compagnie des jésuites, composée de prêtres, a été fondée au XVI ème siècle. Soumis au pape, ils se sont opposés aux protestants en se donnant pour objectif de répandre les idées de la Contre-Réforme catholique. Les Jésuite ont participé à la lutte intellectuelle contre le protestantisme. C’est dans cette sphère, en assurant, entre autre, la formation intellectuelle des élites, qu’ils ont été actifs, sans, à ma connaissance, avoir commis de crimes contre les protestants, ces derniers étant plutôt perpétrés par les pouvoirs civiles.
Depuis Vatican II et les années 60, l’hostilité entre catholiques et protestants a nettement diminué. Bien que des désaccords importants demeurent, les uns et les autres sont tombés d’accord sur « la justification par la foi » qui était au centre des divergences entre catholiques et protestants, au temps de la Réforme (voir accords sur la justification par la foi). Il n’y a donc aucune hostilité particulière aujourd’hui, entre jésuites et protestants. Vous n’avez pas à trembler, si vous en croisez…

Dieu a-t-il réellement crée des hommes- bien distincts des femmes et cela par nature- de ce qui relève de l’inné et non de l’acquis ? (Je parle bien ici de genre et non de sexe) [Alyssa]

Le Genèse dit : « Dieu créa l’humain à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » (Genèse 1/27) puis de cela et de toute sa création dit « il vit que cela était bon » (Genèse 1/31).
Le premier mot traduit par humain, évoque le genre humain, l’humanité. Celui qui est traduit par « homme » signifie en fait « mâle » et ce qui est traduit par femme signifie « femelle ». Dieu a donc créé l’humain mâle et femelle et cela est bon.
Cette volonté originelle de Dieu désigne-t-elle le sexe, la différence des corps ou le genre, le fait de se sentir subjectivement homme ou femme ?
Notons tous d’abord que l’humain, dans la Bible n’est pas une âme dans un corps. L’humain est âme et corps. C’est ainsi que Genèse 2/7 nous montre Dieu faisant l’homme de la poussière de la terre et de souffle. C’est ainsi aussi que le mot « humain » signifie aussi en hébreu « terre ». Ainsi Dieu a créé notre corps et notre âme mâle ou femelle. L’un ne va pas sans l’autre.
Notons ensuite que la Bible ne dit pas que les animaux sont fait mâles et femelles même si le corps de la plupart des animaux a aussi été créé sexué. Ces derniers ne sont pas créé « à l’image de Dieu » mais « selon leur espèce ». Cela signifie que la différence sexuée de l’humain implique plus que son corps. Elle participe à faire de l’homme et de la femme, différents et semblables, réconciliés et se donnant l’un à l’autre dans le couple, l’image de Dieu. En effet, nous dit Jean, « Dieu est amour ». (1 Jean 4/8)

Comment sait-on que Dieu nous a pardonné ? [Hakim]

La réponse tient en un seul verset biblique : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1Jean 1,9)

C’est donc plutôt la réception du pardon qui peut bloquer. Car Dieu pardonne, c’est le coeur de la foi chrétienne. Ce fut le « testament » de Jésus sur la croix quand il a demandé au Père : « Pardonne-leur car il ne comprennent pas ce qu’ils font ». Si vous avez du mal à recevoir le pardon, c’est peut-être parce que vous avez tendance à vous accuser toujours à nouveau. Mais si c’est le cas, vous devriez vous positionner différemment.
Clairement pas du côté de l’accusateur de nos âmes.

L’enfer est-il un lieu de souffrance ? Le feu pourrait-il être un lieu de purification pour les pécheurs ? Certains feux dans la Bible sont bons : buisson ardent- Pentecôte- fournaise de Daniel. [Adam]

Il y a je crois une distinction à faire dans votre question.

D’abord, ce que l’on appelle généralement l’enfer (à ne pas confondre avec ce que le Symbole des Apôtres appelle « les enfers » où Christ est descendu après sa mort, qui désignent le séjour des morts, un lieu d’attente de la résurrection ; voir Matthieu 12,40 ou Ephésiens 4,9) est le lieu de destination finale de ceux qui ne recevront pas la vie éternelle après le jugement de Dieu (Daniel 12,2 ; Esaïe 66,24 ; Matthieu 13,42 ; 25,41 ; Apocalypse 20,15). La Bible le décrit clairement comme un lieu de souffrance ou bien, d’après une autre interprétation des mêmes textes, d’annihilation, de disparition douloureuse.

Ensuite, les références à une purification par le feu (1Pierre 1,7 ; 1Corinthiens 3,15), sur lesquelles les catholiques appuient la doctrine du purgatoire. 1Corinthiens 3,15 semble effectivement renvoyer à une épreuve du feu qui pourrait intervenir après la mort, pour les élus, mais elle se situerait après le jugement, entre la résurrection et le temps du salut définitif.

Existe-t-il des liens historiques et doctrinaux entre les protestants et les mouvements de réforme antérieurs tels que les cathares- les vaudois- les hussites et Savonarole? [R]

Parmi les gens qui on pu se considérer ou qui se considèrent actuellement protestants, il y a une grande diversité. Il est donc difficile de répondre à votre question en généralisant.

Ce que l’on peut dire c’est que le protestantisme est un mouvement aux multiples facettes : spirituelle, sociale, politique,… C’est à la base une volonté de réforme de l’Eglise romaine et, parce qu’elles étaient très liés à l’époque, de la société. Beaucoup de mouvements, de sensibilités diverses, ont tenté d’impulser ces réformes ou ont été en porte-à-faux avec l’institution de l’Eglise romaine et de la société. Dans la Réforme luthérienne et calviniste au 16ème siècle, on retrouve des éléments très proches de ce que l’on connait des Vaudois ou des Hussites, qui ont d’ailleurs plus tard rejoint la Réforme protestante.  Pour poursuivre avec les exemples que vous citez, le fait qu’il se soit développé dans une zone où se sont aussi propagées les idées de la Réforme laisse penser que le catharisme a des liens avec le protestantisme, mais la spiritualité gnostique des cathares est bien éloignée de la Réforme. Quant à Savonarole, sa volonté de purifier l’Eglise se retrouve bien sûr dans le protestantisme.

La bible est-elle complète ? Ne manque t-il pas des versets encore ? [Roland]

La tradition chrétienne réformée avance que la Bible telle qu’elle nous est présentée aujourd’hui, avec ses différents livres, entre Genèse et Apocalyspe est complète, dans le sens où aucun livre ne manque. En effet, la foi de l’Eglise reconnait que ceux qui ont fixé le contenu de la Bible dans les premiers siècles de l’Eglise ont été inspirés par Dieu. Nous pensons aussi qu’aucun autre texte, aucune autre révélation actuelle ne peut avoir le poids des paroles que la Bible contient pour tracer les contours de notre foi ou de notre vie. Enfin, nous devons ajouter à cela que la Bible telle que nous la lisons aujourd’hui est reconstituée à partir de plusieurs manuscrits anciens. Ainsi, ces derniers diffèrent parfois sur des points mineurs. Ainsi, par exemple, en Matthieu 18/12, certains manuscrits écrivent « Si ton frère a péché » quand d’autres retiennent « si ton frère a péché contre toi ». Ce genre de légères divergences ne nuit cependant pas à la compréhension globale de la Bible, lorsque le croyant la lit, éclairé par le Saint-Esprit.

Ma fille me demande chaque soir de prier pour notre chien. Je refuse. Ai-je raison de le faire ? [Val]

A ma connaissance, rien dans la Bible, ne nous signale des sujets pour lesquels il ne serait pas possible de prier. Votre fille a le désir d’avoir un chien heureux ? Elle veut rendre grâce à Dieu pour cette créature qui lui a été confiée ? Pourquoi ne prierait-elle pas pour cela ? Dieu ne s’occupe-t-il pas des petits oiseaux ? (Matthieu /26 et 10/31). Ne nous est-il pas demandé de présenter tous nos besoins à Dieu ? (Philippiens 4/6). Dieu entend, il répond selon sa volonté et le résultat de cela, c’est la paix donnée ! »

« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Philippiens 4/6-7